Cité-jardin à Bruxelles - Définition

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Introduction

Floréal

La paternité du concept de cité-jardin est attribuée à l’urbaniste anglais Ebenezer Howard qui publie en 1898 un ouvrage qui expose sa vision d’une nouvelle urbanisation.

Il s’agit de créer en bordure des villes de nouvelles cités qui feraient la transition entre ville et campagne. Ces cités-jardins devaient permettre un meilleur contact avec la nature et entre les habitants. Planifiées et gérées par des sociétés coopératives, elles représentent à la fois une nouvelle conception sociale et urbanistique. Des adaptations de ces idées ont été réalisées dans plusieurs pays.

À Bruxelles, des exemples de cités-jardins ont vu le jour dans plusieurs communes durant les premières décennies du XXe siècle et plus particulièrement dans les années qui ont suivi la fin de la Première Guerre mondiale. À cette époque, le déficit d’habitations est important en raison des destructions dues à la guerre, conjugué à la croissance démographique de la ville de par la forte attraction qu’elle exerce sur les populations de toutes les régions du pays. Des quartiers entiers sont construits. C’est aussi le début de la prise en charge par les pouvoirs publics de la construction de logements sociaux. Le choix de cités-jardins est aussi économique, la construction de groupes de maisons selon les mêmes plans et avec les mêmes matériaux permettant des économies d’échelle et la mise à disposition de nombreux logements en peu de temps. Les cités-jardins belges s’écartent de l’idée d'Ebenezer Howard qui prévoyait la construction de villes entières combinant habitat et activité professionnelle, pour se limiter à la construction de simples quartiers de logements. À partir des années trente, la construction de cités-jardins fut progressivement abandonnée par les sociétés d’habitations sociales, au profit de celle d’immeubles à appartements.

Des cités qui subsistent aujourd’hui, certaines ont mal vieilli, leur homogénéité a été cassée par des transformations malheureuses. Elles suscitent cependant un regain d’intérêt. Leur côté « village » correspond en effet aux aspirations d’une partie des citadins qui souhaitent un habitat qui allie les avantages de la ville à la vie au milieu de la nature et permet d’éviter la promiscuité tout en favorisant les relations de voisinage.

Aujourd’hui englobées dans la ville, elles ont passé du statut de « ville à la campagne » à celui de « campagne dans la ville ».

Watermael-Boitsfort : les Cités-jardins le Logis et Floréal

Le Logis

Les deux cités-jardins de Watermael-Boitsfort sont probablement les plus connues et les plus importantes de par leur étendue et leur qualité. Situées côte à côte, elles ont toutes deux été conçues par le même urbaniste, Louis Van der Swaelmen, pour l’agencement des quartiers et l’implantation des maisons et plantations, et par Jean-Jules Eggericx, architecte principal des habitations pour le compte de deux sociétés coopératives différentes. Leur création est inspirée des réalisations de cités-jardins anglaises de style cottage et des réalisations de cités sociales néerlandaises. Les marques distinctives des deux cités préservées jusqu'à aujourd'hui sont, pour le Logis, des boiseries de couleur verte et des rues portant des noms d'animaux, et pour Floréal, des boiseries peintes en jaune et des rues qui portent des noms de fleurs. La végétation tient un rôle important dans les cités et en est le principal élément de décoration. Un labyrinthe de chemins piétons serpente entre les jardins et mène au cœur des îlots à des plaines de jeux abritées de la circulation et plantées d'arbres fruitiers. Pelouses, haies et cerisiers du japon bordent les voiries. La préférence est donnée à la maison unifamiliale, il existe cependant quelques immeubles à appartements intéressants comme le Fer à cheval de Floréal. Les deux cités sont aujourd’hui classées. Elles ont servi à plusieurs reprises de décor pour le cinéma.

Le Logis

La création de la Société coopérative du Logis date de 1921. Elle est le fait d’un groupe d’employés de la banque publique Caisse Générale d’Épargne et de Retraite, auquel se sont joints des employés d’autres administrations. La société se porta acquéreur de 32 ha de terrain situés sur le site dit des Trois Tilleuls, un plateau entre les vallées de la Woluwe et du Watermaalbeek. La première phase de travaux, les quartiers le Trapèze et le Triangle, eut lieu de 1922 à 1924 (trois cent quatorze maisons). Les autres quartiers furent réalisés en phases successives de 1926 à 1951. Au total furent construits 726 maisons unifamiliales, 164 appartements, 9 magasins, 3 jardins d'enfants et un centre social.

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Floréal

La coopérative ouvrière Floréal s’est constituée en 1922 à l’initiative d’un premier noyau d’ouvriers typographes du journal Le Peuple. Elle put acquérir ses premiers terrains pour un total de 17 ha. La construction, débutée dès 1922, se poursuivit jusqu’en 1930, puis 108 nouveaux appartements ont encore été ajoutés en 1949, et 56 en 1965. Au total, 653 logements ont été construits, dont 350 maisons unifamiliales. Comme pour le Logis, le niveau de confort des habitations de chaque phase de construction s'est considérablement amélioré en regard des précédentes. Le terrain au relief plus marqué que celui du Logis offre un plan plus pittoresque épousant les courbes de niveau.

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