Cité-jardin à Bruxelles - Définition

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Anderlecht : les Cités de la Roue, Bon Air et de Moortebeek

Les trois cités-jardins d’Anderlecht ont été conçues à l’origine dans le but de reloger principalement les habitants des quartiers ouvriers insalubres du centre de Bruxelles et des Marolles chassés par les grands travaux qui, de la construction du Palais de justice et le voûtement de la Senne, à la réalisation des boulevards centraux et de la jonction Nord-Midi, provoquaient depuis la fin du XIXe siècle, la destruction de portions entières de la ville. L’histoire de la création des cités-jardins d’Anderlecht est liée à celle des luttes ouvrières du début du XXe siècle et de la création du mouvement socialiste. Les aides à ces réalisations ont parfois été freinées par une fraction des autorités qui voyaient d’un mauvais œil la création d’une ceinture rouge autour de Bruxelles.

Cité de la Roue

La Roue, Plaine des loisirs

À l’initiative du Foyer anderlechtois constitué en 1907 est décidée la construction d’une cité ouvrière dans le quartier de la Roue (ainsi nommé semble-t-il en souvenir de l’emplacement d’une ancienne roue de supplice). Rapidement interrompue par la guerre, la construction ne reprendra véritablement qu’en 1920. La conception des 688 maisons unifamiliales est confiée à un groupe d’architectes sous la direction de Jean-Jules Eggericx et de l’urbaniste Louis Van der Swaelmen. Le chantier constituera un véritable champ d’expérimentation pour de nouvelles techniques et matériaux. L’ensemble homogène est composé de près d’une soixantaine de modèles de maisons différentes, chacune pourvue d’une salle commune, d’une laverie, de deux réduits, trois chambres, un grenier et un jardinet de 50 mètres carrés. Les conditions de confort et d’espace, pour ces familles souvent nombreuses, qui nous sembleraient aujourd’hui très insuffisantes étaient considérée comme appréciables à l’époque. La cité s’articule autour d’un vaste espace vert commun, la Plaine des Loisirs, lieu de rencontre et de jeux, sur une partie duquel sera construite l’école fondamentale. Les noms des rues voisines rappellent les luttes de la classe ouvrière, la rue des Huit Heures, des Droits de l’Homme, de la Solidarité ou de l’Émancipation. Une bonne part des maisons a par la suite été vendue aux habitants qui n’ont pas toujours eu la possibilité de les entretenir et de les adapter aux exigences actuelles. Les transformations n’ont pas toujours respecté le caractère de la cité. Actuellement le Foyer Anderlechtois reste propriétaire de 40 % des logements. Des programmes de rénovation et de sensibilisation des propriétaires privés ont été mis en œuvre.

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Cité Bon-air

Cité Bon air

La cité Bon air est construite à partir de 1921-1923 en pleine campagne, loin des zones bâties de l’époque, dans un style comparable à celui de la Roue. Le nom donné à la cité semble destiné à convaincre les Bruxellois expropriés de leurs quartiers à déménager loin de tout dans cet endroit isolé et difficile d’accès. Dans le même esprit, les noms donnés aux rues sont autant de promesses édifiantes d’une nouvelle vie différente de celle jugée insalubre du centre ville, rue de l’Hygiène, de la Salubrité, de la Santé, de la Tempérance, de la Fécondité, du Bonheur ou de l’Enthousiasme.

Aujourd’hui encore, la cite reste la seule à ne pas avoir été englobée dans le tissu urbain. Le Ring (autoroute périphérique de Bruxelles) la relègue même en dehors de l’agglomération. Un promeneur distrait pourrait la prendre pour un village rural, pareil à ces villages flamands dont on aperçoit les clochers à proximité. À y regarder de plus près, il s’apercevrait de ce que la place centrale n’est pas occupée par une église mais par une école, que les maisons, malgré les transformations subies, ne peuvent cacher leur conception commune, et que les habitants, francophones, sont clairement tournés vers la ville, à laquelle ils sont reliés par un pont et un tunnel autoroutier.

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Cité de Moortebeek

Cité-jardin de Moortebeek

En 1921, est fondée la Société coopérative des Foyers collectifs dans le but de créer une nouvelle cité-jardin. Une vingtaine d’hectares sont achetés à Anderlecht à proximité de l’ancien hameau de Moortebeek (« ruisseau boueux »). Près de 360 logements seront construits durant les années suivantes. Dès 1923, les premiers occupants s’installent dans des conditions difficiles, rues non tracées transformées en bourbier, sans égouts ni éclairage public, maisons encore en travaux, eau potable non encore disponible, sans commerces ni école à proximité, ni moyens de transport vers la ville. Ici, les rues portent les noms d’écrivains célèbres, rue de Sévigné, Ronsard, Rabelais, Tolstoï, Virgile, Shakespeare, Lamartine, Homère, Corneille ou Fénelon.

La cité est aujourd’hui un quartier agréable qui a pu conserver son caractère et sa cohérence grâce à la coopérative qui fixe couleur des façades et choix des matériaux des châssis et des infrastructures.

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