Parasitisme
Ce sont des parasites qui tuent rarement leurs hôtes, mais qui peuvent poser problème en agriculture, horticulture, sylviculture et dans les vergers (En France, environ 110 espèces sont occasionnellement nuisibles et quelques espèces sont considérées comme ravageuses (ce sont surtout des Diaspididés, Coccidés, Pseudococcidés ou Margarodidés).
- Certaines infestations d'arbres, rameaux et feuilles par des cochenilles sont en train de devenir caractéristiques des milieux urbains ou très anthropisés. On les trouve aussi parfois sur ou sous des objets adjacents (ex : les colliers qui lient l’arbre aux tuteurs).
- Quand ils sont nombreux sur les feuilles ou tiges, ces insectes peuvent faire des ravages sur les arbres fruitiers et en particulier les pommiers.
- La Cochenille du pin maritime a peut-être été favorisée par les monocultures de pins et le recul de ses prédateurs (ex : la punaise Elatophilus nigricornis Zetterstedt est un Anthocoridé prédateur spécialiste de cette espèce, utilisé en lutte intégrée). Elle a tué les pins maritimes sur environ 120 000 ha dans le Var et les Alpes-Maritimes et elle colonise la Corse.
- Le Pou de San José, polyphage affaiblit les arbres et arbustes fruitiers.
- La Cochenille du mûrier s'attaque aux pêchers de vergers. On peut la combattre au moyen de la lutte biologique avec un de ses prédateurs (hyménoptère endoparasite) ; Encarsia berlesei (Howard, 1906), ainsi que par l'hyménoptère ectoparasite Aphytis proclia (Walker, 1839) ou une petite coccinelle Rhizobius satelles (Blaisd).
- Une espèce s'attaque aux herbacées graminées, c'est Antonina graminis qui peut faire jaunir des taches de gazon de golf.
- une dizaine d'espèces est observée sur la vigne, quelques espèces devenant parfois localement et momentanément nuisibles ; cochenille floconneuse de la vigne (Pulvinaria vitis L.), floconneuse de l'érable (Neopulvinaria innumerabilis (Rathvon), cochenille du cornouiller, (Parthenolecanium corni Bouché), cochenille farineuse du citronnier (Planococcus citri Risso), avec en cas de larges pullulations des pertes importantes. Elles peuvent transmettre des maladies dont le « virus de l'enroulement » (transmis selon l'INRA par la Cochenille bohémienne (Heliococcus bohemicus), la Cochenille du platane (Phenacoccus aceris) et la Cochenille du cornouiller (Parthenolecanium corni Bouché))
Pour les infestations très locales, des alternatives aux pesticides toxiques sont le nettoyage à l'eau sous pression, la pulvériser une solution de savon noir avec 1 % d'alcool à brûler ou un peu d'huile de soja. Favoriser la présence et la survie de coccinelles sauvages, de syrphes et de leurs larves, ainsi que d'une grande richesse en insectes et oiseaux (en particulier ceux qui mangent les fourmis qui protègent les pucerons et cochenilles) permet aussi d'éviter les pullulations.
Mécanismes d'adaptation, défense et protection
Ils sont nombreux, et probablement encore imparfaitement compris
- certaines espèces ont développé des symbioses avec les fourmis qui les défendent en échange de leur miellat.
- les boucliers (jouant parfois un rôle de camouflage) et les protections cireuses les protègent de certains prédateurs et de la déshydradation
- Les femelles se positionnent sur des parties des plantes où elles sont mieux cachées, ou là où elles peuvent profiter du ruissellement des eaux de pluies.
- Quelques genres Kuwania, Xylococcus, Matsucoccus (dont la Cochenille du pin maritime) se protègent dans la plante (sous les écorces, dans les gaines foliaires ou dans les noeuds de graminées ou sur des racines non visibles.
- Les Eriococcinés se protègent dans un sac qu'elles construisent au fur et à mesure de leur croissance. Les cochenilles diaspines recyclent leurs exuvies dans leur bouclier protecteur, élaboré à partir de sécrétions cimentées par le liquide anal.
- Les larves de certaines espèces hypogées (de la sous-famille des Margarodinés]) peuvent en cas de stress hydrique retarder leur mue imaginale, se protéger sous un test étanche qu'elles élaborent au moyen de leurs sécrétions, pour y survivre le temps que les conditions extérieures redeviennent plus clémentes.
- Des stratégies variées de protection des oeufs et jeunes larves existent ; ce sotn les ovisac solides et structuré de la Cochenille australienne ou des Pulvinarias, ou des tapis de filaments cireux enchevêtrés par le femelle Porphyrophora. Chez les Ortheziidés, les femelles mobiles transportent leur ovisac. les femelles d'autres espèces (Kermesidés et beaucoup de Coccidés) protègent leurs oeufs sous leur bouclier ou sous leurs corps. En Australie, les femelles du genre Callipappus génèrent une poche marsupiale en invaginant leurs segments abdominaux postérieurs et y pondent directement. Les jeunes larves y grandiront. Le genre
Apiomorpha crée des galles sur les eucalyptus (tumeurs creuse de la plante provoquées par l’injection de salive) et les larves s'y développent protégées de leurs prédateurs.