Coccoidea - Définition

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Pullulations

Les pullulations de cochenilles hors de leur milieux naturel (en climat urbain et périurbain notamment) sont de plus en plus fréquentes, sur tous les continents, et elles sont mal comprises.
Plusieurs facteurs semblent pourvoir les favoriser, allant d'une moindre défense de l'arbre ou de la plante parasitée (suite à un manque d’eau, l'exposition à certains polluants urbains, la présence d'un couple thermo-hygrométrique anormal..).
Une explication essentielle semble être la régression ou disparition des prédateurs naturels des cochenilles (notamment en ville) ; avec en particulier

  • certaines espèces de coccinelles et leurs larves,
  • les larves de Syrphidés,
  • les chenilles de Pyralidés
  • les micro-hyménoptères (Chalcidiens et Braconidés) qui parasitent et contrôlent les cochenilles dans la nature.

Ces parasites des cochenilles semblent fortement régresser et ont souvent localement disparu. L'augmentation générale du taux de pesticides et de certaines polluants dans l'air, les pluies, les brumes ou rosées pourraient être en cause.

Répartition

Les introductions par l'homme et la mondialisation des échanges de plantes a bouleversé la répartition de certaines espèces. On en a par exemple dénombré 159 espèces en Sicile dont près de la moitié au moins sont des parasites des cultures récemment introduits. On en compte 343 en Italie. Les mieux connues sont celles qui parasitent les espèces cultivées.

Ils étaient réputés peu mobiles et donc à faible risque de dissémination. Ils sont pourtant en Europe en pleine expansion, notamment sur les arbres urbains stressés par la pollution ou le contexte urbain et peut-être via les transports de plants parasités. Peut-être les oiseaux contribuent-ils à transporter des œufs ? Les larves semblent pouvoir être transportées par le vent.

Pathogénicité

Comme tous les insectes piqueurs-suceurs, ces espèces (notamment introduites) sont potentiellement dangereuses pour les plantes, à cause des virus ou bactéries qu'elles peuvent contribuer à introduire dans la sève ou les tissus qu'elles perforent, mais aussi en raison de l'absence de prédateur spécifique dans le pays d'accueil.
Les larves ou œufs ou individus adultes sont supposés fréquemment introduits ailleurs que dans leurs zone d'origine avec les transports à longue distance de plantes vertes, arbres de pépinières, fruits et légumes.

Ennemis naturels

Leur principaux ennemis(voir ci-dessus),dont certaines espèces de coccinelles prédatrices et de micro-hyménoptères parasites semblent en voie de forte régression.
Certaines guêpes ou les fourmis sont réputées les épargner et consommer leur miellat, mais divers hyménoptères dont Metaphycus helvolus ou Metaphycus lounsburyi parasitent les stades larvaires ou à l’état adulte.
Diversinervus elegans parasite l’adulte ou la larve. Quelques prédateurs de cet insecte ont été utilisés en lutte biologique, dont par exemple Chilicorus renipustulatus et Chilicorus nigritus, deux petites coccinelles qui attaquent diverses espèces de cochenilles (diaspines et lécanines).

Intérêt économique ou culinaire

Certaines espèces ont joué un rôle économique, qui a décliné depuis l'invention des substances de synthèse.
La cochenille est utilisable pour produire :

  • des laques, comme le shellac issu de l'espèce kerria lacca qui parasite le jujubier (Zizyphus mauritiana, le kussam ( Schleichera oleosa), le palas (Butea monosperma), le ghont (Zizyphus xyloporus) ou le figuier des pagodes (Ficus religiosa). Son extrait est utilisé pour fabriquer des dragées pharmaceutiques, l'enrobage de certains chocolats "qui ne fondent pas dans la main" et autrefois parmi les premières matières plastiques (premiers disques 78 tours) ;
  • du carmin ou rouge écarlate produit depuis l'antiquité à partir de cochenille Dactylopius coccus dite Kermès des teinturiers ou “graines écarlates ”, vivant sur le chêne kermès en Espagne et autour de la Méditerranée. La matière colorante est constituée d'acide kermésique (pigment du type anthraquinone, et d'acide laccaïque qu'on a détecté sur des momies égyptiennes et même dans certaines peintures préhistoriques. ce colorant a été utilisé comme remède jusqu’au XVIIIe siècle (astringent pour les plaies décongestionnant pour les yeux). F. Silvestri estime même que l'extrait de cette cochenille a été la Confectio Alkermes le médicament le plus prescrit aux VIIIe et IXe siècles.
    l'Alkermes est une boisson italienne encore fabriquée avec cette cochenille.
  • En Amérique centrale et du sud (Mexique, Pérou), on tire de Dactylopius coccus Costa, 1835, alimentée par les cactus nopal (Opuntia ficus-indica), un carmin rouge cramoisi constitué d'acide carminique pur (anthraquinone résistante au lavage). 70 000 cochenilles produisent 500 g de carmin.
    Il a été utilisé pour teindre les tissus, la peau, des poteries ou comme colorant alimentaire, depuis au moins 400 avant J.-C. Les envahisseurs espagnols ont élevé en secret ces cochenilles, dont à Malaga et dès 1626, aux îles Canaries (dans des "nopaleries"). LaCochenille de Pologne et la Cochenille d'Arménie produisent aussi un colorant rouge.
    Les colorants chimiques de synthèse ont concurrencé cette production à partir des années 1850, mais elle se poursuit au Pérou comme colorant alimentaire ou pour l'histologie(« carmin n° 40 pour histologie ».
  • Les Aztèques, Incas et Mayas extrayaient un rouge carmin et l'aje à partir de grosses cochenilles de 2 cm de long. L'aje est une sécrétion jaune, graisseuse et imperméabilisante produite par Llaveia axin (Llave). Il servait aussi de base au peintures (dont sur le visage). Poteries, bateaux, bois ou gourdes étaient imperméabilisés par de l'aje. Enfin, l'aje était aussi un remède contre la diarrhée et un analgésique (contre la goutte. En altitude, il protégeait la peau des engelures et gerçures.
  • la manne qui aurait permis aux Hébreux de traverser le désert pourrait peut-être avoir été le miellat cristallisé d’une cochenille pouvant être Trabutina mannipara (Hemprich & Ehrenberg, 1829), une Pseudococcine vivant sur le tamaris (Tamarix sp.) dans les montagnes du Sinaï (Il pourrait aussi s'agir de nostoc).
  • Les aborigènes australiens mangent les galles d'eucalyptus et les apiomorphas qu'elles contiennent, comme friandises. En Asie du sud-est ce sont les Monophlébines (grosses cochenilles) qui sont consommées.
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