En mathématiques, la convolution de Dirichlet, encore appelée produit de convolution de Dirichlet ou produit de Dirichlet est une loi de composition interne définie sur l'ensemble des fonctions arithmétiques, c'est-à-dire des fonctions définies sur les entiers strictement positifs et à valeurs dans les nombres complexes. Cette loi de convolution est utilisée en arithmétique, aussi bien algébrique qu'analytique. On la trouve aussi pour résoudre des questions de dénombrements.
Le mathématicien Johann Peter Gustav Lejeune Dirichlet développe ce produit en 1837 pour démontrer le théorème de la progression arithmétique.
Si f est la fonction 1F, c'est-à-dire celle qui vaut 0 partout sauf en 1 où elle vaut 1, et si g est une fonction arithmétique quelconque, on dispose de l'égalité :
L'ensemble F des fonctions arithmétiques admet un élément neutre, la fonction 1F.
Si φ désigne l'indicatrice d'Euler, Id la fonction identité, qui à n associe n et c1 la fonction constante 1, on dispose de l'égalité :
Ici, les symboles d|n désignent l'ensemble des diviseurs entiers positifs de n.
Dans toute la suite de l'article F désigne l'ensemble des fonctions arithmétiques. La convolution de Dirichlet possède des propriétés communes à beaucoup de lois de composition internes :
Cette propriété est une conséquence directe de la définition.
La démonstration provient du caractère symétrique de la formulation suivante :
La démonstration est aussi élémentaire que la précédente :
Le premier exemple montre que :
Dans la suite de l'article, l'élément neutre est noté 1F.
Il est possible de résumer ces différentes propriétés par :
Unitaire signifie ici que l'anneau contient un élément neutre pour la deuxième loi de composition interne.
Si f est une fonction arithmétique, on définit sa série L (série de Dirichlet) par
pour les arguments complexes s pour lesquels la série converge (s'il en existe). La multiplication des séries L est compatible avec la convolution de Dirichlet dans le sens suivant :
pour tous les s pour lesquels les deux séries du côté gauche convergent, l'une des deux en tout cas convergeant ABSOLUMENT (Noter que la simple convergence des deux séries à gauche N'IMPLIQUE PAS celle de la série à droite!). Ceci est ressemblant au théorème de convolution si on pense aux séries L comme une transformation de Fourier.