Une citation de Philip Simpson résume la grande variété d'habitats occupée par cet arbre au début de la colonisation européenne et à quel point son abondance et sa forme originale rentraient dans la mémoire des voyageurs arrivant dans le pays:
« Dans la Nouvelle-Zélande primitive, Cordyline australis occupait une grande variété d'habitats: n'importe quel endroit dégagé, humide, fertile et assez chaud lui permettait de s'implanter et de se développer: en forêt; au bord des côtes rocheuses, dans les marais de plaine, autour des lacs et le long de la partie basse des cours d'eau, sur des rochers isolés. En approchant de la terre par la mer, un voyageur polynésien savait qu'il était revenu à la maison et un voyageur européen évoquait des images de l'océan Pacifique ».
Cordyline australis pousse du cap Nord à l'extrême sud de l'île du Sud, où il devient de plus en plus rare, jusqu'à ce qu'il arrrive au sud de ses limites naturelles à Sandy Point (46° 30'S), à l'ouest d'Invercargill près d'Oreti Beach. Il est absent de la plus grande partie des Fiordland, probablement parce qu'il n'y trouve pas un habitat convenable et est inconnu dans les îles subantarctiques, au sud de la Nouvelle-Zélande, probablement parce qu'il y fait trop froid. On le trouve sur quelques îles au large des côtes néozélandaises -comme Poor Knights, Stewart et The Chathams, mais il y a probablement été introduit par les Maoris. Dans la région de l'île Stewart, il est rare et on ne le trouve que sur certains îlots, caps et anciens points d'habitats des personnes qui venaient prélever des l'ancienne colonie où il peut avoir été introduit par les collectionneurs de puffins, tandis que sur les îles Chatham, il est aussi le plus souvent considéré comme «un grand absent ».
En général, espèce de plaine, il se développe du niveau de la mer jusqu'à environ 1 000 mètres d'altitude, atteignant ses limites supérieures sur les volcans du centre de l'île du Nord, où des éruptions lui ont créé des espaces dégagés et dans les contreforts des Alpes du Sud, dans l'île du Sud, où le déboisement peut avoir joué un rôle en lui donnant de la place pour se développer. C. australis a évolué dans le centre de l'île du Nord sous une forme plus robuste appelée par beaucoup Ti Manu avec des branches portant de larges feuilles raides et bien droites". Cette forme ressemble à celle trouvée dans l'extrême sud de l'île du Sud, ce qui suggère qu'elles se sont adaptées aux conditions de froid.
Cordyline australis est une espèce pionnière exigeante en lumière et les jeunes plants meurent quand ils sont dominés par d'autres arbres. Pour bien grandir, les jeunes plants nécessitent un espace dégagé de sorte qu'ils ne soient pas ombragés par d'autres végétaux. Une autre exigence est d'avoir de l'eau en permanence pendant le stade plantule. Alors que les arbres adultes peuvent stocker de l'eau et sont résistants à la sécheresse, les jeunes plants ont besoin d'un approvisionnement régulier en eau pour survivre. Cela empêche l'espèce de pousser dans les dunes de sable à moins de la présence de dépressions humides et sur les coteaux à moins qu'il n'y ait une zone d'infiltration. La fertilité du sol est un autre facteur de sa présence et les colons de Canterbury utilisaient la présence de l'espèce pour implanter leurs fermes et leurs jardins. Les feuilles tombées des arbres contribuent également à accroître la fertilité du sol sur lequel elles se décomposent. Un autre facteur est la température, en particulier les sévérités de gel. Les jeunes arbres sont tués par le gel, et les arbres, même anciens, peuvent être obligés de repartir du pied. C'est pourquoi C. australis est absent des zones de montagne et de l'intérieur des terres trop froides.
Les premiers explorateurs européens de Nouvelle-Zélande ont décrit "la jungle d'arbres choux" le long des ruisseaux et des rivières, dans les marais et les vallées en plaines. De rares exemples de cette ancienne abondance se retrouvent aujourd'hui, de telles zones étant les premiers à être mises en valeur par les agriculteurs à la recherche d'un terrain plat et d'un sol fertile. Dans la Nouvelle-Zélande actuelle, Cordyline australis ne se rencontre habituellement que sous forme d'individus isolés et non comme faisant partie d'un écosystème sain.