Les 2 formes de FCoV, entérique (FECV) et de la PIF (FIPV) présentent toutes deux, 2 sérotypes différents (présentant des antigènes différents qui entrainent la production de différents types d’anticorps : sérogroupage).
FCoV de sérotype I (ou type I) sont les plus fréquents : 80% des infections sont dues à FECV de type I pouvant muter et donner FIPV de type I.
La culture des FCoV de sérotype I est difficile, les études sur ce sérotype sont donc peu nombreuses.
FCoV de sérotype II (ou type II) sont moins fréquents : FECV de type II pouvant muter et donner FIPV de type II.
Le type II est un recombinant du type I avec remplacement des gènes des spikes du FCoV (protéine S) par le gène des spikes du coronavirus entérique canine (CCoV).
La culture de ce type II étant plus facile, nous disposons de nombreuses études sur ce type II (pourtant le moins fréquent).
Les coronavirus sont des virus à ARN ; les coronavirus du groupe 1 sont recouverts de plusieurs types de protéines dont les protéines S (ou E2) formant une couronne de spikes à la surface du virus. Les coronavirus tirent leur nom de l'observation, au microscope électronique, de cette couronne de spike
Ces spikes des Cov (du groupe 1 et de sérotype II) sont responsable du pouvoir d’infestation du virus en se liant à un récepteur membranaire de la cellule hôte : la Féline Aminopeptidase N (fAPN).
fAPN (féline), hAPN (humaine) et pAPN (porcine) se différencient par certaines zones de N-glycosylation, ceci conditionne ce qui suit :
A l'échelle cellulaire ceci explique pourquoi le niveau de glycosylation du APN des entérocytes est important pour la liaison du virus au récepteur.
Les spikes du FECV ont une affinité pour les fAPN des entérocytes ; alors que les spikes homologues mutant du FIPV ont une forte affinité pour les macrophages.
Lors de la réplication des protéines virales, les spikes subissent une maturation, dans l’appareil de Golgi de la cellule hôte, par glycosylation de molécules de mannose.
Cette étape de manno-glycosylation des protéines S est indispensable à l’acquisition du pouvoir infestant des coronavirus.
En 2007, il est établi que le sérotype I du FCoV n'utilise pas la fAPN comme récepteur. Le récepteur des FCoV type I n'est toujours pas connu.
Au total : ACE et DC-SIGN sont deux récepteurs trans-membranaires (des récepteurs au mannose) où peuvent se fixer les lectines végétales de type C liant du mannose. DC-SIGN et ACE servent de récepteurs aux rétrovirus.
Il est probable que le récepteur inconnu du FCoV de sérotype I soit également de cette famille de récepteur inter-agissant avec les lectines liant le mannose.
Une lectine est une glyco-protéine : une protéine "décorée" de différents sucres. Les premières lectines découvertes appartenaient au règne animal. Plus tard ont été découvertes les lectines d'origine végétale (Phytohémagglutinines des légumineuse notamment).
Classification des Lectines :
Les lectines de types C vont être liée à différents sucres dont certaines au mannose.
Il apparait que l'affinité de laison des lectines végétales liant le mannose définit "un processus osidique de reconnaissance particulier" (commun et répandu).
A partir de cette famille de lectines de type C liant le mannose, on distingue le groupe fonctionnel de récepteurs membranaires pouvant s'y lier (des récepteurs au mannose). C'est à cette famille qu'appartiennent les récepteurs déjà connus des coronavirus.
L'acide sialique est un sucre complexe composant du glycocalix, c'est-à-dire du mucus protégeant les muqueuses notamment digestives (mais aussi respiratoires ...). L'acide sialique est un facteur important facilitant la fusion de certains virus à la cellule hôte. Ceci est très bien détaillé pour la grippe.
De nombreuses données montrent également que des processus utilisant l'acide sialique participent directement à l'interaction avec des récepteurs des lectines.
Au sujet du coronavirus entérique porcin (du groupe 1), il vient d'être démontrer que la fusion à l'entérocyte se faisait par la liaison à l'APN en présence d'acide sialique, les 2 éléments étant nécessaire.
Chez le chat il semble bien que l'infection au FCoV soit liée (dépendante) à l'acide sialique.
De nouvelles stratégies anti-virales ayant pour cible ce processus de reconnaissance lié au mannose (common sugar recognition process) sont en cours de développement. Ainsi pour inhiber la fusion du virus à la cellule, plusieurs solutions sont possible :
- Lectine liée au mannose (Mannan binding Lectin) :
-Manno-Oligosaccharides (MOS) :
en quantité abondante dans les parois de levures (saccharomyces cerevisiae = levure de bière ou levure de boulanger)
- Pradimicine A (un antibiotique non-peptidique liant du mannose)
L'inhibition de l'acide sialique diminue le pouvoir infectant des coronavirus aviaires et humains.