Les Madelonnettes est l’appellation familière de l'Ordre des filles de Marie-Madeleine qui a compté plusieurs établissements en France et en Europe. Le plus connu d'entre eux est celui de Paris qui fut reconverti en prison lors de la Révolution.
Actuellement les Madelonnettes seraient située dans un quadrilatère compris entre le 6 rue des Fontaines du Temple (où il reste un pan de mur), la rue Volta et la rue du Vertbois dans le 3e arrondissement de Paris.
L'idée de la création d'un véritable couvent ayant fait son chemin, on fit appel au patronage de saint Vincent de Paul et à la générosité de la marquise de Maignelay (née Claude-Marguerite de Gondi, sœur de Jean-François de Gondi, archevêque de Paris) qui acquit le 16 juillet 1620 du sieur Dubuisson une propriété située rue des Fontaines, entre l’abbaye Saint-Martin des Champs et l'enclos du Temple, et leur légua 101 600 livres sur son héritage.
En 1625, Louis XIII leur accorda 3000 livres de rentes. Une constitution leur fut accordée par le pape Urbain VIII en 1631. La plupart des bâtiments furent construits en 1637, une première chapelle fut inaugurée par Anne d'Autriche le 22 mars 1648, puis une église fut érigée à partir de 1680 et dédiée le 2 septembre 1685.
Son origine remonte à 1618, quand un marchand de vin, Robert de Montry, ayant tenté de faire la morale à des prostituées qui l'avaient interpellé, décida finalement de les remettre sur le droit chemin en les hébergeant chez lui.
Avec l'aide de M. Du Pont, curé de Saint-Nicolas des Champs, du père capucin Athanase Molé et d'un officier des gardes du corps du roi, M. de Fresne (par ailleurs ami de saint Vincent de Paul), il entreprit d'étendre son œuvre charitable à d'autres prostituées.
Rapidement dépassés par leur succès, ils louèrent dans un premier temps des chambres dans le faubourg Saint-Honoré, puis Robert de Montry prêta une maison qu'il possédait dans le quartier de la Croix-Rouge. Une chapelle y fut improvisée, desservie par les bénédictines de Saint-Germain des Prés.
Le couvent des Madelonnettes fermé en 1790, fut converti en prison en 1793.
En 1793, face à la recrudescence des emprisonnements, les bâtiments devinrent un lieu de détention pour hommes détenus politiques et de droit commun. Les premiers prisonniers furent incarcérés le 4 avril, sous la direction du commissaire Marino et du concierge Vaubertrand. Le rythme s'accéléra à partir de mai (jusqu'à 47 par jour) conduisant à la surpopulation de cet établissement initialement prévu pour abriter 200 personnes, et qui en compte jusqu'à 319 (le 27 messidor).
S'y mélaient les droits communs, surnommés les "pailleux", détenus au rez-de-chausée, et des personnes de diverses origines généralement mises sous écrou comme "suspects".
Le ton était celui de la bonne société, on improvisait des poèmes, on chantait, on faisait de la musique ou de la gymnastique, sous l'œil de la gardienne, qui tricotait. Malgré tout, le régime y était pénible en raison de l'insalubrité et de l'exiguité des lieux.
Le commissaire Marino interdisait toute sortie dans la cour sous prétexte que la détention n'était que provisoire, dans l'attente d'un transfert vers d'autres lieux. La promiscuité favorisait le développemnt de maladies infectieuses dont la petite vérole qui fit plusieurs victimes
Fin décembre 1793 les détenus politique furent répartis dans les prisons de Port-Libre, de Picpus, de Saint-Lazare etc. et les détenus de droit commun « pailleux »furent envoyés à Bicêtre.
Début 1794, rendue à sa première destination elle devint une prison pour femmes détenues pour crimes, délits où dettes et pour jeunes filles enfermées par voies de correction paternelle. En 1828 les filles publiques de la Petite Force y furent transférées, suivies en 1831 par les détenues de Sainte-Pélagie.
En 1836 les toutes détenues furent transférées à la Petite Roquette et les Madelonnettes devinrent une maison d’arrêt pour hommes succursale de La Force. En 1848 bon nombres d’hommes politiques y firent un séjour. En 1868 la prison fut démolie et remplacée par celle de la Santé.