La dilatation du temps est un effet de relativité restreinte selon lequel une horloge animée d'une certaine vitesse par rapport à un référentiel que nous qualifierons de fixe sera vue battre le temps à un rythme plus lent quand on le rapporte à celui des horloges de ce référentiel.
Ce phénomène de ralentissement des horloges s'étend, en relativité générale, aux horloges proches d'un corps massif, qui vont ralentir par rapport à celles qui en sont plus éloignées.
Pensons à une horloge embarquée dans une fusée et lue par des observateurs fixes (disons terrestres, au repos par rapport à la Terre) répartis le long de sa trajectoire au moment où elle passe devant chacun d'eux. La formule donnant la dilatation du temps en relativité restreinte est :
où
Suivie par des horloges réparties sur son chemin, l'horloge en mouvement semble avoir subi une augmentation de la durée de son cycle.
Cet effet est négligeable pour de faibles vitesses et c'est la raison pour laquelle la correction n'intervient pas dans la vie courante et que le phénomène n'est pas perceptible d'ordinaire. En revanche dès qu'un objet atteint une vitesse de l'ordre du 1/10e de celle de la lumière, ou lorsque la précision demandée est importante, comme dans le cas d'un GPS, cet effet relativiste est notable et peut même devenir colossal, croissant sans limites, si v se rapproche tout près de la valeur c.
La dilatation du temps par le facteur de Lorentz a été prédite par Joseph Larmor (1897), au moins pour les électrons en orbite autour d'un noyau. Il a écrit :
« Les électrons individuels décrivent les parties correspondantes de leurs orbites en un temps plus court que le système [au repos] dans le rapport . »
La grandeur de la dilatation du temps correspondant au facteur Lorentz a été expérimentalement confirmée.
Considérons deux événements, par exemple l'émission de deux éclairs, séparés par l'intervalle Δτ mesuré dans la fusée. Les éclairs sont émis alors que la fusée passe devant deux observateurs terrestres lisant l'heure sur leur montre et constatant que leurs lectures diffèrent du temps Δt . Comme la fusée se déplace à la vitesse v par rapport à la Terre, la distance entre ces deux observateurs terrestres concernés est de v Δt. Les deux mêmes événements « éclairs » étant séparés par l'intervalle d'espace-temps (Δx =vΔt, Δt ) dans le repère terrestre et (0, Δτ ) dans le repère de la fusée, la relativité restreinte affirme que le carré de l'intervalle d'espace-temps entre les deux événements est le même dans les deux repères et que de ce fait l'égalité suivante est respectée :
On en déduit aussitôt que :
comme il fallait le démontrer.
voir aussi Temps propre
Avec la dilatation du temps, il serait mathématiquement possible (mais irréalisable en pratique !) qu'une horloge allant à une vitesse quasiment égale à celle de la lumière voyage dans le futur en vieillissant très peu. Ceci serait possible puisque l'horloge (mais aussi un être humain) qui se déplace vieillira moins vite que l'horloge stationnaire. Par exemple, à quelque 12 ans de voyage dans une fusée soumise à une accélération de 1 g correspondraient 100 000 ans sur Terre, et cette durée permettrait de traverser notre Galaxie (toujours en théorie !).