École du service de santé des armées de Bordeaux - Définition

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Un lien très fort avec Bordeaux

« Soyez également les bienvenus, Messieurs les Étudiants de la Marine. Vous trouverez toujours en nous des maîtres bienveillants. Nous savons que l'avenir vous réserve l'honneur de représenter dans les pays lointains la science française, si injustement dénigrée par des rivaux acharnés. Pour remplir dignement votre tâche, il faut que vous soyez plus que des médecins ordinaires. Il faut que, par la sûreté et l'étendue de vos connaissances, vous puissiez inspirer le respect et l'amour de la mère-patrie aux populations que vous irez visiter en émissaires de notre civilisation. Nous nous emploierons de notre mieux à vous préparer à cette noble mission ».

Ces mots, prononcés lors de la séance de rentrée de 1890 par Albert Pitres, doyen de la toute jeune faculté de médecine de Bordeaux située à quelques centaines de mètres de l'Ecole, illustrent bien le lien très fort qui existe entre l'Ecole de Santé Navale et sa ville.

Très vite, la population bordelaise s'attache à la présence de l'Ecole, qui sera surnommée familièrement « Santé Navale » par les Bordelais, ses élèves étant connus sous le qualificatif de "navais" puis très vite "navalais" (l'appellation "navalais" est souvent utilisée à tort pour les élèves de l'Ecole Navale, les "bordaches"). La compagnie de ces jeunes hommes est notamment appréciée par la feutrée bourgeoisie bordelaise, ce qui sera à l'origine de nombreuses unions.

Rapidement se développent également de nombreux liens avec le monde hospitalo-universitaire bordelais: de nombreux navalais réussissent les concours de l'externat et de l'internat (cinq navalais sur les sept postes ouverts en 1927), s'intégrant ainsi au réseau hospitalier tandis que d'autres accèdent à des responsabilités universitaires au sein de la faculté de médecine et de pharmacie où près de 30 seront professeurs. Ces liens se poursuivront jusqu'en 2010, où quelques chefs de service du CHU sont d'anciens navalais. L'Université, qui porte le nom d'un Ancien, Victor Segalen, a été présidée de 1987 à 1992 par un autre Ancien, le professeur Dominique Ducassou (Promotion 1962) et la faculté de médecine eut notamment comme doyen Georges Portmann (Promotion 1910). Ce dernier sera également élu sénateur de la Gironde. Parmi les autres grands noms de la faculté bordelaise on peut notamment citer Jacques Leng-Lévy (Promotion 1927), Albert Rigaud (Promotion 1926) ou encore René Maurice Babin (Promotion 1926).

La chaire de médecine tropicale, la première ouverte en France, est révélatrice de ce lien très étroit entre l'Ecole et la faculté. Son premier titulaire sera Alexandre Le Dantec, répétiteur à l'Ecole dès 1890, chargé de conférences à la faculté en 1895, il accède à l'agrégation en 1902. Il est considéré en France comme l'un des grands fondateurs de la médecine tropicale et de la pathologie exotique. Sa chaire fut reprise en 1928 par le Professeur Bonnin, en 1956 par Gaston Moretti (Promotion 1934) puis Michel Le Bras (Promotion 1957). En 1988, l'Institut bordelais de médecine tropicale fut baptisé du nom de René Labusquière (Promotion 1939).

Création

C’est le 22 juillet 1890 qu’est créée à Bordeaux l’« École principale du service de santé de la Marine ». Il existait depuis le XVIIIe siècle trois écoles de formation des médecins et pharmaciens de la Marine, à Rochefort, Brest et Toulon, mais ces ports n’étaient pas des villes universitaires ; or pour exercer la médecine, le doctorat était devenu obligatoire et seules les facultés étaient habilitées à le délivrer. Après d’âpres discussions, Bordeaux fut choisie de préférence à Marseille et Montpellier. Les trois Ecoles des ports assureront la préparation du concours d'admission à l'EPSSMC jusque dans les années 60 où le concours sera post-bac.

L’École put commencer à fonctionner dès la fin de 1890, car elle fut implantée, non loin de la Faculté de Médecine, cours Saint-Jean (cours de la Marne après la guerre de 1914), dans les bâtiments annexes de l’hôpital psychiatrique transféré à Château Picon (aujourd'hui CH Charles Perrens) ; de nouveaux bâtiments sont ensuite construits en 1897. Les élèves sont internes pendant leurs études ; ensuite les jeunes docteurs en médecine ou en pharmacie font, à partir de 1905, un stage à l’École d’application du Pharo de Marseille avant de partir outre-mer.

Au début du XXe siècle, les Navalais sont envoyés surtout en Extrême-Orient, en Indochine où ont été installés des Instituts Pasteur à Saïgon, Hué, Hanoï ; en 1933 une Faculté de Médecine sera créée dans cette dernière ville. Ils sont aussi présents en Chine, à Kunming, Shanghai, Tien-Tsin ; le Navalais qui deviendra le plus célèbre est Victor Segalen (promotion 1898), écrivain, poète, archéologue. D’autres partent pour Madagascar et en quelques années organisent un remarquable réseau sanitaire : en 1904, l’île compte déjà 21 hôpitaux, 7 léproseries, 28 dispensaires... L’Afrique centrale et occidentale s’ouvre un peu plus tard à l’influence de la médecine française ; en 1908, est ouvert l’Institut Pasteur de Brazzaville. De nombreux Navalais s’enfoncent dans la "brousse", où ils font preuve d’un admirable dévouement.

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