Église Saint-Thomas de Strasbourg - Définition

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Ameublement intérieur

Orgues

Orgue de tribune

L'orgue principal, œuvre de Johann Andreas Silbermann, construit en 1741 et rénové en 1979.

Sur les plans historique et musical, la réputation de l'église dépasse largement les frontières grâce à ses orgues. Son orgue principal, œuvre de Johann Andreas Silberman qui date de 1741, est loué par Wolfgang Amadeus Mozart lors de son passage à Strasbourg en 1778, pour la beauté de sa sonorité. L'orgue est restauré ou transformé par Wetzel en 1836, Dalstein & Haerpfer en 1908, Schwenkedel en 1927 et 1943 puis Muhleisen en 1955.

L'Association des Amis de l'Orgue Silbermann de Saint-Thomas est créée en 1964, dans le but de restaurer l'instrument. Membre d'honneur, Albert Schweitzer décèdera à Lambaréné en 1965. La partie instrumentale est classée monument historique depuis le 24 septembre 1971 et le buffet depuis le 4 juin 1973. Après de longues négociations, le projet est accepté et les travaux sont réalisés par le facteur d'orgue Alfred Kern en 1979. La nouvelle disposition de l'instrument n'a pas permis de conserver la console originale à son emplacement et elle a été installée dans la nef latérale Nord-Ouest. La composition est la suivante (cf. Liste des jeux d'orgue):

I Positif C–
Bourdon 8′
Prestant 4′
Flûte 4′
Nazard 22/′
Doublette 2′
Tierce 13/′
Fourniture III
Cromorne 8′
II Grand-Orgue C–
Bourdon 16′
Montre 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Nazard 22/′
Doublette 2′
Tierce 13/′
Cornet V 8′
Fourniture IV
Cymbale III
Trompette 8′
Voix Humaine 8′
Clairon 4′
III Echo C–
Salicional 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Flûte 4′
Doublette 2′
Larigot 11/′
Flageolet 1′
Cornet IV 4′
Cymbale III
Trompette 8′
Pédale C–
Soubasse 16′
Octavebasse 8′
Quinte 51/′
Prestant 4′
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clairon 4′

Discographie

  • L'Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach par Louis Thiry sur orgue de tribune de Johann Andreas Silbermann, Studio SM, collection « Vox Humana », 1993.

Orgue de chœur

L'orgue du chœur, construit d'après des plans d'Albert Schweitzer en 1905.

L'orgue de chœur à traction pneumatique est construit par Fritz Haerpfer, de la manufacture Haerpfer-Dalstein, d'après des plans d'Albert Schweitzer en 1906. Ce second instrument permet un meilleur accompagnement de la renommée chorale paroissiale. Schweitzer va longuement lutter contre un projet de rénovation de l'orgue Silbermann, dont certains registres, en très mauvais état, ne fonctionnent plus. La paroisse souhaiterait le voir transformer en un orgue symphonique romantique et le projet, plusieurs fois retardé, sera finalement réalisé en 1927 lorsque Albert Schweitzer sera au Gabon.

Monuments funéraires

Sarcophage roman de l’évêque Adeloch.
Le mausolée du maréchal de Saxe, érigé à la fin du XVIIIe siècle.

Dans l'église se trouvent plusieurs monuments funéraires, érigés entre 1130 à 1850. Les deux plus célèbres sont :

  • le sarcophage roman richement décoré de l'évêque Adeloch, exécuté vers 1130 et conservé dans la partie sud-est de l'église. Sculpté dans le grès rose, il est classé monument historique depuis le 4 février 1991 au titre d'objet.
  • l'imposant mausolée (1776) de style baroque tardif du maréchal Maurice de Saxe, brillant militaire au service de la France. Lorsqu'il mourut en 1750 au château de Chambord, les hauts dignitaires de l'Église catholique rappelèrent au roi Louis XV que le maréchal ne saurait être enterré à la basilique de Saint-Denis, puisqu'étant un bâtard allemand, de confession luthérienne. Une sépulture digne lui sera donc érigée dans la cathédrale du protestantisme français, l'église Saint-Thomas. Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle mettra plus de vingt ans avant de terminer l'imposant monument funéraire. Son inauguration officielle et le transfert de la dépouille du maréchal de Saxe constituent donc la première reconnaissance publique du protestantisme depuis la révocation de l'édit de Nantes. Le monument est conçu comme une véritable mise en scène théâtrale. Le dynamisme de l'ensemble est rendu par les attitudes des personnages aux visages pathétiques et par le jeu des drapés. Seule la figure du Maréchal de Saxe équilibre la composition. Debout, au centre de la scène, il semble échapper à toute cette agitation douloureuse, dont il est la cause.

Parmi les nombreux autres monuments remarquables, on peut citer la plaque funéraire datant de la Renaissance d'un certain Nicolas Roeder de Tiersberg, qui frappe par la représentation réaliste d'un cadavre en train de se décomposer, érigée en 1510.

Fresques

Fresque gothique tardive : Saint Michel terrassant le dragon.

Une représentation de saint Michel, en style gothique tardif, fait partie après celle de saint Christophe à Wissembourg des plus grandes de leur genre en France.

Vitraux

Seule la rosace de la façade, figurant l'apparition à saint Thomas, a conservé jusqu'à aujourd'hui ses vitraux à plomb médiévaux. Vraisemblablement fabriquée vers 1250, il s'agit d'une rose à un oculus octolobé, entouré de seize grands médaillons disposés en deux cercles et seize panneaux d'interstice. La verrière est mise en verre blanc en 1822 après le passage d’une tempête ayant donné des vents de force d'ouragan, sauf pour la partie centrale, peinte en verre transparent coloré, qui a été conservée. Le panneau de l'incrédulité de saint Thomas est restauré pour moitié, en particulier l'apôtre et la partie inférieure du Christ. Les motifs végétaux des panneaux du pourtour sont remis en couleur par Pereyra en 1842 et partiellement modifiés par les restaurations suivantes de 1871, 1873 et 1906. D'autres panneaux modernes faits pour cette rose sont conservés au séminaire protestant. La rosace est classée monument historique depuis 1862 au titre d'immeuble.

La partie supérieure des grandes fenêtres, le long du bâtiment, est remarquable pour ses motifs architecturaux et végétaux. Les représentations de saints que l'on trouvait autrefois au-dessous sont victimes au cours du XVIe siècle de l'iconoclasme protestant. Les fenêtres murées du chœur sont ouvertes en 1985. Exploitant le symbolisme de la lumière, les nouveaux vitraux sont conçus et installés par Gérard Lardeur. Ils mettent en valeur l'imposant mausolée du maréchal de Saxe.

Lustres

Les trois lustres situés dans la nef principale, fabriqués en laiton durant la première moitié du XIXe siècle, sont classés monuments historiques depuis le 25 février 1983 au titre d'objet.

Cloches

Depuis la Révolution française et jusqu'en 2009, l'église Saint-Thomas ne possédait que deux cloches, dont un bourdon coulé en 1783 par Matthieu Edel, fondeur strasbourgeois, pesant 3,6 tonnes. En 2009, quatre cloches supplémentaires ont été coulées à la fonderie A. Bachert de Karlsruhe en Allemagne. Les nouvelles cloches pèsent respectivement 2 075, 1 549, 1 094 et 728 kg. Elles ont été inaugurées le 6 septembre 2009. L'ensemble, qui constitue l'une des plus grosses sonneries protestantes de France, sonne dans les tonalités la2, do#3, mi3, fa#3, sol#3 et la3.

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