Église Saint-Vincent de Floirac | |
---|---|
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Aquitaine |
Département | Gironde |
Ville | Floirac |
Culte | Catholique romain |
Type | Église paroissiale |
Rattaché à | Secteur pastoral La Bastide - Floirac |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XIXe siècle |
Style(s) dominant(s) | Roman, Gothique flamboyant, Néo-gothique |
Protection | Inscrite MH |
modifier |
L'église Saint-Vincent est un sanctuaire catholique de la ville de Floirac, une commune située dans l'aire urbaine de Bordeaux, sur la rive droite de la Garonne. Elle est une église paroissiale intégrée au secteur pastoral de Bordeaux-Bastide-Floirac, dans l'archidiocèse de Bordeaux.
Si l'édifice actuel date sans doute de la première moitié du XIIe siècle, il fut considérablement remanié au cours de son histoire. Une importante campagne de restauration et d'agrandissement fut menée au XIXe siècle sous l'impulsion du cardinal Ferdinand-François-Auguste Donnet.
L'église Saint-Vincent est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 26 février 2001.
Si l'histoire de l'église demeure aujourd'hui encore relativement mal connue, il semble probable qu'elle ait succédé à un premier sanctuaire mérovingien dont il ne subsiste aucune trace. La construction de l'édifice actuel débute sans doute dans la première moitié du XIIe siècle, et semble s'être limité à une nef unique complétée d'une abside romane, plan que l'on retrouve dans un certain nombre d'églises romanes de la région bordelaise.
D'importants remaniements modifient sensiblement la structure de l'édifice dans le courant du XVIe siècle, lequel est doté d'une nef gothique bordée de bas-côtés. Le sanctuaire est fermé durant la période révolutionnaire et apparaît comme vétuste lorsque les autorités ecclésiastiques décident de relever l'église de ses ruines.
En 1837, Ferdinand-François-Auguste Donnet devient archevêque de Bordeaux. Désireux de donner une impulsion nouvelle à l'église catholique, le prélat ordonne que soient modernisées, agrandies ou plus simplement reconstruites de nombreuses églises relevant de son ministère.
L'église de Floirac n'échappe pas à cette campagne de reconstruction et les travaux, confiés à l'architecte Gustave Alaux, débutent en 1852.
Au point de vue architectural, l'église Saint-Vincent est basée sur un plan basilical à trois vaisseaux. La partie la plus ancienne de l'édifice est l'abside romane, unique témoignage du sanctuaire originel. Datée du XIIe siècle, elle est précédée d'une travée droite voûtée en plein cintre et d'un arc triomphal et se termine par un hémicycle voûté en cul de four. Les chapiteaux historiés ont été réalisés au XIXe siècle (Daniel dans la fosse aux lions, Adam et Ève) tandis que quelques originaux du XIIe siècle reprennent des motifs végétaux (grappes de raisin).
La nef fut entièrement reconstruite au XVIe siècle. Elle compte trois travées couvertes de croisées d'ogives prismatiques, lesquelles furent refaites au XIXe siècle après l'exhaussement du vaisseau. Les clefs de voûte présentent des blasons, dont celui du cardinal Donnet. De grandes arcades ogivales ouvrent sur les bas-côtés qui conservent des baies à remplage flamboyant typiques de la dernière période de l'architecture gothique. Les vitraux qui s'y trouvent ont été dans leur grande majorité réalisés au XIXe siècle par le maître-verrier Joseph Villet : ils représentent notamment le martyr de Sainte Catherine et celui de Saint Laurent.
À l'extérieur, la façade intègre un clocher-porche de style néo-gothique réalisé par l'architecte Gustave Alaux. Ses quatre niveaux d'élévation comprennent un porche ogival, une tribune éclairée par un oculus au curieux remplage en spirale, une chambre des cloches comportant quatre baies flamboyantes garnies d'abat-sons et un dernier étage octogonal cantonné de pinacles servant de base à une flèche à crochets.
Parmi le mobilier remarquable que conserve le sanctuaire, notons l'autel Saint-Vincent qui s'élève à l'extrémité du collatéral nord. Cet autel à tabernacle du XVIIe siècle en bois peint est orné de quatre colonnes corinthiennes couvertes de dorures délimitant deux niches latérales abritant les statues du Christ tenant le Sacré Cœur et de Saint Joseph, tandis qu'un tableau représentant Saint Vincent domine la partie centrale du retable. Cette composition d'inspiration baroque a été offerte à la paroisse par le duc d'Épernon. Le collatéral sud abrite quant à lui un retable du XIXe siècle réalisé par l'artiste Jabouin d'Angers représentant la Vierge et des personnages de l'ancien testament. Ce même artiste est l'auteur du maître-autel orné d'une arcature dans laquelle on retrouve les figures polychromes du Christ entouré des quatre Évangélistes.
Une mosaïque allégorique et des tableaux retraçant l'enfance du Christ complètent l'ornementation du sanctuaire.
L'église abrite également deux statues en albâtre d'origine anglaise. Situées dans des niches à l'entrée de l'édifice, elles représentent Sainte Catherine et Saint Jean-Baptiste et sont datées du XVe siècle. Une châsse reliquaire du XIIIe siècle en cuivre doré et émail est conservée dans le trésor de l'église. Enfin, une chaire provenant de l'ancienne église Saint-Projet de Bordeaux est venue enrichir le sanctuaire après la démolition partielle de cette dernière.