Énergie NB - Définition

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Organisation et performance financière

Un employé d'Énergie NB procède à l'entretien d'une ligne de transport d'électricité à Saint-Jean.

L'avenir d'Énergie NB a préoccupé plusieurs gouvernements au cours des 15 dernières années. Le gouvernement libéral de Raymond Frenette a publié un document de consultation en février 1998 afin de trouver des solutions pour assurer la pérennité d'Énergie NB au XXIe siècle.

Peu après son arrivée au pouvoir en 1999, le gouvernement conservateur de Bernard Lord a commandé une évaluation des perspectives d'avenir de la société à la Banque Toronto-Dominion. L'étude, dont les conclusions ont été rendues publiques 10 ans plus tard, propose quatre alternatives pour assurer l'avenir de la société: le statu quo, la vente à un acheteur stratégique, la privatisation par une introduction en Bourse ou la réorganisation fonctionnelle. Selon l'analyse, la valeur de l'entreprise se situait à l'époque entre 3,6 et 4,5 milliards de dollars.

Entre 2001 et 2004, le gouvernement Lord a versé 3,2 millions de dollars pour retenir les services de CIBC World Markets et de Salomon Smith Barney afin d'évaluer la valeur marchande des centrales de Point Lepreau et de Coleson Cove, en vue de leur vente éventuelle. Les études, connues sous les noms de code Cartwheel et Lighthouse, ont évalué la valeur de ces actifs à environ 4,1 milliards de dollars.

Restructuration

Le gouvernement Lord a finalement réorganisé l'entreprise afin d'en séparer ses différentes composantes. En vertu d'amendements à la Loi sur l'électricité adoptés en 2003, les activités d'Énergie NB ont été segmentées en quatre divisions. La loi maintient le monopole de la société sur les activités de distribution et de service à la clientèle, de transport de l'électricité et de production d'énergie nucléaire, mais ouvre la porte à la concurrence dans le secteur de la production d'électricité.

La réorganisation créée également la Corporation financière de l'électricité du Nouveau-Brunswick, qui est chargée de gérer et de payer la dette assumée par la province avec des paiements de dividendes et de taxes qui doivent être payées par les différentes filiales.

Les membres actuels du Conseil d'administration de l'Énergie NB sont: Lisa Bastarache, Norm Betts, Graham Brown, Derek Burney, Lino Celeste, Bernard Cyr, Eloi Duguay, Leon Furlong, David Hay, Susan Hicks, Shirley Mears et Jean-Marc Violette.

Rendement financier

Données financières 1998-2009 (année se terminant au 31 mars)
en millions de dollars canadiens
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998
Chiffre d'affaires 1 453 1 712 1 512 1 585 1 403 1 311 1 273 1 319 1 309 1 248 1 204 1 140
Bénéfice net (perte nette) 70 89 21 96 9 (18) (77) 20 (78) 66 (466) (31)
Dividendes déclarés 13 11 10 12 5 0 0 0 0 0 0 0
Actif total 5 190 4 686 4 151 3 969 3 874 3 729 3 387 3 236 3 298 3 359 3 512 4 086
Dette à long terme 3 051 2 891 2 869 2 655 2 459 2 814 2 612 2 171 2 624 2 578 2 945 3 175
Capitaux propres (Déficit) 305 351 231 220 136 (195) (177) (144) (164) (86) (152) 314

Vente avortée à Hydro-Québec

Le 29 octobre 2009, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, signe un protocole d'entente avec son homologue québécois, Jean Charest, qui prévoyait la vente de la plupart des actifs d'Énergie NB à Hydro-Québec pour la somme de 4,75 milliards CAD. En vertu de l'entente, Hydro-Québec obtient le monopole du transport et de la distribution d'électricité au Nouveau-Brunswick à l'exception de trois réseaux municipaux, situés à Edmundston, Saint-Jean et Perth-Andover. La première entente est intervenue après des négociations qui ont duré 9 mois et qui ont été entreprises à la demande du Nouveau-Brunsiwck.

La transaction initiale comprenait aussi l'achat de la centrale nucléaire de Point Lepreau, de 7 centrales hydroélectriques et des turbines à combustion utilisées en période de pointe, mais exclut spécifiquement les centrales thermiques de Dalhousie, Belledune et Coleson Cove, qui seront graduellement retirées du service. L'entente prévoit également une réduction des tarifs industriels d'électricité, afin de les ramener au même niveau que ceux du Québec, ainsi qu'un gel de cinq ans des tarifs d'électricité pour les clients résidentiels et commerciaux.

Les usines de pâte à papier, comme celle de J.D. Irving à Saint-Jean comptent parmi les principaux clients d'Énergie NB.

La presse, tant au Nouveau-Brunswick qu'au Québec, a accueilli positivement l'entente de principe entre les deux gouvernements. Les trois quotidiens anglophones du groupe Brunswick News, propriété de la famille Irving, ont salué la vente, le quotidien provincial Telegraph-Journal la présentant comme « l'affaire du siècle » et la comparant même à l'équivalent contemporain du rapport Byrne, qui est à l'origine du programme de Chances égales du gouvernement de Louis J. Robichaud. Toutefois, la signature de l'entente de principe a donné lieu à une vive controverse dans l'opinion publique néo-brunswickoise au cours de l'automne 2009. Les milieux d'affaires se prononcent très largement en faveur de l'entente, mais les autres réactions à la signature ont été beaucoup plus négatives.

Un sondage Léger Marketing mené pour les quotidiens du groupe Quebecor Media à la mi-novembre 2009 indique que 60% des Néo-Brunswickois interrogés s'opposent à la transaction proposée, contre seulement 22 % qui se déclarent en faveur. La situation est inversée au Québec, où 55 % des Québécois interrogés appuient l'achat d'Énergie NB par l'entreprise d'électricité québécoise, contre 14 % qui s'y opposent.

Deuxième entente

Après deux mois de controverses et des informations selon lesquelles cinq députés libéraux, dont trois ministres, étaient opposés à l'entente initiale ont amené le ministre des Finances, Greg Byrne, à annoncer le 18 janvier 2010, la conclusion d'une nouvelle ronde de négociations entre les représentants du Nouveau-Brunswick et du Québec.

Deux jours plus tard, le Nouveau-Brunswick annonce un nouvel accord qui réduit la portée de l'entente initiale. Hydro-Québec ferait l'acquisition des sept centrales hydroélectriques (895 MW), des centrales d'appoint au diesel de Millbank (400 MW) et de Sainte-Rose (100 MW) et de la centrale nucléaire de la Pointe Lepreau (635 MW), à la fin de sa réfection, pour la somme de 3,2 milliards de dollars..

L'entente prévoit que les divisions de transport et de distribution d'Énergie NB resteront la propriété du Nouveau-Brunswick, qui concluerait une entente d'approvisionnement à long terme. En vertu de ce contrat d'approvisionnement, la société d'État québécoise fournirait un volume maximal de 14 térawatts-heure d'électricité à 7,35 cents le kilowatt-heure, permettant de maintenir le gel des tarifs résidentiels et commerciaux pendant cinq ans. Les industries de taille moyenne verront leurs tarifs réduits de 15 % alors que les grandes entreprises consommatrices bénéficieraient d'une baisse de 23 %, plutôt que de 30 % en vertu de l'entente initiale. Le tarif de gros contenu dans le contrat serait maintenu pendant cinq ans puis indexé en fonction d'indice des prix à la consommation du Nouveau-Brunswick.

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