Le parc de production d'Énergie NB est constitué de 16 centrales, d'une puissance installée totale de 3 297 MW en 2008. Le parc utilise une variété de sources énergétiques, dont l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire, le mazout lourd et le charbon. Selon l'analyste en énergie Tom Adams, Énergie NB est l'entreprise électrique nord-américaine dont la production est la plus dépendante du pétrole.
Les principales installations de production sont réparties à travers la province et en particulier dans la région de Saint-Jean, qui compte pour la moitié de la production avec les centrales thermiques de Coleson Cove (972 MW) et de Courtenay Bay (113 MW), ainsi que la centrale nucléaire de Point Lepreau.
La centrale, dont la réfection a été chaudement débattue au cours de la première moitié des années 2000, a été décidée par le gouvernement du premier ministre Bernard Lord en juillet 2005. Le contrat dont le coût a été fixé à 1,4 milliard de dollars a été accordé à Énergie atomique du Canada. Les travaux de réfection majeure ont débuté en avril 2008 et devaient durer 18 mois. Cependant, en raison d'une série de retards provoqués par de l'outillage robotisé devant retirer les tubes de pression, la réouverture est d'abord reportée de trois mois en janvier 2009, puis de quatre mois supplémentaires en juillet de la même année. En octobre 2009, le ministre de l'Énergie du Nouveau-Brunswick, Jack Keir, indique que la réouverture de la centrale est maintenant prévue en février 2011.
Le nord du Nouveau-Brunswick est desservi principalement par la centrale au mazout de Dalhousie (300 MW) et la centrale au charbon de Belledune (458 MW). Ces deux installations sont les deux principales sources de gaz à effet de serre du parc de production de la société. En 2007, la centrale de Belledune a émis 2,94 millions de tonnes de CO2 alors que celle de Dalhousie était responsable de 1,69 million de tonnes.
Les principales installations hydroélectriques ont été installées sur le fleuve Saint-Jean. La centrale de Mactaquac (672 MW), construite à une vingtaine de kilomètres en amont de la caitale Fredericton, a été construite au coût de 128 millions $ entre 1965 et 1968. Depuis sa construction, cette centrale a connu beaucoup de difficulté en raison d'une alcali-réaction du béton de la structure qui provoque l'apparition de fissures. Le problème, qui est connu depuis les années 1970, pourrait réduire la durée de vie de l'ouvrage de moitié et entraîner la fermeture de la centrale d'ici 2013, selon le rapport d'un consultant commandé en 2000 par Énergie NB.
Selon un rapport préparé en 2005 par l'exploitant du réseau du Nouveau-Brunswick, la province dispose de certains avantages au niveau de la production d'électricité. La présence de zones côtières permet par exemple d'installer de nouvelles centrales thermiques, qui nécessitent des sources d'eau de refroidissement et la proximité de réseaux voisins qui permettent la vente et l'achat d'électricité. Le rapport note cependant que le Nouveau-Brunswick ne dispose pas de sources de combustibles appropriées sur son territoire et que les installations de production électrique au Nouveau-Brunswick souffrent d'une grande dépendance aux combustibles importés « qui peuvent être sujets à des problèmes d'approvisionnement, une grande variabilité des prix et qui doivent répondre à des normes élevées d'émissions atmosphériques ».
Centrale | Type | Puissance installée (MW) | Mise en service | Commentaire |
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Coleson Cove | Mazout lourd et coke de pétrole | 972 | 1976 | |
Mactaquac | Hydroélectrique | 672 | 1968 | |
Point Lepreau | Nucléaire | 635 | 1983 | En réfection majeure depuis avril 2008. La réouverture est prévue en février 2011. |
Belledune | Charbon | 458 | 1993 | |
Millbank | Turbine à combustion | 399 | 1991 | |
Dalhousie | Mazout lourd | 300 | 1969 | Fermeture prévue en 2010 |
Beechwood | Hydroélectrique | 113 | 1957 | |
Courtenay Bay | Mazout lourd | 110 | 1961 | |
Sainte-Rose | Turbine à combustion | 100 | 1991 | |
Grand Falls | Hydroélectrique | 66 | 1928 | |
Grand Lake | Charbon | 57 | 1952 | Fermeture prévue en juin 2010 |
Grand Manan | Turbine à combustion | 27 | 1989 | |
Tobique | Hydroélectrique | 20 | 1953 | |
Nepisiguit Falls | Hydroélectrique | 11 | 1921 | Achetée par Énergie NB en juin 2007 |
Sisson | Hydroélectrique | 9 | 1965 | |
Milltown | Hydroélectrique | 4 | 1911 |
Le réseau de transport d'électricité d'Énergie NB est constitué de 6 801 km de lignes à haute tension de 345, 230 et 138 kilovolt. Elle exploite des interconnexions avec les réseaux d'Hydro-Québec, de Nova Scotia Power, de Maritime Electric à l'Île-du-Prince-Édouard et avec le réseau de transport d'électricité de la Nouvelle-Angleterre. Le réseau est exploité par la division Transport d'Énergie NB, pour le compte de l'Exploitant de réseau du Nouveau-Brunswick, un organisme sans but lucratif qui voit à l'application des règles de fiabilité continentales et facilite l'organisation d'un marché concurrentiel de l'électricité dans la province et son intégration dans le réseau nord-américain.
Le réseau principal d'électricité est constitué de segments à 345 kilovolts reliés entre eux en boucle. Les principaux postes de transformation sont situés à Edmundston, Saint-André, Eel River, Bathurst, Newcastle, Salisbury, Norton et Keswick. Ces deux derniers postes sont reliés aux grandes centrales de la région de Saint-Jean par une série de lignes principales.
En raison du caractère asynchrone du réseau de transport d'électricité de l'interconnexion du Québec, les postes d'interconnexion entre le Québec et le Nouveau-Brunswick sont dotés de convertisseurs à haute tension en courant continu. Le premier convertisseur, d'une capacité de 350 MW est installé en 1972 à Eel River, dans le comté de Restigouche, alors que le second, de 435 MW, est mis en service au poste Madawaska en 1985. L'électricité importée du Québec par les quatre lignes de transport — deux lignes à 315 kilovolts entre les postes Madawaska et Edmundston et deux lignes à 230 kilovolts entre les postes Matapédia et Eel River — peuvent également alimenter des îlots de charge temporairement intégrés au réseau du Québec, ce qui permet de porter la capacité de d'importation du Nouveau-Brunswick à 1 080 MW. En raison de la configuration particulière de cette interconnexion, la capacité d'exportation vers le Québec est limitée à 785 MW.
Depuis 1986, Énergie NB possède une filiale, NB Coal, qui exploite une mine de charbon à Minto. L'entreprise extrait 150 000 tonnes de charbon par année, qui sert à alimenter la centrale de Grand Lake. Le 30 septembre 2009, la société a annoncé la fermeture la fin des activités de la mine et de son seul client, la centrale de Grand Lake, de 57 MW, a été construite en 1963. La fin des activités a entraîné le redéploiement de 38 employés permanents à la centrale et la mise à pied des 57 ouvriers de la mine. La direction de l'entreprise explique la fin des opérations dans la région, après plus de 75 ans de présence, par la vétusté de l'usine et la nécessité d'y investir des sommes substantielles afin de se conformer aux à la réglementation sur la réduction de SO2.