Cet article est un des sous-chapitres de Grippe aviaire. Il traite des facteurs favorisant ou conditionnant l'émergence d'une situation pandémique, à partir d'un virus dit animal de la grippe aviaire. On distingue ici 7 facteurs principaux :
Enjeux : Ces facteurs intéressent le gestionnaire de crise, car c'est de ceux-ci que dépendent, au moins partiellement :
Il semble que tous les virus portant les 16 types d'hémagglutinine circulent potentiellement au sein des populations d'oiseaux aquatiques sauvages. Mais le rythme et le mécanisme de maintien de ces virus dans les populations aviaires n'est pas clairement compris.
Des virus grippaux ont été isolés chez des oiseaux tant en Asie, en Amérique, en Océanie qu'en Europe chez des d'ordres très divers. Certains pouvant migrer chaque année sur de très grandes distances allant d'un hémisphère à l'autre.
Après la nidification dans une région du monde, les migrateurs voyagent vers leur zone d'hivernage, mais avec généralement un certain nombre de haltes. Ces pauses entraînent la rencontre de nombreuses autres espèces migratrices. Et au sein d'une espèce, le passage par ces haltes migratoires favorise la concentration au même endroit d'oiseaux venant de lieux de nidification parfois très variés.
Chaque année, une proportion importante des migrateurs est constituée de jeunes oiseaux qui migrent pour leur 1re fois. Ils sont a priori immunologiquement plus naïfs que leurs parents et représentent donc une population particulièrement a priori sensible à l'infection grippale. La transmission virale entre individus d'une même espèces venant de zones différentes ou entre différentes espèces est donc supposée facilitée.
De plus, depuis 400 à 1000 ans un drainage très important des zones humides a fortement réduit le nombre, la surface et le volume hydrique disponible dans les points d'étapes des migrateurs (et nombre d'entre eux n'existent simplement plus), au moins pour les eaux douces et saumâtres qui constituent l'essentiel des haltes migratoires et des zones de nourrissage et de reproduction pour les oiseaux d'eau.
Ceci exacerbe peut-être la coexistence dans ces eaux de virus de sous-types différents apportés par des oiseaux infectés venant d'un plus grand nombre d'endroits.
Pour certaines espèces, l'arrêt temporaire d'individus migrateurs, sur une halte migratoire (exemples : Corse, Camargue, Dombes, baies de Somme ou de Seine, lac du Der en France..), permet aussi la rencontre entre des migrateurs et des colonies sédentaires de la même espèce.
Le phénomène de migration est largement répandu à la surface du globe. Il concerne la plupart des espèces et ne se limite pas aux migrations depuis des pays froids vers des pays plus chauds : (de pays nordiques vers ceux du sud, et inversement pour l'hémisphère austral).
Il existe de nombreuses migrations intertropicales même si elles sont d'ampleurs beaucoup moins grandes et des flux est-ouest, entre l'Europe de l'Ouest et l'Asie, qu'on commence seulement à mieux appréhender.
Malgré la grande variété d'itinéraires, il existe des routes majeures de migration des oiseaux et des goulots d'étranglement qui correspondent aux cols de montagne et aux détroits.