Figure de la Terre au Moyen Âge - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Bas Moyen Âge : travaux en Europe occidentale

Dès le XIIe siècle, quelques esprits éclairés, tels Saint Thomas d'Aquin, Abélard et d'autres, commençaient à publier des écrits philosophiques qui seront importants pour l'évolution de la pensée scientifique. La réapparition de l'Europe sur la scène scientifique internationale est amorcée par Jordanus Nemorarius et Léonard de Pise (dit Fibonacci). Le XIIe siècle est une période de retour vers la culture hellénique, de sorte qu'on peut commencer à parler d'un début de Renaissance. Après la création des royaumes latins d’Orient au XIIe siècle et la Reconquista en péninsule Ibérique, les œuvres d’Aristote et de Ptolémée finirent par être connues de l’Occident via leurs traductions arabes, à leur tour traduites en latin, notamment par Gérard de Crémone. Les différents systèmes du monde, tels qu'on les découvrit alors dans les écrits d’Aristote et de Ptolémée, ou même dans les écrits d’Al-Farghani, firent l’objet d'innombrables gloses et de débats, notamment sur la rotation relative de la Terre. La diffusion de ce savoir fut favorisée par la naissance des universités : l’université de Bologne (1158), d’Oxford (1167), de Padoue (1222), la Sorbonne (1253), et l’université de Cambridge (1284).

Pendant le XIIIe siècle, les études de Bacon sur la réfraction ouvrent la voie à l'optique en tant que science. Bacon étudie aussi l'astronomie et la géographie. Il considère les marées océaniques comme le résultat de l'attraction lunaire. Raimundo Lulle (v. 1235–1315), théologien catalan, est alchimiste. Epistolier, il combat les idées toutes faites de son époque par des pétitions de principe. Ainsi, il démontre par l'absurde que l'idée d'antipodes n'est pas inconciliable avec le bon sens. En résumé, son raisonnement est celui-ci : « Si la Terre est bien ronde — ce que nous croyons — et si les Antipodes sont habités, pour les gens des Antipodes c'est nous qui sommes la tête en bas et qui devrions tomber. Or, nous ne tombons pas. Donc, la vie est autant possible aux Antipodes que chez nous. » En outre, tout comme Bacon, Lulle s'intéressait au phénomène des marées de l'Atlantique. Il raisonna comme suit : « Ce mouvement régulier de va-et-vient de l'océan ne peut s'expliquer que si l'eau, en se retirant, va s'appuyer, en s'y élevant, sur une terre opposée à nos côtes, laquelle nous renvoie l'eau comme dans un bassin ». Pour Lulle, la Terre est donc bien sphérique et il y a un rivage de l'autre côté de l'Atlantique, que ce soit celui des Indes ou celui d'un continent encore inconnu.

À la même époque, vers 1270, le Vénétien Marco Polo voyage et séjourne en Chine, dont il rapporte en particulier l'usage de la boussole magnétique aux fins d'orientation sur terre et en mer. Toujours à la même époque, l'astronome chinois Kochéou King dresse un catalogue des positions en latitude et longitude des villes de l'Empire du Milieu. Ces positions seront plus tard confirmées avec un accord de ±20' par des missionnaires jésuites. Kochéou King fait en outre construire un observatoire astronomique, où il accumule des observations pendant soixante ans. Plus tard et un peu plus à l'ouest, Oulough Beg (1394–1449), fils du redouté Tamerlan (Timur Leng, autrement dit Timour le Boîteux, 1336–1405), fait construire l'observatoire de Samarcande et fait calculer sur des observations nouvelles les tables astronomiques qui portent son nom (Tables d'Oulough Beg, vers 1437).

Page générée en 0.095 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise