Fonction de Möbius - Définition

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Combinatoire

Définitions et propriétés élémentaires

Une première approche, pour démontrer les formules du paragraphe précédent consiste à utiliser un raisonnement combinatoire. La technique consiste à étudier un ensemble A fini et ordonné par une relation d'ordre notée ≤. On utilise la définition suivante :

Définition d'une chaîne — Soient p un nombre entier et (ab) un couple d'éléments de A tel que a ≤ b. On appelle chaîne de longueur p, joignant a à b, toute suite finie (x0x1, ..., xp) telle que :

a=x_0< x_1 < \cdots x_{p-1}< x_p=b

Dans la suite du paragraphe, on note cp(ab) le nombre de chaînes de longueur p reliant a à b. On dispose immédiatement de quelques propriétés. Par exemple, si a est un élément de A, c0(aa) = 1, cp(aa) = 0 si p est différent de 0, si b est un élément de A strictement plus grand que a alors c0(ab) = 0 et c1(ab) = 1. Un peu de réflexion permet d'établir par récurrence la proposition suivante :

Proposition 1 — Si a et b sont deux éléments de A tels que b est strictement plus grand que a et p un nombre entier positif :

c_{p+1}(a,b) = \sum_{a\le c<b} c_p(a,c) = \sum_{a< c\le b} c_p(c,b)

Par analogie avec la définition précédente, le mathématicien G. C. Rota définit une nouvelle fonction de Möbius, qu'il note μA :

Définition de G. C. Rota de la fonction de Möbius μA — La fonction de Möbius μA est définie de AxA à valeurs dans les entiers par l'égalité :

\forall a,b \in A \quad a\le b \Rightarrow \mu_A(a,b) = \sum_{p \in \N} (-1)^pc_p(a,b) \quad\text{et}\quad  a > b \Rightarrow \mu_A(a,b) = 0

Autrement dit, on compte positivement toutes les chaînes de longueurs paires reliant a à b et négativement celles de longueurs impaires. On remarque de plus que ces définitions restent valables si A est infini, à condition qu'il n'existe qu'un nombre fini d'éléments situés entre a et b. La proposition 1 permet de démontrer la :

Proposition 2 — Soient a et b deux éléments de A tel que a soit strictement plus petit que b :

\mu_A(a,a)=0 \quad\text{et}\quad \sum_{a\le c\le b} \mu_A(a,c) = \sum_{a\le c\le b} \mu_A(c,b)=0

Formule d'inversion de Rota

L'un des intérêts de la fonction de Möbius est la formule d'inversion associée. Les résultats du paragraphe précédent permettent de l'établir. Soient G un groupe additif, c'est-à-dire un groupe abélien dont l'opération est notée additivement et f une fonction de A dans G. On peut considérer par exemple de G est égal à Z, le groupe des nombres entiers. Soit g la fonction définie par :

\forall b \in A \quad g(b) = \sum_{a \le b} f(a)

On se trouve alors dans une configuration analogue à celle de la formule d'inversion de Möbius.

Formule d'inversion de Rota — L'égalité suivante est vérifiée :

\forall b \in A \quad f(b) = \sum_{a \le b} \mu_A(a,b)g(a)

Cette formule reste vraie si A n'est pas de cardinal fini, mais s'il n'existe qu'un nombre fini d'éléments de A plus petits qu'un élément b donné.

Relation entre la définition de Möbius et celle de Rota

Ici, l'ensemble A désigne celui des entiers strictement positifs munis de la relation d'ordre : a ≤ b lorsque a est un diviseur de b. On dispose de la propriété :

Relation entre les définitions des fonctions de Möbius — Soit a et b deux entiers tels que a divise b. Si la fonction μ désigne celle de Möbius, on dispose des égalités :

\mu_A(a,b) = \mu_A\left(1,\frac ba\right) = \mu\left(\frac ba\right)

La définition de la fonction de Möbius donnée initialement apparaît comme un cas particulier de celle de Rota. En conséquence, la démonstration de la relation du paragraphe implique celle de la formule d'inversion de Möbius.

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