Les forêts de nuages sont souvent des forêts tropicales de montagne, humides et situées entre 1 000 et 3 000 mètres d'altitude, qui baignent dans une brume fréquente à quasi-permanente.
Les Mousses s'épanouissent dans les forêts de nuages (ici dans le Parc national Budawang, en Australie).
La forêt tropicale entourant la Colonia Tovar (Vénézuela) est en forte régression au nord. La limite de hauteur (+2000 m) visible sur la photo marque encore la limite de l'actuelle zone résidentielle et le début d'une forêt de nuages moins perturbés
Pour les besoins scientifiques et le tourismevert, des ponts suspendus permettent l'accès à la canopée et à ses sous-étages, ici le pont de 'Skywalk' au nord de Santa Elena (Costa Rica), en janvier 2004
Il en existe aussi en zone tempérée, mais plus rares et plus petites.
Caractéristiques
Ces forêts se caractérisent par
de forte précipitations largement supérieures aux forêts ombrophiles de plaine : 2 000 à 8 000 mm selon l'altitude.
une température fortement tamponnée, c'est à dire avec peu de pics chauds ou froids, notamment en zone tropicale au niveau du sol ou dans les terriers (où la température est quasiment constante). La température varie néanmoins et de manière régulière selon l'altitude, en baissant de 0 6 °C pour 100 m de gain d'élévation, ce qui crée de multiples étages écopaysagers, chacun caractérisé par une biodiversitédifférente.
d'abondantes nappes de brouillards qui entrainent une saturation de l'air en eau, mais aussi une réduction de la luminosité directe et indirectement une baisse de l'évapotranspiration, favorisant le développement de mousses et d'épiphytes (orchidées, broméliacées, fougères, lichens...) de manière particulièrement exubérante.
l'humidité constante et élevée de l'air permet une diffusion différente du son et des odeurs (fragrances de fleurs, hormones, marquage odorants de territoires...), permettant aux animaux de communiquer sur de plus grandes distances
Ces écosystèmes sont souvent considérés comme parmi les plus riches du monde.
Ecosystèmes rares et menacés
Ces écosystèmes, à peine connus, relativement rares à l'échelle de la planète, sont déjà menacés ;
l'humidité permanente est propice aux infections bactériennes fongiques et le système immunitaire des espèces vivant dans les brumes de ces forêts peut être plus facilement affecté par des microbes introduits, et par certains polluants que l'atmosphèrevéhicule à grande distance (pesticides, acides ou certains perturbateurs endocriniens en particulier). Un constat partagé est notamment que les amphibiens régressent rapidement sur toute la planète, y compris dans les forêts tropicales les plus reculées. L'atmosphère semble donc être dans ce cas un vecteur possible de polluants et pathogènes.
En Amérique du sud, des espèces autrefois courantes telles que le crapaud doré (Incilius periglenes)ou la plus grande vipère du monde y ont respectivement disparu et presque disparu en quelques décennies, dans des zones pourtant très isolées. Les espèces animales qui y vivent dans ces milieux respirent souvent beaucoup par la peau et certains polluants de l'air peuvent les affecter.
Le dérèglement climatique pourrait aussi les affecter, de même que le trou de la couche d'ozone de l'hémisphère sud, responsable d'une augmentation des taux d'UV en Amérique de sud, qui peut affecter les peaux et cuticules des espèces qui y sont exposées, mais qui peuvent aussi augmenter la production de photo-oxydants, tels que l'ozone troposphérique à partir de précurseurs émis par les arbres et leur flore épiphyte.
Certaines de ces forêts comportent des réserves naturelles aménagées pour un tourisme scientifique. Des parataxonomistes, des naturalistes amateurs ou « amateurs éclairés »