À partir de 1982, la frontière s'est peu à peu ouverte permettant les premiers échanges commerciaux entre les deux pays. Entre 1988 et 1992, la valeur des échanges commerciaux entre le Heilongjiang et la Russie a été multipliée par trois. Durant la même période le nombre de travailleurs légaux chinois est passé de 1 286 à 18 905. Dans la période suivante les échanges commerciaux ont diminué, les Russes se plaignant de la mauvaise qualité des produits chinois, augmentant les taxes sur les importations chinoises et restreignant la possibilité pour ces derniers de commercer dans l'Extrême-Orient russe.
Le 16 juillet 2001, la Chine et la Russie ont signé un traité de bon voisinage, d'amitié et de coopération. Le but est de développer des relations de voisinage stables et mutuellement bénéfiques. La base du partenariat sino-russe repose en partie sur l'opposition des deux pays à la politique internationale des Etats-Unis. Le gouvernement chinois cherche aussi à développer les provinces du Heilongjiang et du Jilin, très enclavés et de sécuriser son approvisionnement en énergie. De plus, la Russie est un fournisseur d'armes important.
Dans l’Extrême-Orient russe, on croise des Chinois sur les marchés où ils vendent des produits manufacturés venus de Chine, dans l'agriculture, sur des chantiers ou des briqueteries. Dans les entreprises, les employés chinois sont payés de 100 à 300 euros par mois, soit le triple du revenu d'un paysan à Heihe, de l'autre côté de la frontière. L’oblast de l'Amour a alloué aux Chinois de Heihe 42 000 hectares en 2007. Dans cette région, les Russes ont 700 000 hectares en jachères et comptent en défricher 1,4 million. Ceci ne peut pas se faire sans l'aide chinoise. Selon les estimations les plus répandues, le nombre de Chinois en Extrême-Orient serait de 40 000 à 200 000.
L’ouverture frontalière a provoqué le développement de la contrebande. Elle concerne non seulement des produits utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise, comme le ginseng, le tigre de Sibérie, le bois, le concombre de mer déshydraté, le caviar, les bois de renne et de cerf, mais aussi les armes, les drogues et les métaux non ferreux. Elle prend également la forme d'une pêche illégale dans les eaux fluviales du voisin. Elle rapporterait en moyenne trois millions de dollars par an.
En 1999, la firme russe Ioukos a signé un accord avec la compagnie nationale chinoise de pétrole et de gaz. Elle s’engage à exporter dix millions de tonnes de pétrole en Chine d’ici 2005. A cet effet, un oléoduc a été construit entre la ville sibérienne de Tomsk, où se situent les gisements pétroliers, et la Chine. Un oléoduc entre Angarsk, située en Sibérie orientale, et Daqing, dans le Heilongjiang est en projet. Il permettra ainsi à la Chine de recevoir 20 millions de tonnes de pétrole par an durant la période 2005-2009, et 30 millions par an à partir de 2010.