Frontière entre la République populaire de Chine et la Russie | |
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Caractéristiques | |
Délimite |
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Longueur totale | 4 250 km |
Particularités | deux morceaux |
Historique | |
Création | traités de 1858 et 1860 |
Tracé actuel | 2004 |
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La frontière terrestre entre la République populaire de Chine et la Russie ou frontière sino-russe sépare les territoires de la République populaire de Chine et ceux de la Fédération de Russie. Entre les années 1960 et les années 1980, elle a été l'objet de contestations dans un contexte très tendu. De nouveaux traités ont été signés depuis, et le tracé de la frontière est reconnu par les deux parties.
La frontière sino-russe est constituée de deux morceaux de longueur très inégales situés de part et d'autre de la Mongolie. Elle est définie dans son intégralité depuis 2004.
En 1689, suite à des conflits armés, les empires chinois et russe signent le Traité de Nertchinsk : la Russie renonce à la région du fleuve Amour. Dans les années 1850, la donne géopolitique a changé, l'Empire chinois est affaibli. Une nouvelle expédition russe a lieu pour explorer la région. En 1858, la Chine doit signer le traité d'Aïgoun, considéré comme un des traités inégaux. La Russie prend le contrôle de la rive gauche de l'Amour, de l'Argoun à la mer. Deux ans plus tard, la Russie confirme et amplifie ses gains par la convention de Pékin. Elle obtient la cession de la région de Vladivostok. La Russie cherche ensuite à contrôler la Mandchourie pour protéger la Sibérie et élargir son ouverture sur l'océan Pacifique. Elle obtient la cession de Port-Arthur (Lüshunkou en chinois). La défaite face au Japon en 1905 ruine cette politique. La Russie renonce à la Mandchourie et doit céder Port-Arthur. Ce dernier retrouvera temporairement la souveraineté soviétique entre 1945 et 1955.
Dans les années 1960, les relations entre la Chine et l'URSS se dégradent fortement et Mao Zedong remet en cause les traités signés au XIXe siècle entre les empires russes et mandchous. Ces tensions aboutissent en 1969 à un affrontement armé qui fait des centaines de morts, en majorité chinois, mais n'aboutit pas à un nouveau tracé. L'URSS envisage même de détruire préventivement les installations nucléaires chinoises. Dans les décennies qui suivent, la situation reste très tendue et n'évolue guère jusqu'aux années 1980.
À partir de 1988, à l'instigation de Mikhaïl Gorbatchev, les relations entre l'URSS et la Chine se détendent et les négociations reprennent. Le 16 mai 1991, la Russie et la Chine signent un traité sur les frontières, qui laisse toutefois en suspens le sort de certaines régions disputées. Ces derniers points sont réglés par différents accords signés dans un contexte diplomatique nettement plus détendu entre les deux pays. Le dernier traité est signé en 2004. À l'issue de ces règlements, la Chine a réalisé quelques gains territoriaux par rapport aux traités antérieurs.
L’intégration des territoires frontaliers par les deux empires a été tout à fait différente. Les plaines du nord-est de la Chine ont été rapidement peuplées et mises en valeur par des colons chinois dès le début du XIXe siècle. Par contre, le peuplement de l'Extrême-Orient russe par des colons venus de Russie d’Europe a été moins important et beaucoup plus long. La différence entre les deux peuplements a donné naissance à une ligne de discontinuité de part et d’autre du fleuve Amour et de la rivière Oussouri : d'un côté 7 millions de Russes, de l'autre, plus de 60 millions de Chinois vivant dans les provinces frontalières du Jilin et du Heilongjiang.