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Formule brute | X32+Y23+[SiO4]34 - | ||
Numéro CAS | |||
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Couleur | variable, rouge-brun; vert foncé; noir | ||
Classe cristalline et groupe d'espace | cubique-hexaoctaédrique | ||
Système cristallin | cubique | ||
Réseau de Bravais | cI | ||
Fracture | conchoïdale à irrégulière | ||
Échelle de Mohs | 6-7,5 | ||
Éclat | vitreux à résineux | ||
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Trait | blanc | ||
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Densité | 3,5-4,3 | ||
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Magnétisme | ferromagnétique | ||
Radioactivité | aucune | ||
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Pyrope | Mg3Al2Si3O12 | ||
Almandin | Fe3Al2Si3O12 | ||
Spessartine | Mn3Al2Si3O12 | ||
Andradite | Ca3Fe2Si3O12 | ||
Grossulaire | Ca3Al2Si3O12 | ||
Uvarovite | Ca3Cr2Si3O12 |
Grenat désigne une famille de minéraux du groupe des nésosilicates cristallisant dans le système cristallin cubique (ou isométrique). Les grenats de qualité gemme sont des pierres fines.
Employé seul, le terme grenat est synonyme de pyrope-almandin.
Une roche formée presque exclusivement de grenat est appelée une grenatite.
Les grenats sont connus depuis très longtemps puisque Théophraste (v372 –v287 av. J.-C.) les avait déjà dénommés anthrax (= charbon). Puis, ils furent décrits par Pline l'Ancien, naturaliste du début de notre ère (23-79 après JC) qui dénomma le grenat almandin carbunculus (= charbon ardent), en corrélation avec sa couleur la plus répandue.
Le nom « grenat » est quant à lui plus récent puisqu’il date de 1270. Il fut utilisé pour la première fois par le théologien et philosophe allemand Albert le Grand (1193-1280) qui l’aurait ainsi nommé soit à partir du nom latin malum granatum (= pomme à grains = grenade), pour sa couleur, soit à partir de granum (= grain) pour sa forme.
Les grenats sont utilisés en joaillerie depuis des milliers d’années. En ces temps anciens, ils étaient connus sous le nom d'escarboucle ou de gemme rouge.
L'importance historique du grenat est qu'il s'agissait - parlant des variétés non gemme - d'une pierre beaucoup moins rare que le saphir ou le rubis, et par là même elle servait à graver les agates, jaspes, ivoire etc ; sous forme de poudre abrasive le grenat servait à dégrossir et polir à moindre coût les mêmes pierres, notamment le quartz, moins dur. Faute de corindons de qualité non précieuse, on utilisait alors du grenat, très commun. C'était donc l'abrasif historique de référence en termes de disponibilité et de dureté.
Dans les temps anciens, certains grenats de par l'absence d'une certaine méthodologie d'identification des pierres précieuses (tests empiriques peu rigoureux) étaient parfois, au même titre que les spinelles, confondus avec des rubis, notamment dans la variété des grenats pyropes. Mais la grande différence de dureté entre ces pierres ainsi que le clivage permettait aisément d'éviter toute supercherie.
Le grenat connut un essor particulier lors de la chute de l'empire romain, et ce auprès des joailliers 'barbares' reprenant le style byzantin en y ajoutant leur savoir faire du cloisonné et autres techniques typiques de ces contrées. Par exemple, au musée des Antiquités Nationales de Saint Germain en Laye, ou au musée de Cluny, on peut voir des bijoux mérovingiens comportant des grenats, notamment des fibules (servant à attacher les pans du vêtement). Les grenats y sont systématiquement polis grossièrement et jamais facetés afin de préserver au mieux le volume initial de la pierre brute.
En 1892, les Hunzas ont utilisé des projectiles faits de grenats contre les troupes britanniques au Kashmir, pensant que leur action meurtrière était supérieure aux balles de plomb.