La dénomination Haute-Bruche désigne le bassin de la Bruche en amont de Lutzelhouse-Muhlbach-sur-Bruche, que la route D 420 et la voie ferrée (TER Strasbourg-Saint-Dié) parcourent en grande partie parallèlement à la rivière.
Ce territoire montagneux des Vosges bas-rhinoises, verdoyant et forestier, autrefois très industrialisé, associe la vallée supérieure de la Bruche et les vallées ou vallons des ruisseaux cascadants affluents, nés à l'ouest et à l'est, tels le rupt du Framont, la Rothaine et la Chirgoutte. Considérée comme l'un des pays de l'Alsace, au même titre que l'Outre-Forêt, l'Alsace bossue, le Ried ou le Sundgau, la Haute-Bruche constitue une entité touristique et correspond à peu près à la Communauté de communes revendiquant ce nom, dont le siège est établi à Schirmeck.
Frôlant la Lorraine et englobant, de Plaine à La Broque, une partie de l'ancienne principauté de Salm, la Haute-Bruche est essentiellement axée sur la rivière éponyme. Celle-ci coule dans une vallée profonde, notamment dominée par le Champ du Feu à l'est, et par le Donon à l'ouest.
La RD 420, ancienne route nationale 420 au trafic important, artère vitale de la Haute-Bruche, franchit le col de Saales à 554 m d'altitude. Ce seuil, par où passe également la voie ferrée, se situe à la limite sud du territoire auquel la rivière prête son nom (également la limite sud-ouest du Bas-Rhin et de la région Alsace).
Pays de moyenne montagne (300 à 800 mètres d'altitude, 1009 mètres au Donon, 1099 mètres au Champ du Feu), la haute vallée se situe à la limite des Vosges gréseuses, au nord, et des Vosges cristallines, au sud. La vallée de la Bruche proprement dite, vers laquelle convergent des vallées secondaires assez encaissées, plus ou moins ramifiées, est maintenant un axe de communication routier et ferroviaire entre la région strasbourgeoise et celle de Saint-Dié-des-Vosges (l'isolement fut grand jusqu'aux aménagements entrepris à partir du XVIIIe siècle). Le col de Saales, à 554 mètres d'altitude, permet un flux de circulation très important, nord-est/sud-ouest, mais l'on passa longtemps par Plaine et Senones pour gagner Saint-Dié, la route proche de la Bruche n'étant pas carrossable au-dessus de Schirmeck.
La Haute-Bruche aux eaux vives est très forestière. Et le devient de plus en plus en raison de la déprise agricole (résineux en plantations denses sur les pentes raides, feuillus dans les vallons). "Alpages vosgiens", les chaumes à l'herbe feutrée servent de pâturages de juin à l'automne. Souvent enneigés, notamment sur le plateau du Champ du Feu, ils sont colorés au printemps par la floraison d'espèces résistant à des conditions climatiques assez rudes.
Le terroir n'est guère fertile : l'agriculture, qui n'était pratiquement que de subsistance, a totalement décliné ; la plupart des fermes-bloc typiques, en maçonnerie, sans pans de bois, sont devenues des résidences secondaires (ce n'est pas ici que sont élevés les porcs fournissant la charcuterie des repas de cochonailles, maintenant traditionnels à l'orée de l'hiver dans les restaurants qu'assiègent les Strasbourgeois). Les prés en terrasse et bien des fonds de vallée ont été en grande partie abandonnés, les parcelles autrefois cultivées au prix d'un dur labeur ont été envahies par la forêt ou des broussailles. La Communauté de communes a entrepris, avec des associations foncières pastorales, de freiner la progression des friches et de l'enrésinement, rendant plus souriants les abords de villages et certains fonds de vallée, favorisant l'élevage des vaches, notamment de race vosgienne, des moutons et des chèvres.
Le granitique Champ du Feu, au flanc duquel est accroché le village plein ciel de Belmont, est le point culminant du Bas-Rhin. Ce vaste espace de chaumes accessible depuis le piemont viticole et la plaine d'Alsace par de bonnes routes sinueuses est voué depuis longtemps aux sports d'hiver. Beau massif gréseux aux formes clivées, le Climont culmine à 965 mètres. Entre les bassins de Villé et celui de Saint-Dié, c'est le château d'eau de la région, où la Bruche, notamment, prend sa source.
Le massif gréseux du Donon, à la typique silhouette trapézoïdale, culmine à 1009 mètres (Grand Donon, le sommet principal). Abrupt du côté alsacien, entaillé de vallons, il donne aussi sources à plusieurs cours d'eau.