Il n'existe pas de « Bruchois » proprement dits (comme on dit « Alsaciens » ou « Vosgiens »), mais la Bruche est revendiquée en amont de Wisches comme un symbole d'union. C'est le cours d'eau fédérateur de la « ComCom », la Communauté de communes de la Haute-Bruche, d'associations culturelles et professionnelles, du Club gastronomique professionnel de la haute vallée de la Bruche, association sans buts lucratifs à l'origine fédérée par Denis Boulanger, chef cuisinier de Saulxures disparu jeune.
Il est courant d'entendre préciser : "Je suis originaire de Bruche, de la Haute-Bruche".
Les spécificités de la haute vallée firent l'objet d'une communication publique à Paris, dans le cadre d'une rencontre 2008 "Composer avec la nature, territoire intercommunaux et petites villes" (Séminaire Robert Auzelle-arturbain, association d'utilité publique promouvant les aménagements conscients de l'espace). Évoquant une politique paysagère intercommunale engagée dés 1990, ainsi que l'implication des gens du pays, Pierre Grandadam et Jean-Sébastien Laumond (Communauté de communes) présentèrent ce qui a été entrepris pour "la consolidation de l'identité de la Haute-Bruche).
Animées d'abord par l'exploitation du minerai de fer et la métallurgie, puis par l'industrie textile, dont témoignent de nombreuses friches industrielles, maintenant lieu de résidence de travailleurs migrant chaque jour vers la région de Molsheim et l'agglomération strasbourgeoise, les vallées de montagne constituant la Haute-Bruche, très fréquentées par les touristes, du week-end et de séjour, se revendiquent alsaciennes et vosgiennes.
On y parla un dialecte lorrain dénommé welsch, mot parfois orthographié welsche ou welche. Cette langue gallo-romaine, très peu parlée et à peine comprise de nos jours, n'a rien à voir avec le dialecte germanique, l'alsacien, variante de l'alémanique.
Une frontière linguistique fut longtemps évidente entre Lutzelhouse et Wisches, le dialecte welche prédominant en aval (où il côtoyait cependant l'alsacien en certains endroits). Dans la vallée principale et dans les vallées afférentes, des pratiques religieuses (catholiques, protestants luthériens ou réformés, anabaptiste s) et les appartenances seigneuriales renforçaient, par ailleurs, les communautarismes locaux, favorisés par le cloisonnement géographique et les difficultés de communication.
L'implantation actuelle des localités reflète, pour une grande part, une organisation qui se dessina au XIXe siècle. Alors que se développaient les cités arrosées par la Bruche (Schirmeck, la plus importante, industrielle et commerçante, La Broque, Rothau, Saâles), les villages aux nombreux écarts des vallées secondaires se transformaient avec la multiplication de petites fabriques fonctionnant grâce à la force motrice des affluents (Natzwiller, Bourg-Bruche, Waldersbach, par exemple). Les scieries, modernisées avec l'apparition des machines à vapeur, vers 1850, et les exploitations de carrières contribuèrent au développement d'une population d'ouvriers-paysans qui se perpétua jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (l'activité textile a disparu et il ne reste qu'une carrière en exploitation, à Plaine-Champenay).
Il subsiste peu de témoignages architecturaux d'un Moyen Âge mouvementé, au cours duquel la Haute-Bruche se trouva divisée en plusieurs seigneuries, l'évêché de Strasbourg possédant la plupart des localités situées sur la rive droite de la Bruche. Les villages installés sur la rive gauche, de Grandfontaine à Plaine, dépendirent de l'abbaye de Senones, puis furent dévolus aux princes de Salm, qui allaient être faits princes de l'Empire en 1623.
Les localités du sud de l'actuel canton de Saâles (on orthographie aussi Saales) dépendaient de la seigneurie du Val de Villé. Autrefois, un cheminement carrossable héritier de la voie des Saulniers reliait Saâles à Villé, par le col de Steige. Les localité de la rive gauche de la Bruche de Plaine à La Broque et Grandfontaine ont appartenu au comté de Salm, puis principauté de Salm-Salm. Plusieurs localités de la rive droite ont appartenu à la seigneurie du Ban de la Roche. Au nord, les possessions sont plus contrastées.
Le Ban de la Roche rendu célèbre pas le pasteur pédagogue Oberlin, dont le territoire au relief montueux s'étend sur environ 50 km², est un exemple des anciens microcosmes de la Haute-Bruche, jadis rudes et fermés.
La guerre de 1870, qui entraîna l'annexion des cantons de Schirmeck et de Saâles à l'Empire allemand, jusqu'en 1918, puis la Grande Guerre, sanglante et dévastatrice (plusieurs cimetières militaires et des nécropoles le rappellent), ont durement marqué la Haute-Bruche. C'est évoqué de façon très documentée au Mémorial d'Alsace-Lorraine, à Schirmeck. En 1941, les nazis ont établi un camp de concentration au Struthof, sur le massif de ce nom, à peu de distance du village de Natzwiller, alors que la région était à nouveau annexée. Ils ont établi également un camp dit de transit, parfois encore plus peuplé que le premier, à Schirmeck même.
La juxtaposition des anciens fiefs forme aujourd'hui une communauté de 25 communes (Communauté de communes de la Haute-Bruche). Elle s'étend sur les cantons de Saâles, de Schirmeck et, partiellement, de Molsheim.
Le territoire dénommé habituellement Haute-Bruche, dorénavant celui de cette communauté de communes, totalise plus de 19 000 habitants. Principal centre commercial et de services : Schirmeck. Cité la plus importante : La Broque (environ 2800 habitants). Commune la moins peuplée : Blancherupt (une trentaine d'habitants).