Haute-Bruche - Définition

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«  L'affaire de tous »

Une Maison de la Haute-Bruche abrite les services de la Communauté de communes, diverses associations et l'Office de tourisme de la Haute-Vallée de la Bruche, qui renseigne sur les visites et les possibilités de séjour dans les communes associées. Elle se situe dans la longue Grand'rue de Schirmeck, gros bourg principal qui se rénove peu à peu depuis qu'un tunnel routier l'a débarrassé d'une circulation qui fut polluante et dangereuse (beaucoup de camions, notamment des grumiers négociant péniblement le virage serré à l'entrée de La Broque).

Un cédérom édité par la Communauté de communes de la Haute-Bruche, sous la direction de Pierre Grandadam, informe quant aux nombreuses actions paysagères conduites depuis une vingtaine d'années : présentation des paysages marqués par la Bruche et ses affluents, "interprétation et lecture" de ces paysages, carte interactive, fiches d'information, commentaires d'élus et de techniciens, vision du paysage par les enfants (à qui on demanda de comparer images d'antan et photos d'aujourd'hui, puis de s'exprimer par le dessin).

Il est intitulé Le paysage, c’est l’affaire de tous.

Pédagogique et ludique, ce document réalisé en 2005 a pour but, selon Pierre Grandadam, président de la Comcom, maire de Plaine et ingénieur forestier, de donner envie de participer "à la reconquête des terres délaissées, à la suppression des boisements qui dénaturent les fonds de vallée, à la protection des ruisseaux, à la préservation des sites naturels sensibles" (préface du fascicule accompagnant les CD).

L'Office de tourisme de la Haute-Vallée de la Bruche publie un Guide du visiteur de la Haute-Bruche, visites, loisirs, services complet et clair.

L'ouvrage de référence, de mise en page soignée, reste la publication-inventaire faite en 2005 sous l'égide de l'Inventaire général des monuments et des richesses de la France : La haute vallée de la Bruche.

Développement touristique

Le tourisme s'est développé en Haute-Bruche grâce au chemin de fer (plutôt un tramway) à la fin du XIXe siècle : la ligne atteignit Saâles en 1890 (c'était alors la frontière : il n'était pas question d'établir une nouvelle liaison ferroviaire franco-allemande en prolongeant la voie unique au-delà du col).

Le Club vosgien, créé en 1872, flécha de nombreux itinéraires, finança des tours d'observation et des tables d'orientation, construisit des chalets de résidence collective. Les sports de neige, pratiqués dès la décennie 1880-1890, se développèrent à l'initiative du Club Vogesen Strassburg, notamment au Donon et au Champ du Feu, toujours fréquentés par les skieurs. Les Vosges Trotters de Strasbourg (francophones) furent actifs avant la Grande Guerre, principalement au Champ-du-Feu.

Le Club gastronomique professionnel de la haute vallée de la Bruche, associant hôteliers-restaurateurs et professionnels des métiers de bouche, œuvra à la fin des années 1990 et au début du millénaire pour la promotion de la Haute-Bruche, considérée comme une entité touristique. Moins actif actuellement, il organisa bénévolement d'importantes manifestations, en liaison avec diverses instances locales, départementales et régionales.

Grands chefs de cuisine alsaciens et d'ailleurs, gastronomes et journalistes furent ainsi invités en pleine nature, dans l'ancienne scierie de Ranrupt, où avait été dressé un buffet colossal de produits et de plats vosgiens, voire spécifiquement « bruchois ». Ils devaient revenir le 9 juin 2003, en train spécialement affrété, pour se réunir en pleine montagne sous le chapiteau d'un cirque (Kino's, monté là périlleusement avec éléphants et tigres). Plusieurs chefs alsaciens renommés, dont Émile Jung, encore propriétaire du Crocodile, à Strasbourg, organisèrent à cette occasion un déjeuner géant en plein air, avec des produits et des mets vosgiens.

Pierre Bonte avait, auparavant, réuni tous les maires de la Communauté de communes de la Haute-Bruche sur une estrade spécialement dressée près de la gare de Fouday. Et les avait constitués en chorale pour leur faire chanter un "hymne de la vallée".

Les '"Mariannes" de l'association gastronomique Saveurs de France-Saveurs d'Europe, dont Pierre Bonte est vice-président, furent décernées à la fin de cette journée sous un immense chapiteau à Schirmeck, devant un millier de personnes attablées, dont plusieurs cuisiniers et restaurateurs-hôteliers renommés de l'Est et de la Forêt-Noire.

Gérard et Marylène Goetz (Fouday), Yves et Corinne Metzger (Natzwiller), Valérie Boulanger (qui perpétue l'affaire de l'initiateur, Denis Boulanger) et divers membres du Club ont participé à de nombreuses manifestations promouvant le tourisme et la gastronomie de la haute vallée (à Strasbourg, à l'Hôtel de la Région, à Paris, au Sénat, à Fribourg-en-Brisgau, en Forêt-Noire, lors du salon Plaza Culinaria, à Martigny, en Suisse, lors de la Foire du Valais, à Anvers, à Bruxelles, à Charleroi).

La Bruche et sa vallée supérieure, principalement vus sous l'angle touristique et de l'histoire lovale, sont le sujet de Saveurs d'Alsace, Plaisirs des Vosges ( La Nuée bleue, épuisé). Ce livre a été conçu à l'initiative de Gérard Goetz, enfant du pays très impliqué à Fouday (aménagements centrés sur la Bruche et près de la Chirgoutte) et sur le secteur de Plaine dit Devant-Fouday. Il livre les souvenirs de plusieurs générations vosgiennes-alsaciennes et rappelle la mémoire de son père, Julien, forte personnalité locale. Valorisant particulièrement Fouday, Plaine, le Ban-de-la-Roche et le territoire de la "Comcom", ce gros ouvrage présente les micro-univers que constituent les vallées et vallons convergeant vers la Bruche. Il évoque le rôle de la rivière autrefois force motrice, difficilement franchissable en amont de Schirmeck jusqu'à la construction du Pont de la Charité à l'initiative du pasteur Jean-Frédéric Oberlin : elle divaguait encore au gré des crues dans les prairies siuées en aval du pont de chemin de fer et du pont routier se côtoyant à l'entrée de Fouday.

Gastronomie locale

Maître Cuisinier de France, Gérard Goetz rappelle les traditions culinaires locales, celles d'un pays aux maigres ressource agricoles perpétuant de simples recettes familiales. Il en a recueilli plusieurs, dont il a noté les recettes prêtant à souples interprétations : soupe de pomme de terre aux herbes, gâteau de pommes de terre, totsches (des beignets de pommes de terre et d'oignons), "mêlée" de choux au lard et aux saucisses fumées, desserts au myrtilles ou aux quetsches. Ces plats "retrouvés" ont été photographiés par Marcel Ehrhard.

Les "repas de cochonailles" évoqués dans le livre sont proposés chaque année par plusieurs restaurateurs de Haute-Bruche, à l'automne, bien que l'on n'élève plus de porcs dans le pays. Ils attirent des centaines de convives. Cela aurait stupéfié les ouvriers-paysans de la première moitié du XXe siècle,

L'un d'eux, né en 1934, confiait au journaliste des Dernières Nouvelles d'Alsace et écrivain Claude Keiflin :

"Nous avions toujours élevé une vache et un cochon. On avait notre lait, on fabriquait du beurre et du fromage blanc. On se contentait de peu. Il n'y avait de la viande que le dimanche, une fois du pot-au-feu, huit jours après du rôti. En semaine, on mangeait des patates coupées en carré et frottées de graisse, de la compote de pommes de terre avec des nouilles (...)."

Évoquant la fête mémorable des cochonnailles, il ajoutait : "Les répiates (petites côtes) étaient grillées pour le dîner. Les tripes, le foie, les poumons, le cœur étaient consommés rapidement. Les côtelettes et le lard accompagnaient la choucroute en hiver; les jambons étaient mangés pendant la fenaison de l'année suivante." (Cité dans Gens de Bruche, éditions de La Nuée Bleue)

La Haute-Bruche attire depuis la fin des années 1990 une clientèle française et étrangère (week-end et vacances) qui s'ajoute à celle des habitués strasbourgeois et de la plaine alsacienne : une grande partie des fermes abandonnées par les ouvriers-paysans depuis le déclin de l'industrie textile ont été transformées en résidences secondaires. Les clients affluent dans les restaurants et les fermes-auberges le dimanche midi et lors de certaines fêtes devenues "traditionnelles" (Saint-Valentin et fête des Mères, plus particulièrement). Cela presque toute l'année.

Une clientèle hôtelière belge importante séjourne habituellement dans un établissement qui s'est développé Devant-Fouday, lieu dit dépendant de Plaine faisant face à Fouday par-delà la Bruche que franchissent le pont routier et la passerelle privée lancée en 2009 sous le pont ferroviaire.

Fouday, Colroy-la-Roche, Natzwiller, Saulxures, Les Quelles et le col du Donon ont, à des titres divers, les honneurs des guides gastronomiques et hôteliers, dont le Guide Michelin rouge, plus attentif au secteur depuis son édition 2000, et le Pudlo Alsace (Gilles Pudlowski a consacré de nombreux articles à la vallée dans les Dernières Nouvelles d'Alsace).

Une entreprise de charcuterie élaborant et commercialisant au niveau national plusieurs produits typiquement alsaciens, Moritz, s'est développée à la lisière de Fouday, sur le territoire de Plaine. Les Confitures du Climont, à La Salcée, un écart de Ranrupt, utilisent baies et fruits de la Haute-Bruche et du proche Val de Villé. Les fromages de chèvre produits à Solbach (éleveur fromager affineur) ont une notoriété locale.

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