L'Hôtel Ferraris est un hôtel particulier historique de la ville de Nancy, situé 29 rue du Haut-Bourgeois. C'est un bâtiment de style classique construit au début du XVIIIe siècle par Germain Boffrand. C'est actuellement le siège de l'Inventaire des monuments historiques de la DRAC Lorraine.
La fontaine de Neptune dans la cour fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 avril 1927. L'ensemble de l'hôtel particulier fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 avril 2008.
La famille de Ferraris, originaire de Florence dans le Nord de l'Italie, est entrée au service du duc Charles V de Lorraine (1675-1690). Les origines italiennes de la famille Ferraris sont rappelées en marquant la demeure nancéienne de ses armoiries constituées par les lys de Florence.
Le fils du duc Charles V, Léopold 1er, rentré dans ses états lorrains en 1698, introduit Louis de Ferraris (1685-1723), chambellan de l'empereur d'Autriche, grand chambellan et conseiller d'État de l'électeur de Trêves. Son mariage en 1715 avec Anne-Thérèse de Fontette, demoiselle d'honneur de la duchesse de Lorraine, lui confère une légitimité dans la noblesse local.
Il semble avoir fait construire cet hôtel particulier à partir de 1717. Une plaque de cheminée datée 1722 (conservée au Musée historique lorrain de Nancy) indique vraisemblablement la date d'installation de la famille Ferraris, rue du Haut-Bourgeois. Louis de Ferraris meurt en 1733 et son épouse en 1754, la famille quitte alors l’hôtel qui porte son nom. L’un des fils François (Lunéville, 1726-1814), plus connu sous le nom de Joseph-Jean, devient un important cartographe aux Pays-Bas.
Le grand porche timbré par un mascaron représentant Saturne d'une grande qualité d'exécution donne accès à la demeure et s'ouvre sur une grande cour intérieure.
La fontaine de Neptune, située dans l'axe du corps principal, orne la cour dont elle constitue un décor « de fond de scène ». Elle était autrefois dotée de deux groupes sculptés représentant des amours et des dauphins, qui ont malheureusement disparu après la première guerre mondiale.
On peut voir encore les vestiges d’un décor peint : il s’agit d’un motif de fausse grotte avec la représentation de congrégations et de coquillages. Il évoque l'ambiance des nymphées. Si l’auteur des peintures n’est pas connu, l’hypothèse la plus vraisemblable est d’attribuer ce trompe-l'œil à l'atelier Giacomo Barilli qui a réalisé le sous plafond de l'escalier.
Cet ensemble a été construit par Germain Boffrand. L'architecte se manifeste dans son aptitude à utiliser un espace ingrat (un trapèze), en sauvegardant une symétrie de façades sur cour qui masquent des disparités importantes entre les quatre corps couverts de hauts toits d'ardoise. En fait, la cour rectangulaire fait saillie sur la rue du Petit-Bourgeois. Le corps de passage, qui assure la liaison entre les deux ailes, est en encorbellement sur une trompe dont la stéréotomie témoigne d'un savoir-faire indéniable.
Dans la façade principale ordonnancée, les trois travées centrales s'ouvrent dans un avant-corps plus large et plus élevé que les parties latérales, conférant à l'ensemble un réel équilibre encore renforcé par l'emploi de larges chaînes d'angles à bossages et de cordons soulignant les niveaux.
Le décor de la travée centrale comprend, au premier niveau, une clef à tête d'homme barbu grimaçant (mascaron), au deuxième niveau, un décor feuillagé associé au fronton de la porte-fenêtre. Celle-ci s'ouvre sur un large balcon à garde-corps en fer forgé portant les chiffres des Ferraris-Fontette.
Au troisième niveau, un vaste cartouche sculpté encadré de lions rampant et délimité par des cuirs portait primitivement les armoiries des deux familles.