Interopérabilité - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Interopérabilité comme instrument de puissance et de domination du marché

Limiter l'interopérabilité

L'interopérabilité tend à être conçue comme un sujet d'experts, et ses implications dans la vie courante sont quelquefois sous-estimées.

Le cas de Microsoft par rapport à la Commission européenne est révélateur de la façon dont l'interopérabilité concerne des questions importantes sur les relations de puissance. En 2004, la Commission européenne trouva que Microsoft avait abusé de sa position dominante en restreignant délibérément l'interopérabilité entre les micro-ordinateurs Windows et les serveurs de groupes de travail non-Microsoft. En agissant ainsi, Microsoft était capable d'acquérir une position dominante sur le marché pour les systèmes d'exploitation de serveurs de groupes de travail, le cœur de ses réseaux groupe de TIC. On a demandé à Microsoft de publier de la documentation d'interface précise, ce qui devait permettre à des vendeurs rivaux d'entrer en compétition sur un pied d'égalité (« le remède d'interopérabilité »). En juin 2005 la Commission teste sur le marché une nouvelle proposition de Microsoft dans ce sens, comme elle avait rejeté de précédentes propositions comme étant insuffisantes.

Les efforts récents de Microsoft autour de l'interopérabilité pourraient indiquer un changement dans leur approche et leur niveau d'engagement vers l'interopérabilité. Ces efforts incluent la migration des formats de fichiers Microsoft Office vers ECMA Office Open XML, et plusieurs accords avec des partenaires, plus particulièrement leur récent accord de collaboration avec Novell. Cependant, de nombreuses personnes critiquent le format Open XML qui permet l'inclusion d'objets binaires, inclusion incompatible avec la notion d'interopérabilité. Microsoft utilise le mot interopérabilité dans le sens de compatibilité avec ses propres produits.

L'interopérabilité a aussi émergé dans le débat sur le brevet logiciel au Parlement européen (Juin/Juillet 2005). Des critiques prétendent que parce que les brevets sur les techniques nécessitées par l'interopérabilité sont gardés sous conditions RAND (Reasonable And Non Discriminatory licensing), les clients auront à payer des licences deux fois : une fois pour le produit et, si nécessaire, une fois pour le programme protégé par le brevet que le produit utilise.

Encourager l'interopérabilité

La stratégie précédente est bien connue et classique. Elle concerne généralement un acteur en position de quasi-monopole. C'est grâce à une interopérabilité partielle que des entreprises peuvent acquérir une position hégémonique mondiale. L'interopérabilité implique la connaissance exhaustive des interfaces.

La généralisation des enjeux de développement durable crée des conditions structurelles de marché qui favorisent ceux qui conçoivent ces enjeux comme une opportunité, et non comme une contrainte (voir SWOT).

Comme l'Union européenne commençait à organiser un grand marché unique avec la zone euro, les États-Unis ont cherché de la même façon, dès la fin des années 1980 et la chute du mur de Berlin, à mettre en cohérence toute leur économie en encourageant l'interopérabilité : misant en général sur une durabilité faible, laissant de côté (pour l'instant) le protocole de Kyoto, elle cherche à transformer le capital naturel en capital de connaissances. Paul Romer est l'un des principaux théoriciens américains de la croissance économique, qu'il voit tirée par l'innovation technologique, et concerner tous les aspects de la société (changement de paradigme).

Dans cette stratégie, les entreprises des secteurs de l'aéronautique, de l'armement, et de l'informatique intervenant dans la première guerre du Golfe se sont regroupées dans un vaste consortium mondial (NCW), devenu dans sa version civile (énergie, télécommunications, automobile...) Network Centric Operations (opérations réseaux centrées en français, voir Network Centric Operations Industry Consortium), s'appuyant sur des normes mondiales en informatique (W3C, OASIS), et sur les règles du commerce international à travers la Chambre de commerce internationale, le BASD, le WBCSD, l'OCDE.... Cette stratégie se met en œuvre dans le cadre d'une politique offensive d'advocacy (soutien aux entreprises) qui comporte un volet important de normalisation dans le système juridique anglosaxon de soft law.

Du point de vue de l'influence, les États-Unis jouent sur toutes les vulnérabilités, ou dispositifs qui leurs sont favorables, comme par exemple la Commission européenne, sur le plan de sa force de proposition et de son fonctionnement.

Concrètement, pour mettre en œuvre ces structures complexes de pilotage, il est nécessaire de disposer d'une infrastructure d'interoperabilité permettant de faire communiquer entre elles un ensemble de communautés comprenant quelquefois plus de 100 000 employés, appartenant à des organismes différents : entreprises (multinationales, PME/PMI innovantes), centres d'étude et de recherche, universités, appelées clusters aux États-Unis. L'équivalent européen s'appelle pôle de compétitivité.

En fait, pour réaliser les infrastructures d'interopérabilité correspondantes, les méthodes classiques de sécurité informatique (Infrastructure à clés publiques) sont insuffisantes : on doit s'appuyer sur des métadonnées (données des données des ressources informatiques employées par les organismes) qui sont regroupées en ensemble d'éléments dans des registres de métadonnées souvent spécialisés par domaines d'activité. Le Dublin Core donne un canevas général.

Page générée en 0.093 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise