Iquitos | |
---|---|
Situation au Pérou | Blason d'Iquitos |
Drapeau de la ville | |
Surnom | Capital de la Amazonía Peruana (Capitale de l'Amazonie péruvienne) |
Fondée en | années 1750 |
Gouvernement: | |
- Région | Loreto |
- Province | Maynas |
- Maire | Juan Carlos del Águila |
Superficie: | |
- Total | ? km² |
- Subdivisions | 2 districts |
- Latitude/Longitude | 3°44' S 73°15' O |
Population: | |
- Total | env. 400,000 |
Indicatif téléphonique | 65 |
Fuseau horaire | UTC/GMT-5 |
Site officiel | www.munimaynas.gob.pe |
Iquitos est la capitale du Loreto, département d'Amazonie péruvienne.
Marquée par de nombreux déplacements, déjà au XVIe siècle, la région est traversée de part et d'autre par des conquistadores à la recherche de l'El Dorado. Plus tard en 1640, le père Bahamonte établit les premières réductions du Loreto, là où se trouve actuellement Iquitos. En effet, entre 1640 et 1768 les Jésuites établissent 152 réductions le long de l' Ucayali et du rio Huallaga, pour y réduire 56 000 Indiens et 66 000 autres sur le Haut Napo. Les Jésuites et les Franciscains effectueront au XVIIe siècle et XVIIIe siècle une évangélisation rapide et effective du Loreto.
En 1860, Iquitos apparaît officiellement et accueille déjà les migrants. La création un an plus tard du Département maritime et militaire du Loreto va lui apporter prospérité et croissance rapide. Grâce à l'ouverture des voies fluviales et à la navigation à vapeur, le développement des échanges et du commerce devient possible. Puis les services publics attirent de nouveaux habitants dès 1863, ce qui permettra de recenser un an après 648 individus.
Pourtant c'est avec le caoutchouc que la ville va connaître sa plus grande expansion. L'ère du caoutchouc (rubber boom) commence en 1880 et va durer une trentaine d'années; inscrite dans une stratégie industrielle de premier plan, son marché est mondial. Cependant, l'exploitation de l'hévéa nécessite une main d'œuvre abondante, devant accepter une mobilité régulière, des conditions de travail difficiles et dangereuses, extrait d'une histoire douloureuse pour les indigènes du Loreto, qui ont largement été décimés par le travail forcé pour certains, mais également par les épidémies apportées par les migrants et les autres travailleurs.
En 1897, Iquitos compte 10 000 habitants. Reliée à Manaus (Brésil) et Pucallpa par voie fluviale, ses échanges sont de plus en plus importants. Pourtant, en dépit de cette population, en 1903 l'Église ne semble pas encore véritablement implantée. Le père Paulino Diaz, préfet apostolique de San Leon de l'Amazone déplore que la ville n'ait qu'une église, qui plus est provisoire, alors que les tâches du clergé sont nombreuses et urgentes à accomplir. Le faible nombre de personnes sachant lire et écrire, ayant reçu une instruction religieuse explique, dit-il, la grande diversité des pratiques religieuses, où se mêlent les traditions indiennes et certains aspects des cultes catholiques.
En 1911, avec l'apogée du caoutchouc, la ville comprend 15 000 habitants parmi lesquels de nombreux Chinois, Brésiliens, Espagnols, des Italiens, des Portugais mais aussi quelques Nord-Américains, Allemands, Français, 40 juifs marocains. Cette migration importante, dans une région difficile d'accès est le résultat d'une urbanisation favorisée par le décollage économique régional. La diversité des provenances des migrants sera un facteur important dans l'ouverture culturelle de la ville, que l'on peut aujourd'hui encore caractériser par sa population cosmopolite.
Le caoutchouc s'effondre alors au milieu des années 1910, devant l'épuisement des ressources en matières premières. Autour de la ville, les hévéas ont disparu : la méthode d'exploitation ne pouvait effectivement que conduire à un court terme. À la recherche d'autres richesses, les années 1920 seront celles du bois précieux et des résines, et à plus faible échelle celles des animaux que l'on vendra en Europe. Les années 1930 seront marquées par l'or et l'huile qui feront prospérer la ville avant le pétrole.
Aujourd'hui, Iquitos continue d'attirer les migrants et, avec eux, de nouvelles pratiques et croyances traditionnelles, c'est une ville qui avoisine les 380 000 habitants, où se mèlent les cultures et les cultes.