Ivan Joltovsky - Définition

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Un homme de la Renaissance, 1900-1917

Villa Tarasov (rue Spiridonovka), 1912

Dès le tout début, il rejoignit la mouvance des « traditionalistes » nostalgiques (ретроспективисты, lit. rétrospectivistes), se présentant lui-même comme anti-Art nouveau (Roussky Modern), style alors dominant à l'époque. Sa quête d'excellence classiciste prit quelque temps, tant ses attirances penchaient du côté du classicisme russe que de la Renaissance italienne. Alors que l'engouement pour le néoclassicisme était en ce temps-là la deuxième plus grande école de Russie (avec une forte demande à Saint-Pétersbourg, un peu moins à Moscou), l'influence renaissance de Joltovsky était parfaitement originale, et d'ailleurs restera la marque de son style jusqu'à la fin de ses jours.

Il voyagea souvent en Italie, accumulant là son héritage architectural. Sa collection italienne est encore aujourd'hui souvent exposée, dont des photographies du campanile de Saint Marc à Venise avant son effondrement le 14 juillet 1902 Il parlait couramment italien, traduisit en russe les Quatre livres de Palladio (finalement publiés en 1938). Voici quelques unes de ses œuvres majeures de cette période :

  • Villa Tarassov (Moscou, terminée en 1912) basée sur le Palazzo Tiene de Palladio à Vicence et, dans une moindre mesure, le palais des Doges de Venise est sa réalisation pré-révolutionnaire la plus connue.
  • Maison de la société des champs de course (Moscou, 1903 ; il reprendra un projet de champ de course un demi-siècle plus tard).
  • Villa Nossov (Moscou, 1908)
  • Villa du jardin Rupert (Lipki dans l'Oblast de Moscou, 1908 ; plus tard, elle deviendra l'une des résidences de Staline, aujourd'hui elle fait partie de l'Institut de pédo-oncologie.
  • Usine d'Ivan Konovalov avec un hôpital, une crèche et des logements (résidence Boniachki près de Kinechma, 1912, avec V.D.Adamovich)

Sa pratique, son enseignement et ses conférences publiques sur l'Art lui valurent le titre d'académique dès 1909. Avec la Révolution de 1917, alors qu'il atteignait les 50 ans, Joltobsky était déjà considéré comme un bâtisseur majeur et l'un des maîtres de cette profession.

Atelier n°1, 1932-1941

Immeuble rue Mokhovaïa, 1931-1934

En 1931-1932, l'État réorganisa la profession d'architecte, jusque là morcelée. En juin 1931, le Comité central autorisa trois grands projets, la reconstruction de Moscou, le canal de Moscou et le métro de Moscou, créant des milliers d'emplois d'architectes et d'ingénieur sous le contrôle étroit de l'État. Un quatrième grand projet, le palais des Soviets, faisait déjà l'objet d'un concours. Zholtovsky fut colauréat avec Boris Iofane et Hector Hamilton ; les esquisses d'Iofane seront finalement préférées. Joltovsky cependant refusa de travailler pour le métro, partant du principe qu'il ne devait pas perdre son temps avec de modestes travaux souterrains.

Après la carotte, le bâton : en avril 1932 la nouvelle réglementation du Parti rendit hors-la-loi toute association artistique indépendante ; elles furent remplacées par le Syndicat des architectes soviétiques contrôlé par l'État (juillet 1932) et l'Académie d'architecture (1933).

Les architectes indépendants devaient se consacrer à des projets d'État, se tourner vers des activités bureaucratiques (Viktor Vesnine) ou partir (comme Constantin Melnikov le fit). Le projet de reconstruction de Moscou fut confié à dix ateliers d'architecture étatiques, correspondant en gros à une portion radiale de la ville. Joltovsky fut invité à diriger l'Atelier no 1 ; comme d'autres parmi les vieux architectes (Chtchoussev, Vladimir Chtchouko, Ivan Fomine), il se coula à la perfection dans le système stalinien. Son travail d'enseignant était très apprécié : en 1935 et 1937 le Politburo lui demanda de venir parler d'éducation aux Congrès d'architecture en cours (ces congrès furent différés par deux fois, et chaque fois la liste des intervenants était approuvée au plus haut niveau).

Ses réalisations d'avant-guerre vont d'un complexe hôtelier balnéaire à des usines de glace, même si, à quelques exceptions près, son implication personnelle pour chaque projet n'est pas claire. Son œuvre la plus importante, et la moins discutée, louée par les autorités, fut terminée en 1934, juste en face du Kremlin. Un immeuble de logement sur la rue Mokhovaïa appelé à l'origine Maison des ingénieurs et des techniciens (Дом ИТР) connue aujourd'hui comme Villa Joltovsky.

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