Grande école - Définition

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Introduction

Selon le ministère de l'éducation nationale français, une grande école est un établissement public d’enseignement supérieur qui recrute ses élèves par concours et assure des formations de haut niveau.

Les premières ont été créées par l'État au milieu du XVIIIe siècle, dans le but de fournir les cadres techniques et militaires des grands corps de l'État : Armée, Mines, Eaux et forêts, Administration centrale, Ponts et chaussées, Agriculture, Ports et arsenaux, Science vétérinaire, etc.

L'État a défini par le décret du 23 novembre 1994, trois catégories de classes préparatoires aux grandes écoles : littéraires, scientifiques, ainsi qu'économiques et commerciales.

Histoire

Avant la Révolution française

La première école d'officiers d'artillerie fut créée par Louis XIV en 1679 à Douai, jouxtant l'université de Douai. L'école militaire à Paris est créée en 1748. Les écoles militaires, comprenant l'école militaire à Paris créée en 1748 et des écoles spéciales dans diverses régions, se sont développées au cours du XVIIIe siècle pour fournir le personnel technique et de commandement de haut niveau dont l’État avait besoin..

Création des premiers concours scientifiques pour l'entrée dans les corps techniques militaires (Génie, Artillerie, Marine).

Création d'écoles de formation des officiers techniques et des ingénieurs de l'État: École des ingénieurs-constructeurs des vaisseaux royaux 1741, École royale des ponts et chaussées 1747, École royale du génie de Mézières 1748, École des mines de Paris 1783). Création d'écoles royales militaires pour nobles boursiers préparant l'entrée dans les corps techniques militaires. L'École d'Arts et Métiers est fondée en 1780 par le duc de La Rochefoucauld. Dès 1761, une École royale vétérinaire est créée à Lyon par Claude Bourgelat, suivie, en 1765, par celle d'Alfort.

Les origines de l'École normale, future École normale supérieure, remontent quant à elles à l'expérience des écoles normales germaniques (Normalschulen), établies à l'époque de Marie-Thérèse et de Joseph II..

La Ière République et l'Empire

Certains des grands acteurs de la Révolution française tels Napoléon Bonaparte (école de Brienne), Condorcet, Lazare Carnot (école du génie de Mézières) en sont issus. Ce dernier avec Gaspard Monge, un mathématicien, a créé en 1794 l'École polytechnique, presqu'en même temps qu'était créée l'École normale de l'an III par Lakanal. Dans la même logique, les anciennes facultés de médecine et de droit seront rétablies comme des école de droit et École de médecine, indépendantes de l'université.

En 1794 : création de trois grandes écoles :

  • l'École centrale des travaux publics, rebaptisée École polytechnique en 1795,
  • l'École normale, rebaptisée École normale supérieure en 1845,
  • le Conservatoire national des arts et métiers

Antoine-François Fourcroy, dans son Rapport fait à la Convention sur l’organisation des écoles destinées aux divers services publics du 30 vendémiaire an IV, définit la doctrine de l’École spéciale qui pour Thuillier vaudra aussi pour tous les projets d’ENA jusqu’en 1945 : « il est nécessaire que les sujets admis dans ces écoles y soient dans un nombre correspondant au besoin du service, qu’ils se consacrent dès leur entrée dans cette carrière à servir l’État ».

La loi qui organise les écoles de services publics du 30 vendémiaire an IV en fixe la liste suivante :

  • École polytechnique
  • Conservatoire national des arts et métiers
  • École d'artillerie
  • École des ingénieurs militaires
  • École nationale des ponts et chaussées (Ponts ParisTech)
  • École nationale supérieure des mines de Paris (Mines ParisTech)
  • École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA ParisTech)
  • École des géographes
  • Écoles de marine (école navale)
  • École des ingénieurs de vaisseaux (qui deviendra l'École nationale supérieure du génie maritime, puis sera incorporée dans l'(ENSTA ParisTech)
  • Écoles de navigation (anciennes écoles de mathématiques et d'hydrographie pour la marine de l'état et écoles d'hydrographie destinées à la marine du commerce)

La loi Daunou sur l'organisation de l'instruction publique du 3 brumaire de l'an IV établit, outre les écoles primaires et les écoles centrales, des écoles spéciales destinées à l'étude de:

ainsi que des écoles pour les sourds-muets et pour les aveugles-nés.

Seules les écoles de santé et les écoles d'économie rurale vétérinaire seront créées. Une École spéciale des langues orientales est également créée.

L'École polytechnique organise le recrutement par concours et la formation préalable des ingénieurs de l'État, en amont des écoles d'applications (École des ponts et chaussées, École des mines, École du génie et de l'artillerie de Metz, École de la marine, École du génie maritime, École spéciale de géographie et de topographie).

La loi générale sur l'instruction publique du 11 floréal de l'an X crée les lycées, maintient les écoles spéciales existantes et institue :

  • dix écoles de droit,
  • trois nouvelles écoles de médecine,
  • quatre écoles d'histoire naturelle, de physique et de chimie,
  • deux écoles spéciales pour les arts mécaniques et chimiques,
  • une école de mathématiques transcendantes,
  • une école spéciale de géographie, d'histoire et d'économie publique,
  • une quatrième école des arts du dessin.

Elle crée également :

  • l'École Spéciale Militaire de saint Cyr, implantée en premier lieu dans le château de Fontainebleau, sous la protection directe de l'Empereur qui tenait à garder un œil particulier sur les futurs officiers de l'Empire. Cette Grande école prestigieuse sera ensuite déplacée à Saint Cyr, dans les bâtiments construits pour l'ancien collège de filles créé par Madame de Maintenon.

« Lorsque les élèves auront fini leurs six années d'études dans les lycées, leur application et leurs progrès trouveront, au premier terme de leurs travaux, une nouvelle carrière d'espérance et de succès. Deux dixièmes d'entre eux seront placés dans les diverses écoles spéciales, où ils continueront d'être instruits et entretenus aux frais du trésor public, de manière à acquérir avec gloire un état et une existence assurés dans la république. Jamais avantage plus grand n'a été offert à la jeunesse studieuse. La bonne conduite, l'attachement à leurs devoirs, les études fructueuses, conduiront ceux des élèves qui se seront le plus distingués, à puiser dans les sciences ou dans les arts libéraux les moyens de parvenir à une profession honorable. Jurisprudence, médecine, mathématiques, physique, art militaire, manufacture, diplomatie, administration, astronomie , commerce, peinture, architecture, toutes les routes du savoir et des talens qui rendent les hommes chers et utiles à leurs semblables, leur seront ouvertes. Ceux qui ne passeront pas par ce genre de concours dans les écoles spéciales, pourront se destiner, par une étude particulière des mathématiques, aux écoles de services publics, et s'ouvrir ainsi une autre carrière non moins glorieuse et non moins avantageuse dans le génie, l'artillerie, la marine, les ponts et chaussées, les mines et la géographie. » (Extrait du discours prononcé au corps législatif par Antoine-François Fourcroy, orateur du gouvernement, sur le projet de loi)

L'arrêté des consuls de la république du 12 vendémiaire de l'an XI réunit les écoles d'artillerie et du génie pour former une école commune aux deux armes nommé École d'artillerie et du génie et établie à Metz. L'admission se fait sur examen parmi les élèves de l'École polytechnique. La loi du 21 germinal de l'an XI établit 6 écoles de pharmacie.

La loi du 10 mai 1806, relative à la formation d'une Université impériale et le décret du 17 mars 1808 fixant son organisation remettent en cause le développement des écoles spéciales au profit de la mise en place d'un système universitaire centralisé organisé selon les trois grades des anciennes universités (baccalauréat, licence, doctorat), déjà rétabli dans les écoles de droit. Les écoles de droit et de médecine sont transformées en facultés alors que les écoles de services publics restent en dehors de l'Université.

Restauration

  • 1816 : Création de l'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne (dite École de Mineurs)
  • 1818 : Création du concours d'entrée à l'École normale, différencié pour la section des lettres et pour la section des sciences
  • Création de l'École navale.
  • 1819 : Création de l'École supérieure de commerce de Paris.
  • 1821 : Création de l'École nationale des chartes
  • 1824 : Création de l'École royale des eaux et forêts (dite École forestière)
  • 1826 : Création de l'Institution royale agronomique de Grignon
  • 1829 : Création de l'École centrale des arts et manufactures pour former des ingénieurs civils

Second Empire

  • 1854 : Création de l'École des arts industriels et des mines de Lille qui deviendra l'Institut industriel du Nord puis l'École centrale de Lille.
  • 1857 : Création de l'École centrale lyonnaise pour l'Industrie et le Commerce qui deviendra l'École centrale de Lyon.
  • Ouvertures des écoles de formation des ingénieurs de l'État (Mines, Ponts) aux élèves externes (diplômes d'ingénieur civil en 1816 pour l'École des mines, en 1851 pour l'École des Ponts), création de nouveaux concours d'entrée.
  • Le baccalauréat est rendu obligatoire pour l'inscription au concours d'entrée de l'X.
  • 1866 : Le lycée Saint-Louis crée différentes divisions préparant aux écoles suivantes :
    • École polytechnique,
    • École normale supérieure (sciences),
    • École centrale,
    • École forestière
    • Saint Cyr,
    • auxquelles s'adjoint en 1885 une division préparant au concours d'entrée de l'École navale.

Troisième République

  • 1871 : Création de l'École libre des sciences politiques, devenue Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po).
  • Création d'écoles de commerce au Havre et à Rouen (1871), Lille (1872), Lyon (1872), Marseille (1872), Bordeaux (1874).
  • 1875 : Loi sur l'enseignement supérieur libre. Création des Classes préparatoires littéraires (classe de rhétorique supérieure)
  • 1878 : Création de l'École Supérieure de Télégraphie, qui deviendra l'École Supérieure des Postes & Télégraphes puis l'École nationale supérieure des télécommunications (ENST).
  • 1881 : Création de l'École des Hautes études commerciales de Paris (HEC).
  • 1882 : Création de l'École de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (aujourd'hui ESPCI ParisTech)
  • 1890 : Création d'un concours commun d'admission aux écoles d'agronomie
  • 1891 : Création de l'École d'ingénieurs de Marseille qui deviendra l'École supérieure d'ingénieurs de Marseille (école fondatrice de l'École centrale de Marseille)
  • 1894 : Georges Paulet, Annuaire de l'enseignement commercial et industriel, Berger Lavrault, Paris, 1895  :
    « (1894) Nombre d'élèves dans les six écoles françaises décernant des diplômes d'ingénieurs : École supérieure des mines = 187 ; École des mines de Saint-Étienne = 75 ; École des ponts et chaussées < 100 ; École centrale des arts et manufactures = 692 ; Institut industriel du Nord = 235 : École centrale Lyonnaise = 60 »
     
  • 1904 : Création de l'École Breguet qui deviendra par la suite l'École supérieure d'ingénieurs en électronique et électrotechnique (ESIEE)
  • 1905 : Création de l'École Spéciale de Mécanique et d'Électricité par Joachim Sudria (ESME Sudria)
  • 1907 : Création du titre d'ingénieur arts et métiers, le brevet des Arts et Métiers est équivalent au bac, les diplômés des Arts et Métiers peuvent intégrer l'École centrale ou l'École supérieure d'électricité après un an de Mathématiques spéciales.
  • 1907 : Création des classes de mathématiques spéciales préparatoires (Mathématiques supérieures).
  • 1907 : Création du "Cours Municipal d’Électricité Industrielle" à Toulouse, qui deviendra par la suite l'École nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications(ENSEEIHT)
  • 1930 : Création par décret de L’Institut de science financière et d'assurances à Lyon afin de former les Actuaires nécessaire aux compagnies d'Assurances.

IVe et Ve République

  • École nationale d'administration,
  • École nationale de la météorologie,
  • École nationale de la santé publique,
  • École nationale des travaux publics de l'État,
  • École nationale de l'aviation civile
  • École des Hautes Études en Sciences Sociales
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