Jan Dzier?on - Définition

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Introduction

Johann Dzierzon

Jan Dzierżon (en allemand Johann Dzierzon) (* 16 janvier 1811 à Lowkowitz – † 26 octobre 1906 ibid) était un intellectuel polonais et prêtre catholique mais est plus connu aujourd'hui en tant que naturaliste et apiculteur.

Il découvrit la reproduction asexuée des abeilles (parthénogenèse) et fonda plusieurs associations et sociétés d'apiculture en Silésie et reçut de nombreux hommages pour son apport scientifique, tant de son vivant qu'après sa mort. Par ses découvertes et ses innovations, Dzierżon est souvent considéré comme le père de l'apiculture moderne.

Biographie

Dzierżon est né dans une vieille famille polonaise de Lowkowitz (aujourd'hui Łowkowice) près de Kreuzburg (Kluczbork, en Silésie, à l'époque de la Prusse. Il est le second des trois enfants de Simon et Marie, née Jantos. Le nom de son arrière-grand-père Jerzy Dzierżon (1717-1800) figurait déjà dans la plus ancienne chronique de Łowkowice
Jusqu'à l'âge de 10 ans,il est élève de l'école publique de Lowkowitz avant de faire une année à Byczyna. En 1822, il part à Breslau (Wrocław), où il va au lycée. Il en sort en 1830 comme major de sa promotion. Il commence alors des études de théologie à l'université de Breslau, tout en étudiant les mathématiques, l'astronomie et l'histoire.
Diplômé de la faculté de la théologie catholique de l'université de Breslau, il est ordonné prêtre en 1834, et devient vicaire à Alt Schalkowitz (Stare Siołkowice) avant d'obtenir une cure en 1835, celle de la paroisse de Karlsmarkt (Karłowice), en Basse Silésie. Il mène simultanément des recherches sur la vie des abeilles et crée un cercle d'apiculture en Silésie, qui deviendra plus tard la Société d'apiculture.
En 1868, Dzierżon prend sa retraite de curé.
Le 18 juillet 1870, le Concile de Vatican I énonce entre autres le dogme de l'infaillibilité pontificale, soutient le concept de révélation dans le domaine scientifique et s'oppose aux concepts de panthéisme, de matérialisme et de rationalisme.
Jan Dzierżon ne dissimule pas son opposition au nouveau dogme. Aussi, lorsque l'Église catholique demande à chaque prêtre de signer un engagement personnel de loyauté envers les dispositions de Vatican I, il dénonce dans les colonnes de la Schlesische Zeitung (Journal de Silésie) le dogme de l'infaillibilité pontificale. Cela lui vaut une excommunication, prononcée le 30 octobre 1873. Cependant, il n'est pas exact qu'il soit alors entré en rébellion en rejoignant la communauté des „Vieux-catholiques”, et que l'évêque de Breslau, Heinrich Förster, l'aurait pour cette raison frappé d'anathème (Brożek, 1978).
Exclu de l'Église catholique romaine, Dzierżon voit ses conditions de vie se détériorer à Karlsmarkt. Aussi décide-t-il en 1874 de retourner dans sa famille, à Lowkowitz.
C'est là qu'il poursuivra désormais ses travaux scientifiques sur la vie des abeilles. A partir de 1885, il vit avec son frère dans une petite maison avec un jardin, menant plus ou moins une vie d'ermite bien qu'il fût reconnu par la communauté scientifique mondiale.
Jan Dzierżon s'éteint le 26 octobre 1906 à l'âge de 96 ans. Il repose depuis au cimetière de Łowkowice et dans la maison où il a vécu ses dernières années, une pièce a été aménagée en musée.

Héritage

Plaque commémorative à Wrocław
Plaque commémorative à Nysa


Dzierżon est considéré comme le père de l'apiologie et de l'apiculture moderne : nos ruches modernes sont dérivées de ses conceptions.

Il a pourtant été contesté, sa théorie de la parthénogenèse se heurtant d'emblée à une opposition farouche d'essence quasi-religieuse qui ne se démentira pas jusqu'au milieu du XXème siècle. C'était en effet un dogme répandu, jusque dans les milieux scientifiques, que tout être animé se devait d'avoir une mère... et un père.

Cependant, Dzierżon a été couvert d'honneurs de son vivant. Ses activités lui valent d'obtenir en 1872 un doctorat honoris causa de l'Université de Munich, et d'être distingué par de nombreux pays européens. Il devient entre autres membre d'honneur des Sociétés d'agriculture de Cracovie et Lvov, de l'académie allemande des sciences Leopoldina et, en 1904, de la Société silésienne pour la culture de la patrie (« Schlesische Gesellschaft für vaterländische Kultur »). Il est décoré de différents ordres : l'ordre autrichien de François-Joseph, l'ordre bavarois du mérite Saint-Michel, l'ordre de Louis (décerné par le Land de Hesse), l'ordre russe de Sainte-Anne, l'ordre suédois de Vasa, l'ordre prussien de la couronne (4e classe) à son quatre-vingt-dixième anniversaire, etc. Dzierżon a reçu un diplôme honorifique à Graz, remis par l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche. En 1903, il est présenté à l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Cela ne s'arrête pas à sa mort : Sa ville natale de Lowkowitz est renommée Bienendorf (« village des abeilles ») du temps de l'Allemagne hitlérienne et a conservé ce nom jusqu'en 1945. Suite à la Seconde Guerre mondiale, la région a été transférée à la Pologne et la ville a été renommée Łowkowice. En 1946, pour l'honorer, la ville silésienne de Rychbach (Reichenbach à l'époque allemande) a été rebaptisée Dzierżoniów.
Dix ans plus tard, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, la poste polonaise édite un timbre à son effigie. A Wrocław (anciennement Breslau), c'est un mémorial vivant qui célèbre son souvenir, rue Bartla, sous la forme d'un chêne pédonculé quadricentenaire qui lui a été dédié. Un musée a été ouvert dans la ville de Maciejów, qui s'appelait Matzdorf à l'époque où il y travaillait. Enfin, à Kluczbork, depuis 1962, un monument et un musée dédiés à Jan Dzierżon racontent l'histoire de l'apiculture en Silésie, une histoire dont les origines remontent au Xème siècle.

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