Jean-Claude Barbarant - Définition

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1970-1978 : le responsable départemental et académique du SNI-PEGC

En 1970, le rapport d'activité du secrétaire département du SNI de l'Aube est mis en minorité, lors d'une assemblée générale des adhérents, après une intervention d'Henri Debelle, qui se situe alors dans la tendance Rénovation syndicale. Le secrétaire départemental démissionne séance tenante. Henri Debelle prend à son corps défendant la direction de la section de l'Aube du SNI sur l'initiative de son prédécesseur D'emblée, Henri Debelle indique que, pour lui, l'exercice de cette fonction ne sera que provisoire. Jean-Claude Barbarant l'accompagne dans l'aventure, mais en se situant rapidement dans le courant majoritaire national. Il devient donc en 1970, dans un processus qui doit beaucoup aux circonstances et au hasard, membre du bureau départemental et permanent de la section.

En 1971, Jean-Claude Barbarant succède à son ami Debelle. Jean-Claude Barbarant exerce le mandat de secrétaire départemental du SNI de l'Aube de 1971 à 1974. Cette prise de responsabilité n'est plus un hasard : Jean-Claude Barbarant est engagé durablement et profondément dans l'activité syndicale. Il prend ensuite la responsabilité du conseil académique des PEGC de l'Académie de Reims de 1974 à 1978, fonction qu'il cumule, à partir de 1975, avec celle de secrétaire départemental de la FEN de l'Aube.

Quel bilan ?

Jean-Claude Barbarant est pendant onze années secrétaire général d'un syndicat national qui porte la marque historique de ce que représentait dans toutes ses dimensions le Syndicat national des instituteurs. L'exercice de cette fonction aura été précédé de douze années de responsabilités locales et nationales. Dans ce laps de temps, il a conjugué la réflexion et l'action pour une unification du système éducatif à laquelle il est viscéralement attaché. Au-delà de l'aspect corporatif majeur du dossier, la revalorisation de 1989 correspond pour Jean-Claude Barbarant à la mise en place un cadre statutaire facilitant la continuité éducative en tournant le dos à la logique de « distillation fractionnée » que produit le système éducatif.

Sans en renier la logique éducative et pédagogique, il a permis au SNI-PEGC de dépasser l'impossibilité d'imposer après 1981 à un pouvoir public réputé « ami » la mise en œuvre de l'École fondamentale. La réflexion sur l'organisation en corps comparables à celui des certifiés relevait d'une révolution intellectuelle tant l'écart indiciaire était grand. Élaboré en 1986, conforté par la cohérence du projet d' École de l'an 2000 adopté par la FEN en 1988 (congrès de la Rochelle), ce projet revendicatif d'envergure a permis, dès 1989 et pour prendre ce seul exemple, de basculement de 320 000 instituteurs (corps de la fonction publique le plus nombreux) dans la grille des professeurs certifiés, grille de carrière elle-même améliorée par la création d'une nouvelle hors-classe.

Chez lui, la pensée que la fédération doit porter ce choix éducatif, sociétal même à ses yeux, sans être paralysée par des antagonismes corporatifs anciens explique ce choix assumé d'une scission de la FEN conduite sans état d'âme. Il considère qu'il faut, fût-ce avec brutalité, fût-ce au prix d'une douloureuse rupture personnelle avec Yannick Simbron les dépasser parce qu'ils ne correspondent plus aux exigences de la société contemporaine.

Jean-Claude Barbarant, que leurs conséquences soient positives ou négatives, a assumé tous les choix qu'il aura portés au nom du SNI-PEGC puis du Syndicat des enseignants. Témoignant une constante curiosité intellectuelle, toujours prompt au débat d'idées ne se refusant pas si nécessaire à la controverse, soucieux de conjuguer mise en perspectives et action, Jean-Claude Barbarant, par sa forte personnalité et une pudeur personnelle qu'il masquait derrière une expression volontiers abrupte et des formulations gravées à l'acide, n'a laissé indifférents ni amis ni adversaires. Jean-Paul Roux, lui rendant hommage à l'occasion de son départ lors du congrès de Pau de la FEN-UNSA éducation (2000) souligna qu'à tous points de vue, c'était un militant « sur lequel on pouvait compter », ce dont témoigne son engagement de militant retraité comme rédacteur en chef de la revue de l'UNSA, moins visible par définition, mais où ses compétences techniques en matière de publications et son sens politique s'exerçaient pleinement au service de ce qui était pour lui l' outil syndical, indipensable mais qui ne pouvait être sa propre fin parce que toujours subordonné à la concrétisation d'orientations sociales et éducatives dans une société en évolution constante.

Jean-Paul Roux évoquait le militant abandonnant en décembre 2000 son dernier mandat de responsable au sein d'un exécutif syndical pour prendre officiellement sa retraite :

« Parler de Jean-Claude, c'est me pousser à choisir dans le cortège des souvenirs innombrables que nous avons en commun depuis les années soixante-dix et qui se bousculent dans sa mémoire, les plus glorieux comme les plus difficiles. Il y a tout de même quelques constantes dans cet engagement syn dical sans faille issu du terroir rugueux de l'Aube où il commença sa carrière. Jean-Claude, c'est d'abord un discours carré, abrupt, mais qui, par sa volonté simplificatrice même, provoque le débat, donc le clarifie. [...] Les questions éducatives et pédagogiques auront été l'engagement de sa vie. [...] J'ai toujours accordé une place particulière à la réunion de la majorité du SNI-PEGC à Chambon-le-Lac en 1986 où, sous son impulsion, seront jetées les bases à la fois éducatives et revendicatives qui conduiront à l'unification des carrières enseignantes des écoles, des collègues et des lycées, symbole de notre engagement dans la continuité éducative. [...].

« Mais Jean-Claude n'avait pas fini de nous surprendre quand, résolu à assurer les renouvellement à la tête de son syndicat — Hervé l'a encore en mémoire –—, il a accepté à notre demande, Guy et moi, de rejoindre l'équipe fédérale qu'il a totalement investie au point de réussir une mutation là où tant d'autres auraient regimbé. Nous avons fait, lui et moi, une drôle d'équipe, aux éléments passablement antithétiques ! Je ne vous dirai pas que les vitres du 48 rue La Bruyère n'ont pas quelquefois tremblé, mais nous nous sommes toujours très vite compris et il aura été pour moi, au cours de ces quarante-cinq mois, un conseil et un appui irremplaçables. »

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