Joseph Le Bon - Définition

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Introduction

« Les Formes acerbes ».

Guislain-François-Joseph Le Bon, né à Arras (Pas-de-Calais) le 25 septembre 1765 et guillotiné à Amiens (Somme) le 16 octobre 1795, est un révolutionnaire français.

Jeunesse

Signature de Joseph Le Bon

Fils d'un sergent de ville de l'échevinage d'Arras, il appartient à une famille de neuf enfants aux limites de la pauvreté. Élève chez les oratoriens d'Arras, puis de Juilly, il se destine à l'état ecclésiastique sans trop de conviction et part faire son noviciat à Paris en 1783. Entré dans la congrégation de l'Oratoire en 1784, il est nommé au collège de Beaune, où il s'avère un excellent professeur de rhétorique. Ses compagnons le surnomment le « Bien-nommé ». En décembre 1789, Talleyrand, évêque d'Autun, l'ordonne prêtre.

Ses élèves s'étant échappés, le 5 mai 1790, pour assister à la fête de la Fédération à Dijon, Le Bon est blâmé par ses supérieurs ; il court en voiture après ses élèves, les ramène au collège, mais, à ce moment, déchire ses habits et déclare qu'il quitte la congrégation. Quand il revient sur ce coup de colère, le lendemain, on refuse de le reprendre.

Il se retire à Ciel, près de Beauvais, chez le père d'un de ses élèves. Là, il reçoit, le 8 juin 1791, la nouvelle de sa nomination comme curé constitutionnel de Neuville-Vitasse (Pas-de-Calais) et du Vernois, près de Beaune. Il opte d'abord pour Le Vernois, mais, apprenant que sa mère est devenue folle à la nouvelle qu'il a prêté le serment constitutionnel, il accepte Neuville-Vitasse, pour se rapprocher de sa famille.

Le terroriste

Emporté par la fièvre révolutionnaire, alors que l'ennemi est à quelques lieues d'Arras, il se met à sévir contre les royalistes et applique avec la dernière rigueur les mesures nationales : loi des suspects, taxation du maximum, réorganisation du comité de surveillance d'Arras. En février 1794, il obtient l'institutionnalisation du tribunal révolutionnaire, qui siège à Arras puis à Cambrai jusqu'au 10 juillet ; il veille personnellement à la composition des jurys et intervient lors de procès.

Guffroy le dénonce à nouveau, comme terroriste exagéré, cette fois, mais l'absence de probité de l'accusateur empêche à sa démarche d'obtenir l'écho suffisant à Paris. À l'origine de ces accusations, on trouve l'accusateur public d'Arras, Demuliez, qui, soupçonné par Le Bon d'intelligences secrètes avec la Contre-révolution, arrêté et conduit à Paris, appelle à lui son ami Guffroy, à qui il dépeint l'envoyé en mission d'Arras comme un monstre. Guffroy rédige alors une brochure intitulée : Les Secrets de Joseph le Bon et de ses complices, deuxième censure républicaine, ou Lettre d'A.-B.-J. Guffroy, Représentant du Peuple, Député à la Convention, par le Département du Pas-de-Calais, à la Convention Nationale et à l'Opinion publique. Pièces justificatives, où il reprend les calomnies de Demuliez.

Toutefois, quand Guffroy porte à la tribune ses attaques contre Le Bon, le 25 juillet 1794, l'affaire est renvoyée à l'examen du Comité de salut public, et Barère, dans un rapport présenté quelques jours après, rejette la dénonciation. D'autant que Le Bon s'est distingué par sa conduite énergique face aux Autrichiens, qui menaçaient Cambrai. Appelé dans cette ville par Saint-Just et Le Bas, Le Bon a ranimé les courages et préparé la victoire de Fleurus. Au terme de la Terreur, on a pu dénombrer plus de 1 000 détenus et plus de 300 personnes condamnées dans le Pas-de-Calais.

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