![]() | Blasonnement D'or à la fasce ondée d'azur. |
La devise de L'Île-d'Yeu : In Altum Lumen Et Perfugium. Lumière et refuge en haute mer.
L'île d'Yeu est apparue il y a environ 360 millions d'années, vers la fin de l’ère primaire, à la suite d'événements géologiques.
De la fin du secondaire (65 millions d'années) jusqu'au quaternaire (1,9 million d'années), elle a subi plusieurs processus d'insularisation alternés par un rattachement au continent (pont d'Yeu). La variation du niveau des océans à cette époque est la cause principale de ce phénomène.
Tantôt île tantôt presqu'île suivant le niveau des océans, l'Île d'Yeu a connu son insularisation continue et ultime autour de 5000 avant notre ère. Aujourd'hui longue d'environ 10 km sur une largeur moyenne de 4 km, sa superficie avoisine les 23 km2.
L'île était rattachée par une langue de terre jusqu'à il y a environ 7000 ans, il en reste la trace sous le nom du célèbre Pont d'Yeu, qui désigne aujourd'hui un haut fond rocheux reliant l'île au continent. Elle a été occupée dès le Néolithique, et en porte le souvenir par ses dolmens et ses pierres levées. Elle était alors recouverte de forêts de chênes.
L'île a une exceptionnelle densité de traces (gravures) et monuments mégalithiques (dolmen, menhir, ainsi que la toujours énigmatique "pierre à cupules"...) témoignant de la présence humaine au Néolithique en Vendée (-5300 à -3000 ans avant J.C.). C'est en effet à la fin de l'ère glaciaire qu'apparaissent les premiers habitants de l'île, profitant du bas niveau des eaux pour y accéder.
À la pointe du Châtelet se trouvent les traces d'une longue butte de terre, vestiges d'un ancien rempart.
L'île d'Yeu fut sans doute plus un lieu de culte qu'un habitat, pour une partie de la préhistoire.
Peu d'éléments de l'époque romaine : les médailles des empereurs Trajan et Hadrien (Ier et IIe siècle) trouvés sur le littoral sud donnent à penser que la configuration côtière a pu servir à la relâche de flottes méditerranéennes.
Les chroniques monastiques nous disent qu'au VIe siècle, saint Martin de Vertou vint évangéliser l'île et édifier la première église de Saint-Sauveur et que les moines de Saint-Colomban venus de l'abbaye irlandaise de Bangor auraient fondé le premier monastère dédié à saint Hilaire. La fondation fut ruinée au IXe siècle par les Normands.
L’île est incendiée et pillée par les Normands en 846.
Des moines de Marmoutier (près de Tours) et de Saint-Cyprien de Poitiers édifient un nouveau monastère dit de Saint-Étienne sur les hauts de Ker-Châlon et contribuent à la construction de l'église paroissiale de Saint-Sauveur.
L'Île d'Yeu, seigneurie puis marquisat au XVIIe, appartient successivement à de grandes familles qui déploient, selon les époques, un système de défense destiné à protéger la population des nombreuses incursions étrangères (espagnoles, hollandaises, anglaises).
C'est au XIe siècle qu'un château est construit, mais en bois. Il faut attendre le XIVe siècle (1356) pour voir l'apparition du château de pierre bâti sur un rocher séparé de la falaise Sud par un large fossé et qui subsiste encore de nos jours.
De multiples invasions (en majorité anglaises) eurent lieu entre le XVe et le XVIIe siècle. On retient de cette période le siège du château en 1550 par les Espagnols. Louis XIV ruine finalement le château pour qu'il ne tombe pas entre les mains de l'ennemi.
Cette île bénéficiait dès le XIVe siècle des franchises insulaires, propice au développement de la contrebande. Louis XVI (1754-1793) rachète, en 1785, la seigneurie insulaire.
Au XVIIe siècle, comme sur l'île de Bouin, les îlais font pousser leur propres plants de tabac. Le commerce clandestin devint si florissant qu'ils durent se lancer dans l'importation massive. Des sociétés de « faux tabatiers » se structurent, impliquant toutes les couches de la société îlienne pour réguler le trafic. Les bateaux, par flottilles s'en vont vers le Nord pour ramener du « bon » tabac stocké alors dans des entrepôts.
Lors de la guerre de Vendée pendant la Révolution française, les insurgés conduits par Charette attendirent en vain le secours des Britanniques, qui avaient installé leur base à l'Île d'Yeu. À la fin de l'an 1795, le comte d'Artois (futur Charles X), représentant les royalistes alliés aux Anglais, veut débarquer en France pour aider Charette, mais les six mille soldats anglais restèrent cantonnés sur l'île d'Yeu où ils avaient débarqué, puis firent demi-tour. Les républicains écrasèrent la chouannerie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les islais développent la pêche hauturière au thon germon, et feront de Port-Joinville le premier port thonier de la côte atlantique.
La citadelle ou fort de Pierre-Levée, pouvant héberger une garnison de 400 hommes, fut bâtie, sous le Second Empire, à la place de deux moulins du XIXe siècle, eux-mêmes construits sur un site mégalithique où se trouvait un menhir de plus de sept mètres de haut.
Le gouverneur militaire durant la Première Guerre mondiale fut Joseph Ecomard, de Sainte-Pazanne. En son hommage, le dernier gouverneur militaire de l'île fut Charles-Henri Ecomard au début des années 1980.
Cette citadelle dominant Port-Joinville, prévue pour servir de défense littorale accueillit à plusieurs reprises des prisonniers d'État dont le plus célèbre fut le maréchal Philippe Pétain, chef du gouvernement de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale, décédé et enterré à l'Île d'Yeu.