L'homme aux loups - Définition

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La scène de séduction et ses conséquences

Le cas de l'homme aux loups fut décrit par Freud dans Cinq Psychanalyses.

Sergueï Pankejeff était un enfant calme et gentil. Cependant, au cours de son enfance, se produisit un changement brutal de son comportement : il devint violent et dissipé.

Les premiers changements de caractère de Sergueï Pankejeff enfant coïncidaient avec l’arrivée de Miss Owen, sa gouvernante anglaise.

Le petit Sergueï était comme transformé, mécontent, violent, irritable, offensé en toute occasion. Les parents craignaient même une déscolarisation. Cette gouvernante est qualifiée dans les Cinq psychanalyses comme étant « extravagante, insupportable, et portée sur l’alcool ».

Freud suppose que l'existence d'un premier souvenir écran était lié à cette gouvernante anglaise et aux menaces de castration qu’elle proféra contre Sergueï. Selon Freud, ces menaces ont participé au changement du caractère de Sergueï.

Le second souvenir écran supposé concerne la sœur, et le fait que lorsque Serguei avait à peine plus de trois ans, celle-ci l’avait séduit en l’entraînant dans des jeux sexuels, l’incitant à montrer son popo (terme employé par la sœur de Sergueï Pankejeff pour désigner les organes sexuels), exhibant son sexe, et saisissant même les organes génitaux de son frère, prétextant que Nania avait l’habitude d’en faire de même avec le jardinier.

Ces deux souvenirs écrans, auraient généré des fantasmes chez le patient, des rêves d’actes agressifs contre la sœur et la gouvernante avec des remontrances et punitions liés à ces actes et à son sentiment de culpabilité. Selon l'interprétation freudienne, ces fantasmes auraient eu pour but d’effacer l’événement vécu comme traumatique par l’enfant. En effet, dans ses fantasmes, le patient ne joue pas un rôle passif dans lequel sa virilité serait remise en question. Il est actif, agressif, et veut voir sa sœur dénudée.

Le patient développe une aversion à l’égard de sa sœur suite à la scène de séduction. Sa sœur devint son concurrent pour l’amour et la reconnaissance des parents, surtout vis-à-vis du respect du père qui exaltait les capacités intellectuelles de sa sœur, alors que Serguei était inhibé intellectuellement suite à sa névrose obsessionnelle.

Serguei se détourne de sa sœur et se tourne vers Nania, avec qui il n’est pas en compétition.

Il exhibe alors son pénis devant Nania, et ne lui cache pas son onanisme, ce qui peut être interprété comme une tentative de séduction de l'enfant vis-à-vis de sa nourrice. Nania, émet alors une menace de castration, en disant à Serguei que s’il continuait à pratiquer l’onanisme, une blessure viendrait à la place de son pénis. Il renonce alors à pratiquer l’onanisme. Cette menace de castration sera confortée dans l’observation des organes génitaux féminins de sa sœur et d’une de ses amies en train d’uriner. Il constate alors l’absence de pénis chez les deux petites filles.

C’est alors qu’apparaît le complexe de castration, centré sur le fantasme de castration, avec des garçons châtiés, battus sur leur pénis.

Dans ce fantasme, Freud nous dit que le sadisme s’est tourné contre la personne propre et transformé en masochisme. Cela est issu du sentiment de culpabilité lié à la pratique de l’onanisme et à l’attente d’un châtiment pour apaiser la culpabilité.

Ainsi, suite à la peur liée à la castration, il y eut une régression au stade sadique-anal. Serguei Pankejeff adopta une position « passive féminine » d’abord envers sa sœur, qui fut la première séductrice, puis envers son père. Ainsi, la méchanceté et les cris de Serguei, que Freud nous décrit dans Cinq psychanalyses, n’avaient d’autre but que d’être des tentatives pour séduire le père et de l’attirer dans une relation sadomasochiste.

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