La Chose d'un autre monde - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

La Chose d'un autre monde
Titre original The Thing from Another World
Réalisation Christian Nyby
Howard Hawks (non-crédité)
Acteurs principaux Margaret Sheridan
Kenneth Tobey
Douglas Spencer
Robert O. Cornthwaite
James R. Young
Dewey Martin
Robert Nichols
William Self
Eduard Franz
Sally Creighton
James Arness
Scénario roman :
John W. Campbell
adaptation :
Charles Lederer
non crédités :
Howard Hawks
Ben Hecht
Photographie Russell Harlan
Langue(s) originale(s) anglais
Durée 87 min.
Sortie 29 avril 1951

La Chose d'un autre monde (The Thing from Another World) est un film américain réalisé par Christian Nyby, sorti en 1951.

Synopsis

Des scientifiques découvrent un vaisseau spatial prisonnier de la banquise arctique. En tentant de l'en extraire à l'aide de bombes thermiques, ils le détruisent. Néanmoins, ils décèlent sous la glace un corps extraterrestre. Ils ramènent le specimen, figé dans un bloc de glace, à leur base. Lorsque ce dernier fond accidentellement, libérant du même coup "la chose", toute la population de la base est menacée.

Fiche technique

  • Titre : La Chose d'un autre monde
  • Titre original : The Thing from Another World
  • Réalisation : Christian Nyby et Howard Hawks (non crédité)
  • Scénario : Charles Lederer, Howard Hawks (non crédité) et Ben Hecht (non crédité) d'après l'œuvre de John W. Campbell (Who Goes There?)
  • Production : Howard Hawks et Edward Lasker
  • Musique : Dimitri Tiomkin
  • Photographie : Russell Harlan
  • Montage : Roland Gross
  • Direction artistique : Albert S. D'Agostino et John Hughes
  • Pays d'origine : États-Unis
  • Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono (RCA Sound System) - 35 mm
  • Genre : science-fiction
  • Durée : 87 minutes
  • Dates de sortie:
    • États-Unis  États-Unis : 6 avril 1951 (première)
    • États-Unis  États-Unis : 29 avril 1951
    • France  France : 14 décembre 1951

Analyse

En 1934, John W. Campbell, éditeur de la revue Astounding Stories, écrit Who Goes There?, chef-d'œuvre de la science-fiction qui donnera lieu à deux adaptations cinématographiques. Une première, en 1951, que l'on doit à Howard Hawks et Christian Nyby The Thing from Another World, et The Thing de John Carpenter en 1982. La version de Carpenter est l'adaptation fidèle de la nouvelle de Campbell.

L'histoire est un huis-clos parfaitement rythmé, qui traite de la question de l'identité et d'une menace invisible, potentiellement si redoutable, que se joue entre les lignes le devenir de l'humanité.

Prédateur ultime venu du fond des âges, le génial remake de Carpenter ne trouva pas son public en salle, le public préférant au pessimisme absolu du film le gentil alien de E.T. sorti la même année. Mais The Thing devint très rapidement culte au travers du circuit vidéo.

La légende veut que l'identité du réalisateur de La Chose d'un autre monde ne soit pas véritablement connue. Les crédits mentionnent Hawks comme producteur, mais il serait en fait largement responsable de la réalisation, attribuée à Nyby. On a dit également que Orson Welles aurait apporté son concours à ce film... Autant du point de vue de la réalisation que des thèmes ou encore des personnages, on reconnaît bien la patte de Hawks qui, se préoccupant peu d'être crédité comme l'auteur de ce film de série B, fera de son assistant Nyby, le réalisateur officiel. Un huis-clos, un groupe humain confronté à une aventure extraordinaire, un personnage féminin intégré dans un univers strictement masculin (Margaret Sheridan), sont autant de marques de fabrique qui suggèrent le travail du metteur en scène des Hommes préfèrent les blondes et de Rio Bravo.

À la différence de la version de Carpenter, mal accordée à l'esprit de son époque, Howard Hawks et Christian Nyby bénéficient d'un climat beaucoup plus favorable. Quelques années plus tôt, en juillet 1947 à Roswell dans l'État du Nouveau-Mexique, le supposé crash et la récupération d'un ovni, annoncé puis dénoncé par l'Armée de l'Air, a soulevé les rumeurs. L'ufologie est aux États-Unis en train de naître et le phénomène ovni prend le statut de fait de société qu'il conserve aujourd'hui. Ce film doit être considéré comme le pendant du Jour où la terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) de Robert Wise, tourné la même année 1951, et qui met en scène un extraterrestre plus humaniste que les humains eux-mêmes. Si La Chose de Carpenter est monstrueuse et polymorphe, celle de Hawks et Niby est comme dans beaucoup d'autres films de genre de l'époque, une allégorie politique.

Le film correspond vraiment à l'esprit de son époque. En faisant de la chose extraterrestre un virus redoutable qui menace de s'étendre à la Terre entière, le film est un pamphlet anticommuniste. Seul le personnage du docteur Arthur Carrington (Robert Cornthwaite) souhaite préserver la créature par souci scientifique. Il ne parviendra cependant pas à la sauver. Dans la version de Carpenter, le personnage du Docteur n'est plus qu'un homme brisé, convaincu du haut de sa science lucide, que ses collègues de la station et au delà, l'humanité tout entière, est déjà condamnée, ce dernier finira par sombrer dans la folie avant de se transformer lui-même en une chose.

On y retrouve le spectre de la raison d'État lorsque le journaliste Ned Scott découvre, enthousiaste, les restes de la soucoupe volante, le capitaine Patrick Hendry étouffe l'affaire au nom du secret militaire. La prise en charge du dossier ovni par les services secrets de l'Armée est en filigrane derrière cet épisode. Scott a beau faire appel à la Constitution et à la liberté de la presse, Hendry ne cédera pas, même si la morale est préservée et que Scott aura le loisir de prévenir finalement la presse.

Si le film ne constitue pas un chef-d'œuvre, il constituera une inspiration profonde pour de nombreux réalisateurs. Dans Alien de Ridley Scott, le détecteur de mouvements est bien inspiré du compteur Geiger utilisé afin de localiser les déplacements de la chose. De façon générale, il est le point de départ de toutes les œuvres qui traiteront d'extraterrestres se servant des hommes et de leur apparence pour conquérir la planète. Comme dans Les Envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars) ou L'Invasion des profanateurs de sépultures (Invasion of the Body Snatchers), l'ennemi corrompu par le virus extraterrestre est comme le prétendu « ennemi de l'intérieur », menaçant et agissant dans l'ombre.

Page générée en 0.472 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise