Pierre Berthon a obtenu en 1992 le Grand Prix de l'Imaginaire pour sa traduction .
L'auteur nous apprend sans plus que c'est une planète océan de diamètre supérieur à la Terre. Il ne souffle mot ni de sa gravité, ni de la durée de sa révolution. Il ne spécifie pas davantage le type d'étoile autour de laquelle elle gravite. De l'océan qui la recouvre, on sait seulement qu'à certains endroits il est peu profond, et qu'il est divisé en mers présentant des caractéristiques différentes. Étant donné la tournure du roman, qui est essentiellement basé sur les relations interpersonnelles entre humains ainsi que sur la découverte de l'étonnante faune et flore marine de la planète, ces lacunes sont sans importance.
Sans nous donner davantage de détails, l'auteur explique qu'Aurore et Hydros, deux planètes habitées de masse similaire, distantes de 10 millions de kilomètres, gravitent l'une autour de l'autre sur la même orbite. C'est comme si la Terre et Vénus (dont les masses sont comparables), étaient plus proches qu'elles ne le sont en réalité, et tournaient de concert autour du Soleil. D'autres auteurs ont également imaginé des planètes habitables atypiques : Avatar de James Cameron nous transporte sur Pandora, lune d'une géante gazeuse similaire à Saturne ou Jupiter. Un concept similaire a été développé dans une simulation présentée par National Geographic : la Lune bleue . Dans la trilogie d'Helliconia, Brian Aldiss nous décrit une planète de type terrestre dont les saisons fortement contrastées durent plusieurs siècles, car le soleil autour de laquelle elle orbite tourne lui-même en une immense ellipse excentrique autour d'une étoile très chaude, dont le système se rapproche et s'éloigne alternativement.
L'action du roman se passe dans un futur éloigné, où l'être humain a essaimé sur plusieurs autres planètes de la Galaxie. Le lecteur intéressé par ce processus actuellement hypothétique, trouvera de nombreuses informations via les deux liens suivants : colonisation de l'espace et colonisation de l'espace en fiction.
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Par son thème et son environnement, cette histoire présente des points communs avec Un monde d'azur, de Jack Vance paru en 1966. Dans l'œuvre de Vance, les humains descendent tous de bagnards, l'astronef qui les transportait étant resté bloqué sur cette planète océan suite à une avarie. Sur Hydros, les convicts n'ont représenté qu'une fraction des premiers arrivants, les autres étant tous volontaires. Comme l'absence de terre émergée interdit la construction d'un spatioport, les humains qui y résident sont donc prisonniers et exilés à vie sur la planète. Ce dont certains s'accommodent, d'autres moins… Outre "Un Monde d'Azur", ce concept de convicts envoyés sur une planète-bagne a été plusieurs fois repris dans des romans de science-fiction, et notamment dans :
Le lent déroulement du récit est ponctué de scènes d'action, généralement provoquées par l'intervention de créatures marines qui mettent en danger la vie des protagonistes. Les nombreux dialogues à caractère psychologique et philosophique que le personnage principal, le docteur Lawler, tient avec les autres rescapés, éclairent le lecteur sur la personnalité, les buts, les passions, les doutes et les ambitions de ces derniers.
Silverberg va très loin dans la description des multiples habitants d'Hydros. Du poisson-pilon à la plate-forme marine vivante en passant par les poissons-taupes volants et un prédateur camouflé en filet de pêche, son imagination semble sans limites. Ses plantes et créatures restent toujours vraisemblables, tandis que leurs caractéristiques et mêmes leur biologie sont bien souvent expliquées par l'auteur.
Alors que par ailleurs il abonde en détails, l'auteur ne donne aucune explication quant à la nature exacte de la force qui habite la Face des Eaux, qu'il présente initialement comme une île mythique, à l'existence incertaine. Il nous en montre seulement les manifestations extérieures, et lorsque le dernier voilier de la flottille l'aborde enfin, l'impact sur les humains qui sortent transformés du contact avec cette entité.
Dans d'autres récits, cette limitation arbitraire a été contournée. Par exemple, dans le troisième tome de série de bande dessinée Les Mondes d'Aldébaran de Leo, un astronef en provenance de la Terre se met en orbite, puis envoie vers la planète un hybride de navette et d'hydravion, qui amerrit directement à la surface de l'océan et en repart.
Pour échapper à la Vague, les voiliers de Dalgard sont équipés d'un rarissime Magnétron (qui n'a pas grand-chose à voir avec la technologie utilisée dans nos radars et fours à micro-ondes actuels). Lorsqu'une Vague approche, il suffit à l'équipage d'actionner ce dispositif, pour que le bateau s'élève temporairement de quelques mètres en prenant appui sur le cœur de fer d'Hydros. Il passe ainsi au-dessus de la crête de la déferlante.
La Vague est une déferlante monstrueuse, qui engloutit 4 des 5 voiliers rescapés. Elle est créée par la conjonction exceptionnelle des forces gravitationnelles des trois petites lunes d'Hydros. Sur Terre, les grandes marées d'équinoxe, générées par l’attraction combinée du Soleil et de la Lune, créent seulement des bourrelets liquides, qui font simplement le tour de la planète sans produire de déferlantes.