Les tours nords du Quartier et le terrain de football.
Les Tarterêts est un grand quartier d'habitat social de Corbeil-Essonnes (Essonne) devenu emblématique de la question des banlieues en France.
Histoire
La première pierre du nouveau quartier des Tarterêts est posée en 1961. La crise nationale du logement pousse alors les municipalités à construire dans l'urgence. 1000 demandes d'habitations s'amoncellent ainsi à la mairie de Corbeil-Essonnes. Une première tranche de 370 logements sociaux, dont une majorité construite par le bailleur Logement Français est terminée en 1963. Dans les 10 années qui suivent, plusieurs autres programmes vont sortir de terre à l'initiative de l'autre bailleur social Opievoy. En 1971, le quartier a ainsi été doté d’environ 2300 appartements, répartis pour la plupart dans des tours de plus de dix étages. Avec près de 10 000 habitants, les Tarterêts représentent alors un quart de la population corbeil-essonnoise.
Rénovation
Entre la Nationale 7 et la Seine, ce quartier d'une centaine d'hectares est situé au nord de la ville. 40% de ses habitants a aujourd’hui moins de 20 ans. Devant l'aggravation des conditions de vie dans les années 1980/90, la détérioration du climat social avec un chômage qui culmine à 30 % de la population de la cité, le quartier des Tarterêts est classé en Grand Projet de Ville par l'État, avec le soutien de la ville, la région, du département et les bailleurs sociaux. En 2004, une convention lie tous ces partenaires, elle scelle leur engagement : mettre en œuvre le Programme de Rénovation Urbaine du quartier entre 2004 et 2008. Autrement dit, une profonde redéfinition de la cité à travers un ambitieux programme de destructions et de reconstructions raisonnées. 150 logements sociaux vont être ainsi construits, 40 supplémentaires en locatif libre, 370 seront détruits et 996 vont être réhabilités et résidentialisés. Une halle de marché et un grand parc ainsi qu'un centre commercial, une maison médicale et un pôle associatif vont être créés de toutes pièces pour un coût global de 135 millions d'Euros.
Le secteur prioritaire d'intervention du Programme de Rénovation Urbaine est bordé par la Nationale 7 et le Lycée Robert Doisneau. Là, en lieu et place de la friche des pépinières, un nouveau cœur de quartier est sur le point d’éclore. Mi-2007, un grand centre commercial accueillant supermarché et petits commerces verra le jour. Il sera rejoint par un espace santé, 500 m² de bureaux dédiés à la Zone Franche Urbaine, et un premier programme de 80 logements sociaux et une douzaine de pavillons en « locatif libre ». Ces différentes réalisations viendront dynamiser et valoriser cette entrée du quartier, l'ouvrir sur le reste de la ville et les localités voisines grâce à l'installation de nouveaux services et d'activités économiques de proximité.
Détails de la première tranche du Programme de Rénovation Urbaine (2004-2008)
Rue la Bruyère, la moitié d'une barre d’immeuble sera détruite en 2008. Elle laissera place à un espace paysager situé dans le prolongement de la rue du même nom. Un pôle d'équipements publics accueillant la mairie annexe, la poste, le centre social, une médiathèque, un pôle d'emploi-formation et une crèche familiale ont d'ores et déjà été construits.
La tour Matisse, comprenant 87 logements, est la première opération de requalification du quartier. Les cages d'escaliers, les halls et les abords sont privatisés et sécurisés. Immédiatement après, deux immeubles de 319 logements appartenant au bailleur Opievoy seront requalifiées, les halls et cages d’escaliers rénovés, les abords sécurisés à partir de 2007.
A l'est des Tarterêts, les immeubles Courbet-Delacroix ont à leur tour été requalifiés. Les travaux, s'achèveront à l'été 2006. Ces deux ensembles de 176 habitations appartenant au « Logement Français » seront rénovées en 2006. Les abords des immeubles seront valorisés, les parkings privatisés, les entrées seront sécurisées, un nouveau mode de tri sélectif sera inauguré.
Au sud du quartier, une halle de marché ultra-moderne a été inaugurée en avril 2004 en lieu et place d'un parking découvert. Elle accueille deux fois par semaine un marché communautaire. Lieu de sociabilisation et d’ouverture sur les autres, cette halle constitue un lieu central. Elle ouvre le quartier vers le sud. Elle sera rejointe prochainement par une maison des associations et un pôle d'équipements de proximité.
Abattus à l'été 2005, des silos de parkings seront remplacés par des petits collectifs de 30 logements au total.
A quelques mètres de là, 236 logements seront réhabilités et requalifiés selon les mêmes principes que les résidences Matisse et Courbet. Plus de cent places de parking seront aménagées avenue de Stratkhelvin.
Deux tours emblématiques à la fois du quartier et du Projet de Rénovation Urbaine, le « bloc central » sont démolies depuis 2005. Elle comprenait elle aussi une cinquantaine de logements. Cet ensemble d'immeubles qui possédait à sa base, un centre commercial et des parkings avait été fermé en 1999. Le terrain libéré par cette démolition sera aménagé courant 2006 en un parc d'1 hectare doté d'un terrain multi-sports, de jeux pour enfants et de coins paysagers.
Un petit immeuble collectif de 10 logements appartenant à l'Opievoy est démoli pour redresser la rue Picasso et améliorer la sécurité routière du secteur.
Un terrain de football synthétique a été aménagé en 2004. C'est un succès populaire. À l'angle de la rue Cézanne et Paul Gauguin, ce sont 211 logements ainsi que des silos de parkings qui seront détruits à l'horizon 2008. Ils laisseront la place à une soixantaine de logements sociaux en petit collectif d’une hauteur de 3 étages.
Proches de la nouvelle halle du marché, trois tours de 15 étages comprenant 180 logements, seront résidentialisées à l'horizon 2009.
Fin 2008, la première tranche du programme touchera à sa fin.