Maladies vectorielles à tiques - Définition

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Introduction

Maladies vectorielles à tiques
Classification et ressources externes
eMedicine emerg/584 
MeSH D017282

L'expression « maladies vectorielles à tiques » (« Tick-borne diseases » pour les anglo-saxons) désigne les maladies dont les germes pathogènes provoquant la maladie ont pour vecteur une ou plusieurs espèces de tique(s). Ces maladies sont presque toutes des zooanthroponoses, c'est-à-dire passant de l'animal à l'homme, avec un enjeu fort en termes de santé publique et économique, sauf en France faut-il croire, où le vaccin concernant l'encéphalite à tique n'est disponible qu'en Alsace, zone réputée endémique, ou dans les centres de vaccination internationaux. De plus, même dans certains centres hospitaliers hébergeant un service de santé publique (cf Fleyriat proche de Bourg-en-Bresse), le personnel, trop peu formé, ne connait pas ces maladies hormis la familière borréliose de Lyme ; il arrive également que cette dernière serve de prête nom à toute autre maladie transmise par les tiques. Beaucoup d'entre elles, si elles ne guérissent pas spontanément ou si elles ne sont pas soignées assez tôt peuvent laisser des séquelles physiques et cognitives parfois très invalidantes.

Maladies émergentes ou en augmentation

Elles préoccupent les épidémiologistes, les écoépidémiologues et acteurs de la santé, en raison d'une augmentation de leur incidence depuis plusieurs décennies, surtout dans les zones tempérées de l'hémisphère nord.

L'accroissement noté de cette incidence peut avoir plusieurs explications, complémentaires :

  • amélioration des politiques de santé et de détection (bien que ces maladies restent difficiles à diagnostiquer en raison de symptômes peu spécifiques et de co-infections fréquentes) ;
  • modifications du biotope favorisant les tiques vectrices (ex : augmentation de la densité des animaux sur lesquels se nourrissent les tiques autour de points d'eau moins nombreux suite au drainage) ;
  • augmentation du contact homme-tique en liaison avec une pénétration plus fréquente par l'homme des biotopes naturels des tiques (facteur difficile à vérifier, d'autant que la littérature ancienne ne laisse pas penser que les tiques posaient problème aux charbonniers, trappeurs, bucherons, chasseurs, etc...) ;
  • modifications environnementales globales favorisant les borrélies et les espèces vectrices (réchauffement climatique) ;
  • Déséquilibres écologiques locaux et globaux favorisant les tiques (leurs principaux prédateurs connus sont de petites guêpes parasitoïdes, or toutes les guêpes, comme les abeilles semblent en forte raréfactions, pour des raisons mal expliquées, probablement multi-factorielles, et impliquant au moins les pesticides. De même la régression, le piégeage ou la disparition de prédateurs majeurs (loup, lynx, renards, rapaces...) des petits mammifères vecteurs de tiques pourraient favoriser leurs pullulations, et par suite celles des tiques. Certains de ces petits mammifères pourraient par ailleurs avoir été favorisés par l'extension des grandes cultures céréalières et de l'urbanisme et de la fragmentation forestière (c'est le cas de la souris à pattes blanches - white-footed mouse ou Peromyscus leucopus - en Amérique du Nord où l'on constate que le nombre de tiques par souris augmente avec le nombre de souris par ha. Selon les premiers modèles écoépidémiologiques informatiques, les individus surchargés de nymphes sont plus susceptibles d'être infectées par des borrélies, et ils auront ensuite tendance à nourrir et à infecter un plus grand nombre d'autres larves. Cependant, prévoir quels sont ces individus n'est pas encore possible.
    - Après 3 ans d'étude en forêt, une autre étude américaine a conclu que les taux et rythme d'infection des souris à patte blanche (les plus infestées) et des chipmunks (Tamias striatus, autre vecteur et hôte-source d'alimentation des tiques) ne pouvaient pas être expliqués par un modèle de sélection passive des hôtes.
    - La souris à patte blanche jouerait, devant le Tamias le rôle le plus important pour la croissance et diffusion ou le maintien de cette zoonose. Une étude basée sur 13 ans de données prélevées au coeur de la zone d'endémie nord-américaine et de la zone croissance de la maladie de Lyme a montré en 1996 qu'il existait (dans cette zone et au delà des variations annuelles ou saisonnières) un faible lien avec la présence de cervidé (Odocoileus virginianus), un lien assez bref avec le climat (chaleur, pluviométrie) et un lien bien plus fort avec la densité et souris, de tamias et - ce qui était plus inattendu - de chêne (Quercus spp.) ; Les bonnes glandaies favorisent sans doute les Tamias et souris, dont les populations augmentent alors, au profit des larves de tiques

Les tiques sont les vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales, et elles seraient même dans le monde - si on considère la totalité de leurs populations - les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes pathogènes différents chez l'Homme.

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