Le mobilier urbain est, selon une expression contemporaine, une notion englobant tous les objets qui sont installés dans l’espace public d’une ville pour répondre aux besoins des usagers.
Des auteurs définissent le mobilier urbain ainsi : « Ensemble des objets ou dispositifs publics ou privés installés dans l'espace public et liés à une fonction ou à un service offert par la collectivité ».
Il peut donc aussi bien s’agir :
de mobilier de repos (bancs, banquettes, sièges, tables),
d’objets contribuant à la propreté de la ville (poubelles, corbeilles, sanitaires publics),
d'équipements d’éclairage public (réverbères, candélabres),
de matériels d’information et de communication (plaques de rues, affichage d’informations municipales ou culturelles, tables d’orientation),
de jeux pour enfants,
d’objets utiles à la circulation des véhicules ou à la limitation de celle-ci (potelets, barrières, bornes, horodateurs, range-vélos, feux tricolores),
de grilles, tuteurs et corsets d’arbres
d’abris destinés aux usagers des transports en commun.
Évolution du concept
Les équipements légers de la voirie se développent au XIXe siècle et sont en particulier codifiés et harmonisés par l'urbanisme haussmannien (vespasiennes, candélabres, réverbères, aubettes ou kiosques, grilles d'arbre, sorties de métro...) sans que le terme de « mobilier urbain » soit utilisé.
Le style est inspiré librement du végétal avec une prééminence du fer forgé ou de la fonte moulée, adaptée aux reproductions naturalistes. La couleur verte unifie le mobilier de la ville et marque l'importance des jardins dans sa conception. Ce mobilier végétalisé s'harmonise avec les avenues plantées qui sillonnent la ville.
L'expression « mobilier urbain » émerge à partir des années 1960. Son apparition révèle une première réaction devant l'accumulation hétéroclite des constructions et objets fonctionnels dans l'espace public. Dès lors, le terme désigne une volonté d'harmonisation globale de ces objets et de l'espace public. Il reflète aussi l'émergence d'un marché spécifique d'objets harmonisés — ou tout au moins proposés — par un même fabricant.
C'est la naissance des lignes de mobilier urbain et du design de mobilier urbain. C'est aussi l'apparition des premières réglementations communales sur le mobilier urbain et des concessions pour la fourniture et l'entretien du mobilier urbain.
L'absence de politique cohérente, la multiplicité des décideurs ont créé une complexité illisible dans l'aménagement urbain. Aujourd’hui, les aménageurs tentent de faire disparaître les objets au profit de la création d’un espace. Cette tentative louable, qui veut combiner réflexion préalable et vision globale du problème, ne doit pas occulter la nécessité de concevoir des cahiers des charges précis pour les fabricants.
L'expression « mobilier urbain » est soumise aujourd'hui à controverse, parce que l'expression « est utilisée par analogie pour désigner des objets légers et déplaçables, mais non mobiles », écrivent Pierre Merlin et Françoise Choay. C'est pourquoi certains lui préfèrent le terme de « composants urbains ».