Les schémas hexagonaux du « système des lieux centraux » de Walter Christaller ne sont pas les « modèles » d’une prétendue « théorie de la centralité » :
Scientifiquement, il n’existe pas de « modèle christallérien » de la centralité.
Comme l’a montré August Lösch, il n’est pas possible de fabriquer une théorie à partir d’un modèle géométrique faux. Mais Lösch avait refusé de prêter serment à Hitler et il ne pouvait se permettre de critiquer un nazi géographe qui participait à la planification spatiale des conquêtes du Troisième Reich à l’Est. En 1943, Lösch s’est donc contenté de dire prudemment ce qu’il pensait dans une note de bas de page en attirant l’attention sur le caractère erroné de la démarche de Christaller.
En effet, leurs démarches respectives sont les suivantes :
Lösch n’a pas « généralisé » Christaller : il l’a réfuté. C’est uniquement la fausse similitude entre les dessins d’hexagones au début des théories de Christaller et à la fin des théories de Lösch qui a permis de les agréger abusivement. Les modèles christallériens développés par Christaller n’ont donc que peu de chose en commun avec une théorie de la centralité inspirée par les recherches d’August Lösch sur « l'ordre spatial de l'économie » (« Die räumliche Ordnung der Wirtschaft »).