Quand on parle de peinture, il est nécessaire d'étudier leurs liants. Les liants peuvent être distingués selon leur nature.
- minérale : argile, chaux, plâtre.
- organique : sucs de plante, résines et gommes, huiles, cires, sang, les détrempes ou tempera (gélatine, méthylcellulose, amidon, œuf, caséine).
- synthétique : silicate, vinyle, acryl, alkyde.
Les deux premiers sont dits traditionnels par opposition aux liants synthétiques.
Le choix du liant se fera selon plusieurs critères :
C'est la chaux vive éteinte industriellement ou par des moyens artisanaux dans un grand volume d'eau. Elle doit être tamisée pour enlever "les grappiers" (surcuits et incuits). Elle se conserve aussi longtemps qu'elle est dans l'eau sans gaz carbonique. Il est préférable de l'éteindre longtemps à l'avance afin d'être certain de ne pas avoir d'éléments non éteints qui provoqueraient des nuisances.
La chaux en pâte sera délayée jusqu'à une fluidité convenable pour être appliquée à la brosse. L'inconvénient de la chaux en pâte est qu'elle ne permet pas de calculer la coloration et l'adjuvantation par pesée à cause de sa teneur variable en eau.
L'ancienne appellation de cette chaux est : XAN - chaux aérienne naturelle, celle-ci n'est pas normalisée.
Ses caractéristiques colloïdales et l’absence de carbonatation partielle à l’extinction par immersion en font une chaux aérienne d’excellente qualité.
C'est la chaux vive éteinte industriellement par aspersion avec le dixième de son poids en eau. Mélangée à de l'eau, elle se conserve aussi longtemps qu'elle est recouverte par celle-ci. Carbonatée, elle reste légèrement soluble à l’eau.
Comme pour la chaux aérienne en pâte, sa prise se fait par fixation de gaz carbonique: carbonatation. Mesurable en poids et en volume, elle permet de calculer la coloration et l'adjuvantation par pesée. Quand elle est adjuvantée avec des résines, son temps d'utilisation est réduit à une journée maximum.
Appellation normes françaises de production (NFP 15311) : CL (Calcic Lime) ou DL. Son ancienne appellation encore parfois utilisé par les fabricants et maçons et CAEB (Chaux aérienne éteinte pour le bâtiment)
Luminance : 0,85
C'est la chaux obtenue avec des calcaires contenant de 5 à 20 % d'argile.
Elle est en poudre de couleur blanchâtre à grisâtre. Mélangée à de l'eau, son ouvrabilité est limitée à 5 heures environ (selon la température et l'humidité) par sa prise à l'eau par cristallisation (30 % de carbonatation et 70 % de cristallisation environ). Insoluble.
Appellation normes françaises de production (NFP 15311) : NHL (Natural Hydraulic Lime). L'appellation est complétée par un indice 2 ou 3,5 ou 5
Luminance : Variable selon les calcaires utilisés, est plus faible que celle de la CL
Elle a trois rôles :
Ce sont les agrégats du lait de chaux. Il est nécessaire qu'ils soient compatibles avec l’alcalinité de la chaux. Leur rôle est d'apporter la couleur. On distingue les pigments d'origine naturelle (ce sont les terres ou ocres) et les pigments d'origine artificielle (ce sont les oxydes métalliques).
Elles proviennent principalement de la kaolinite et la goethite. Leur pouvoir colorant est plus faible que celui des oxydes. Elles se dispersent facilement dans les laits de chaux et sont plus aisément fixées par ceux-ci.
Les terres les plus couramment utilisées avec la chaux sont :
Fabriqués industriellement à l'aide de métaux, leur utilisation avec les laits de chaux est plus délicate (dispersion, fixation par la chaux, stabilité du pigment).
Leur utilisation (fin XIX° et XX° siècles) est plus spécifique des façades et décors récents.
Les principaux oxydes utilisés avec des laits de chaux sont :
Terres et oxydes sont miscibles entre eux sans effets secondaires. La couleur des oxydes est moins chaude que celle des terres ou ocres mais elle permet, en faible quantité avec ceux-ci, d'en rehausser la couleur. Les densités sont variables selon les pigments.