« La vitesse de la lumière est censée rester la même dans tous les repères. En ce cas quid d'un photon qui suit un autre photon ? Le premier va-t-il vraiment à la vitesse de la lumière par rapport au photon qui le suit ? En ce cas, pourquoi restent-ils à la même distance ? »
La variante suivante est d'Einstein lui-même : imaginons chevaucher un instant un rayon lumineux : un miroir placé devant nous reflèterait-il notre visage ?
La disparition de la notion de simultanéité absolue est souvent associée dans la littérature avec la Relativité.
On peut toujours, dans un référentiel d'inertie donné, conserver une notion de simultanéité. Le problème est de la mettre en pratique. Que veut-dire, dans ce référentiel, la phrase suivante : « deux événements, EA et EB, ont eu lieu au même instant t du référentiel en des endroits différents (aussi éloignés que l'on veut) A et B de ce référentiel. » ? Indépendamment de la relativité restreinte, la vitesse finie de la lumière dans toutes les directions permet de synchroniser des horloges sans difficulté pour ce référentiel.
Il ne s'ensuit pas qu'elles le seront pour un autre.
Il importe de comprendre qu'il ne s'agit pas d'une illusion de non-simultanéité comme par exemple celles causées par le décalage entre la vitesse du son (tonnerre) et celle de la lumière (foudre) (qui peut s'éliminer par application de formules). Il existe bien une impossibilité physique de définir objectivement cette simultanéité.
Bien que sans validité universelle, le concept de simultanéité reste utile, car il garde un sens lorsque les événements en question ont eu lieu à peu près au même endroit. Dans ce cas particulier, la simultanéité est conservée d'un référentiel à l'autre.
La question poétique : « Que se passe-t-il en ce moment précis à l'autre bout de la galaxie (ou sur une autre) ? » ne possède pas de sens opérationnel réel. L'antériorité est facile à définir (si nous voyons une supernova, il est clair que l'étoile observée est morte), ce qui préserve la causalité dans ce cas précis; si ce qui est dans le futur reste bien distinct de ce qui est dans le passé, il existe entre eux un no man's land d'autant plus vaste que l'on considère des objets éloignés : le passé et l'avenir ne sont plus à cette échelle des demi-espaces séparés par un (hyper)plan du présent, mais deux morceaux opposés d'un (hyper)cône de lumièredont l'observateur occupe le sommet.