Cette espèce ne se trouve qu'en Méditerranée, occupant environ 3 % du bassin (correspondant à une superficie d'environ 38 000 km²), et étant une espèce clé de l'écosystème marin.
Un signe sans équivoque de la présence d'un herbier de Posidonia oceanica est la présence de feuilles en décomposition, dites « banquettes », sur la plage. Celles-ci jouent également un rôle dans la protection des plages contre l'érosion.
Selon la partie IV du Testo Unico Ambientale de l'Italie, les feuilles de Posidonie sur les plages sont considérées comme déchets solides et doivent donc être éliminées. Selon certains ces feuilles peuvent être utilisées comme compost, mais c'est interdit par la loi italienne 748/84, qui interdit l'usage de « algues et plantes aquatiques » en compost.
On trouve également sur les plages, surtout en hiver, des « balles » marrons composées de fibres de Posidonie formées par les vagues ; elles sont appelées egagropili en Italie, aegagropile sur les côtes méditerranéennes françaises.
Par le passé on utilisa les feuilles comme isolant dans la construction des toits, comme lit pour les animaux ou pour emballer des objets fragiles (en Italie on l'appelait « alga dei vetrai » (« algue des vitraux »). En pharmacologie on utilisait les feuilles pour soigner des inflammations et des irritations. En certaines régions méditerranéennes elles sont encore utilisées dans l'alimentation des animaux. On étudie actuellement la possibilité d'utiliser Posidonia oceanica pour la production de biogaz.
On utilise Posidonia oceanica comme bioindicateur depuis environ vingt années. La plante présente toutes les caractéristiques nécessaires à un bon bioindicateur :
Il est possible de connaître l'état d'une région côtière en étudiant les herbiers de Posidonies qui y sont présents.
On peut les étudier des manières suivantes :
Il existe une corrélation entre les limites inférieures et la transparence de l'eau. Sur cette base est proposé un tableau qui met en relation les deux variables (tableau 1), qui peut s'appliquer à tout genre de limite inférieure sauf érodée parce que conditionnée par l'hydrodynamisme du fond.
Profondeur de limite inférieure (m) | Transparence de l'eau |
---|---|
de 0 à -15 | Basse transparence |
de -15 à -25 | Peu de transparence |
de -25 à -35 | Transparence |
inférieure à -35 | Transparence élevée |
Pour ce qui est de la densité, elle dépend de la profondeur à laquelle est situé l'herbier, de la luminosité et du type de substrat. Les touffes sont calculées par m², les herbiers étant divisés en cinq types.
Classe | Densité des touffes | Estimation de densité |
---|---|---|
I | au-delà de 700 touffes/m² | Herbier très dense |
II | de 400 à 700 touffes/m² | Herbier dense |
III | de 300 à 400 touffes/m² | Herbier peu dense |
IV | de 150 à 300 touffes/m² | Herbier très peu dense |
V | de 50 à 150 touffes/m² | Semi-herbier |
Pergent en 1995 et Pergent-Martini en 1996 ont proposé une autre classification qui met en relation la densité des touffes avec la profondeur, trouvant ainsi quatre types de densité. On peut trouver trois types d'herbier :
On a également fait un tableau pour indiquer cela.
Profondeur (m) | Herbier très dérangé | Herbier dérangé | Herbier en équilibre | |
---|---|---|---|---|
Densité anormale (touffes/m2) | Densité basse (touffes/m2) | Densité normale (touffes/m2) | Densité exceptionnelle (touffes/m2) | |
20 | Moins de 61 | Entre 61 et 173 | Entre 173 et 397 | Plus de 397 |
21 | Moins de 48 | Entre 48 et 160 | Entre 160 et 384 | Plus de 384 |
22 | Moins de 37 | Entre 37 et 149 | Entre 149 et 373 | Plus de 373 |
23 | Moins de 25 | Entre 25 et 137 | Entre 137 et 361 | Plus de 361 |
24 | Moins de 14 | Entre 14 et 126 | Entre 126 et 350 | Plus de 350 |
25 | Moins de 4 | Entre 4 et 116 | Entre 116 et 340 | Plus de 340 |
26 | Moins de 106 | Entre 106 et 330 | Plus de 330 | |
27 | Moins de 96 | Entre 96 et 320 | Plus de 320 | |
28 | Moins de 87 | Entre 87 et 311 | Plus de 311 | |
29 | Moins de 78 | Entre 78 et 302 | Plus de 302 | |
30 | Moins de 70 | Entre 70 et 294 | Plus de 294 |
Les analyses phénologiques étudient divers paramètres utiles pour décrire l'état des plantes :
L'analyse lépidochronologique consiste en l'étude des cycles de vie des feuilles de P. oceanica. Une fois morte, la feuille se détache du rhizome à sa base ; ces feuilles s'accumulant ont des variables qui changent selon des cycles annuels, utiles pour l'étude des changements ambientaux. On peut :