Province de San Juan - Définition

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Histoire

Les premiers habitants - Les Amérindiens

Avant l'arrivée des Espagnols, le territoire de la province de San Juan était habité par plusieurs peuples indigènes : les Huarpes (au sud), les Olongastas (au nord-ouest), les Capayans (au nord-est, dans les vallées de Vinchina, Guandacol et Jáchal), les Yacampis au nord-ouest, dans les Andes.

Les Huarpes comme les Yacampis élevaient des lamas.

Les Huarpes étaient une ethnie pacifique. Ils habitaient une grande partie de ce que l'on appelle aujourd'hui le valle del Tulum. Leur zone d'influence s'étendait aux sierras de Zonda, d'Ullum, de Villicum et de Pie de Palo, ainsi qu'aux sommets de Valdivia. On les trouvait aussi dans le bassin du río Bermejo-Vinchina et dans la vaste zone des Lagunas de Guanacache (ou Huanacache), ainsi que sur les deux rives du río Desaguadero. Leurs activités principales étaient l'agriculture et l'élevage. Ils vivaient sur des terres irriguées par des réseaux de canaux et de petits aqueducs qu'ils construisaient pour garantir l'irrigation et la production du maïs, de la quinoa, de pois, de courges et de citrouilles. Le maïs constituait l'élément fondamental de leur régime ; ils le consommaient grillé ou cuit, et parfois le séchaient au soleil pour obtenir de la chuchoca (maïs cuit et sec, que l'on utilise comme condiment). Ils élevaient des lamas et des guanacos tant pour l'alimentation que pour le transport. Ils chassaient le guanaco, le nandou et d'autres petits animaux. Ils conservaient la viande en la séchant au soleil. Ils récoltaient les œufs de nandou et cueillaient les fruits du chañar et de l'algarrobo.

Les Capayans, apparentés aux Diaguitas du nord-ouest argentin, vivaient dans la zone occupée aujourd'hui par les départements de Jáchal et d'Iglesia, au nord du territoire des Huarpes. Ils étaient bons agriculteurs, activité qu'ils pratiquaient avec l'appui de l'irrigation artificielle. Ils cultivaient le maïs qu'ils gardaient dans des greniers semi-souterrains. Ils vivaient groupés, dans des maisons faites d'argile munies de toits de bois. Le peuple capayán se distinguait par son habileté dans l'artisanat céramique : ils fabriquaient des vases à large goulot ornés de dessins géométriques.

Les Yacampis habitaient dans le Valle del río Bermejo et dans le département de Valle Fértil. La documentation historique mentionne que leurs communautés étaient très nombreuses et vivaient avant tout de l'élevage du lama. Ils collectaient aussi et pratiquaient l'agriculture. Ils furent ultérieurement gardiens et éleveurs de troupeaux dans les estancias espagnoles. Ils utilisaient la pierre pour confectionner des pointes de flèche, des haches, des couteaux, des grattoirs, des colliers et des pipes.

La colonisation espagnole

En 1551 le capitaine Francisco de Villagra parcourut la région qui forme aujourd'hui les provinces de San Juan et de Mendoza. Bientôt plusieurs groupes d'Espagnols sillonnèrent la région, envoyés par les autorités de la Capitainerie Générale du Chili, laquelle était une division territoriale de la Vice-royauté du Pérou. Ces expéditions prirent contact avec les Indiens Huarpes, qui reçurent pacifiquement les Espagnols. Un des motifs pour lesquels les colonisateurs prirent possession de la région fut la présence d'un grand nombre d'Amérindiens qui pouvaient être emmenés au Chili pour y travailler, dans les champs ou dans les mines.

En 1562 Juan Jufré de Loayza y Montese, fonda San Juan de la Frontera, dans la vallée de Tucuna, sur ordre de Francisco de Villagra, capitaine Général du Chili. La ville reçut ce nom en l'honneur du saint patron saint Jean Baptiste. Le territoire sous sa juridiction s'étendait jusqu'aux frontières avec le Tucumán. Jufré avait réparti les terrains de la région entre ses hommes et mobilisa environ 1 500 indigènes en encomiendas.
Fin 1593 une crue violente du río San Juan détruisit la précaire cité. Luis Jufré y Meneses, cinquième fils du fondateur, la transféra 25 cuadras plus au sud. La ville nouvelle commença dès lors à croître, mais eut encore à supporter maintes fois de nouvelles inondations, des épidémies et des séismes souvent violents.

Le 25 juin 1751, Juan de Echegaray, fonda la ville de San José de Jáchal, actuel chef-lieu du département de Jáchal et centre d'une importante région agricole.

San Juan faisait partie du Corregimiento de Cuyo, dont la capitale se situait à Mendoza et qui faisait partie de la Capitainerie Générale du Chili, dépendante de la Vice-royauté du Pérou.

Lors de la création de la Vice-royauté du Río de la Plata en 1777, le Corregimiento de Cuyo y fut englobé et fut donc séparé de la juridiction chilienne.

L'Ordonnance Royale du 28 janvier 1782 divisa la vice-royauté du Río de la Plata en 8 Gobernaciones-Intendencias (Gouvernements-Intendances), plus les gouvernements militaires et politiques de Montevideo (Uruguay) et des anciennes Missions Jésuitiques (centrées sur le territoire actuel du Paraguay). L'ordonnance créait ainsi l'Intendencia de Cuyo. Mais la durée de cette dernière fut très brève. En effet cette structure fut modifiée la même année par l'Ordre Royal du 29 juillet 1782 puis par la cédule du 5 août 1785, qui supprimaient les intendances de Cuyo et de Santa Cruz de la Sierra, et divisaient l'intendance du Salta del Tucumán en deux : Salta au nord, et Tucumán au sud. Le Cuyo se vit ainsi intégré au sein de la nouvelle Intendencia de Córdoba del Tucumán.

Révolution et Indépendance

Le 7 juillet 1810 une assemblée reconnut la Première Junte de Buenos Aires qui avait déclaré l'indépendance face au royaume d'Espagne, et envoya José Ignacio Fernández Maradona comme député à la Junta Grande.

Le 29 novembre 1813 l'ancienne Gobernación Intendencia de Cuyo se recréa, se séparant ainsi de celle Córdoba del Tucumán. L'entité nouvelle comprenait les provinces actuelles de San Luis, Mendoza et San Juan. Le premier Gouverneur-Intendant du Cuyo fut le colonel Florencio Terrada ; le second fut le colonel Marcos Balcarce et le suivant José de San Martín.

En 1815 le clerc fray Justo Santa María de Oro et Francisco Narciso Laprida furent élus comme députés de San Juan au Congrès de Tucumán.

Autonomie provinciale

Domingo Faustino Sarmiento. Originaire de la province, il en fut gouverneur de 1862 à 1864, avant de devenir Président de la Nation argentine.
Antonino Aberastain, gouverneur de San Juan.

En février 1820, la Bataille de Cepeda avait causé la chute du Directoire, organe du pouvoir exécutif argentin, et le gouvernement national fut dissout le 11 février. Dès lors une assemblée ouverte réunie à San Juan le 27 février puis le 1er mars décida l'autonomie de San Juan comme nouvelle province de la fédération. Ceci allait entraîner la dissolution de la province de Cuyo. Mariano Mendizábal fut le premier gouverneur de la nouvelle province.

A l'annonce de ce qui s'était passé à San Juan, un contingent militaire formé de deux compagnies de chasseurs et de deux pièces d'artillerie, fut envoyé depuis Mendoza. Il se mit en route le 10 mars, mais s'arrêta à Pocito el 14 mars, dans l'espoir d'une révolte de la population sanjuanine contre le nouveau pouvoir. Mais comme rien de tel ne se produisit, il retourna à Mendoza.

Le 21 mars Mendizábal fut renversé, et le nouveau gouverneur, José Ignacio Fernández de Maradona, signa dès le 23 un accord avec les représentants du gouverneur de Mendoza, Pedro José Campos, qui reconnut l'autonomie de San Juan.

La province de San Juan n'adopta sa constitution que le 7 avril 1856.

En 1861 un certain Juan Saá envahit la province, mit les faibles forces de celle-ci en déroute et captura le gouverneur légitime, Antonino Aberastain. Ce dernier fut exécuté.

En 1862, Domingo Faustino Sarmiento, devint gouverneur et réussit en deux ans à changer la physionomie de la province, ouvrant de nouvelles routes, créant de nouvelles écoles. Il développa l'agriculture, créa des projets miniers, impulsa le peuplement grâce à l'arrivée de nouveaux immigrants.

En 1870 on réalisa la première division politique de la province en 18 départements.

En 1887, la province de San Juan avait une population de 102 000 habitants, 85 214 hectares de terre cultivées par irrigation artificielle, grâce à un réseau de canaux, dont seulement 3 634 étaient des vignobles.

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