Le Valle del Tulum (Val de Tulum) est une grande oasis située au centre-sud de la province, dans laquelle 90% de la population provinciale se concentre et notamment l'agglomération du Grand San Juan. Il est entouré d'un relief très accidenté et profondément aride. À l'ouest s'élève la Sierra Chica de Zonda, un système montagneux appartenant à la précordillère de San Juan. À l'est se trouvent les sierras de Pie de Palo, qui font partie du système des sierras pampéennes, et au nord les serranías de Villicúm, système appartenant aussi à la précordillère. Le sud s'ouvre sur une large zone hautement désertique se prolongeant au nord de la province de Mendoza.
Le Valle del Tulúm est irrigué par le río San Juan. Plusieurs barrages et digues ont été construits, et notamment le barrage d'Ullum. Le système d'irrigation du barrage d'Ullum consiste en canaux et rigoles construits en ciment. L'ensemble naît à partir d'une digue qui amène l'eau de la rivière vers un canal central, lequel dirige l'eau vers une deuxième digue ou digue de répartition, le barrage Jose Ignacio de la Roza. Au départ de ce second barrage, l'eau est répartie dans trois canaux principaux.
L'économie du San Juan est centrée sur l'agriculture, où prédomine la vigne. Dans le secteur industriel, l'élaboration de vin et de conserves d'aliments se distingue. L'activité minière a également commencé à se développer intensément avec l'extraction de divers minéraux, aux mains de différentes entreprises multinationales. Enfin, le secteur touristique s'intensifie d'année en année, et devient une importante source de revenus pour la province.
San Juan se situe en tête du classement des provinces argentines quant à la croissance des exportations, avec une hausse de quelques 476% dans les derniers cinq ans. La province est également en première place parmi les autres provinces, pour l'indice de compétitivité.
En 2007, la superficie de la province utilisée pour l'agriculture se montait à 104 707 hectares, c'est-à-dire 1 047 kilomètres carrés, tous irrigués.
Traditionnellement, l'économie de la province de San Juan est basée sur l'agriculture et spécialement sur celle de la vigne. C'est la seconde province productrice de vin argentin, surtout issus de la variété de raisins Syrah.
La vigne est arrivée à San Juan entre 1569 et 1589, amenée par les conquistadors espagnols. Favorisée par d'idéales conditions climatiques et pédologiques, la viti-viniculture a connu depuis lors un grand développement dans la province. Au début, on ne produisait qu'un volume réduit, suffisant pour satisfaire les besoins des petites communautés de la colonie. On dut cependant affronter d'importantes difficultés. D'un côté, l'aridité du climat, qui obligea de construire des digues et des systèmes d'irrigation artificielle (des canaux), et d'autre part la concurrence de produits de meilleure qualité provenant d'Europe.
San Juan est la seconde province du pays du point de vue de l'étendue du vignoble ; elle représente en effet 21,69% du total en hectares plantés dans l'ensemble du pays. La plus grosse partie de la production se trouve dans la zone des oasis agricoles du Valle del Tulum, du Valle de Ullum et du Valle de Zonda, qui ensemble représentent 56% de l'aire cultivée en vigne de la province.
La culture de l'olivier est également importante. En 2006,la superficie affectée à cette culture s'est accrue de 2 000 nouveaux hectares et l'on espère l'accroître de 1800 hectares en 2009, répartis dans trois zones : Cañada Honda (plus de 1 300 ha), au sud de la localité de Retamito dans le département de Sarmiento (250 ha), et près de la localité d'Encón dans le département de 25 de Mayo (plus de 100 hectares). Toute cette nouvelle production est destinée aux conserveries d'olives et aux huileries.
L'agriculture de la province de San Juan est aussi grosse productrice de fruits (pêches, tomates, coings, pommes, melons, pastèques, etc.) et de légumes (avec d'importantes plantations d'oignon dans l'oasis de San José de Jáchal et d'ail dans celle de Calingasta). Il faut aussi signaler l'importante production d'asperges et de courges parmi bien d'autres.
Vignobles aux alentours du lac d'Ullum sur le río San Juan. |
Les accroissements successifs des surfaces agricoles nécessitent toujours plus d'eau et d'énergie. Pour étendre les superficies irriguées, on a achevé la construction du barrage de Caracoles sur le río San Juan, une des infrastructures hydrauliques parmi les plus importantes d'Argentine. Cette énorme installation permettra d'ajouter quelques 17 000 hectares de cultures irriguées à l'oasis agricole du Valle del Tulum, soit plus de 15% de la totalité des terres agricoles de la province.
Comme dans le reste de la région de Cuyo, dans la province de San Juan, l'élevage n'est pas une activité importante. Actuellement l'ensemble de la région de Cuyo ne contribue qu'à raison de 4% à la production nationale de ce secteur. La production principale de la province est celle de l'élevage caprin ainsi que quelques exploitations agricoles, les tambos qui sont spécialisées dans la reproduction et l'élevage de bétail pour l'obtention de lait. L'élevage porcin mérite aussi d'être mentionné.
La majeure partie du territoire de la province de San Juan possède un relief éminemment montagneux, ce qui favorise l'exploitation minière. De ce point de vue, la province est l'une des plus importantes d'Argentine. Elle est riche en gisements métallifères, non métallifères, ainsi qu'en roches diverses. Les départements d'Iglesia, de Calingasta, de Jáchal,de Valle Fértil, d'Albardón, d'Angaco et de Sarmiento sont parmi les plus représentatifs de cette activité. L'industrie minière apporte quelques 58,4% des revenus de la province.
Les principaux gisements se répartissent en plusieurs zones :
À partir du début des années 2000, la province est entrée dans une période d'important développement de l'industrie minière. Auparavant cette industrie était l'apanage de petites et moyennes entreprises locales ; depuis lors l'extraction de minerais se trouve entre les mains de grandes compagnies multinationales, qui se livrent à toute sorte d'activités. Il s'est implanté dans la province un nombre imposant d'entreprises privées travaillant sur une grande variété de projets, tant et si bien qu'il a fallu procéder à de gros travaux d'amélioration des voies d'accès aux zones d'activité minière.
Le premier projet mis en route fut le projet dit Veladero, l'un des plus importants du pays, par lequel dès la première année plus de 11 000 onces (1 once=32,15 grammes) d'or ont été extraites. De 2005 à 2007, 23,1% du produit brut géographique (PBG) de la province ont été enregistrés grâce à ce projet, c'est-à-dire que près du quart de toute l'activité économique produite durant cette période est dû à ce gigantesque projet minier.
D'autres chiffres indiquent qu'en 2007 les exportations industrielles du San Juan ont représenté une valeur totale de 457 millions de dollars, contre seulement 56 millions en 2003. Cela a permis à la province de passer, entre 2003 et 2008, du treizième au cinquième rang dans la liste nationale des exportations industrielles par province. Et l'on prévoit une progression supplémentaire des exportations provinciales pour l'année 2010. Mais d'autres projets sont en voie de réalisation.
Principaux projets de développement de l'activité minière :
Au total, San Juan est une des provinces argentines qui ont le plus grand potentiel pour l'exploitation du sous-sol. Elle a atteint un important développement dans la production de divers minéraux industriels, comme calcaire, la dolomie, le plâtre, le quartz, la bentonite, le feldspath, le marbre, la lauze, le ciment, le carbonate de calcium et le carbure de calcium, avec à l'avant plan l'extraction et la production de calcium et d'or.
À partir de 2006, on a commencé à rechercher du pétrole dans le sous-sol de la province, plus précisément dans les départements du nord, dans la large vallée du río Bermejo-Vinchina sur le territoire du département de Jáchal, également près de la ville de Tamberías, dans le département de Calingasta, à l'ouest au pied des hautes Andes. En 2009, Francisco Alcoba, titulaire de l'entreprise d'État Energía Provincial Sociedad del Estado (EPSE), a déclaré que les investissements dans la recherche pétrolière ne varieraient pas malgré la crise internationale et qu'aucune des entreprises pétrolières travaillant dans la région - dont Repsol YPF - n'envisageait une baisse d'activité.