Suite à l’évaluation, il n’est pas rare que le psychologue scolaire soit appelé à participer à l’élaboration du plan d’intervention de l’élève.
Au Québec, plusieurs événements ont influencé l’implantation du plan d’intervention dans les écoles. Le rapport Parent ouvre la voie en 1962 à l’éducation spécialisée en affirmant vouloir permettre à tous les enfants, y compris ceux qui présentent des handicaps ou des difficultés diverses, de recevoir la meilleure éducation possible. Ce fut alors l’émergence des classes et écoles spéciales. Le rapport COPEX, en 1976, provoque un second changement en suggérant non seulement de scolariser tous les enfants québécois, mais de le faire dans le cadre le plus normal possible, ouvrant ainsi la voie à l’inclusion en classe régulière des enfants handicapés ou en difficulté. En 1988, la Loi sur l’instruction publique rend obligatoire le plan d’intervention personnalisé pour les élèves en difficulté. Puis, en 1999, la Politique de l’adaptation scolaire se donne la mission de permettre aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage de réussir non seulement sur le plan de l’instruction, mais également de la socialisation et de la qualification. Ceci entraîne un nouveau cadre de référence quant à l’utilisation et au contenu des plans d’intervention.
Le plan d’intervention a d’abord pour fonction de réunir les éléments nécessaires afin de comprendre la situation de l’enfant en difficulté. Ces informations permettent ensuite la planification des services. Le plan aide également les différents intervenants qui gravitent autour de l’enfant à coordonner leurs actions afin que tous agissent dans la même direction. Il s’agit aussi d’un instrument de communication privilégié puisqu’il contient l’essentiel des besoins et des forces de l’élève, ainsi que les interventions à mettre à place. Il s’agit de plus d’un bon moyen de suivi et de régulation des services implantés auprès de l’enfant, puisque le plan doit être révisé périodiquement.
Généralement, le processus d’élaboration du plan d’intervention se met en branle pour trois raisons : soit l’élève ne répond pas aux méthodes d’intervention usuelles et nécessite la mobilisation du personnel afin de trouver de nouvelles solutions ; soit parce que la situation de l’élève requiert des ressources spécialisées ; soit parce que le cas de l’enfant oblige une prise de décision à propos du cheminement ou du classement de l’enfant. Ceci touche les élèves ayant reçu un diagnostic (ex. trouble grave du comportement, déficience intellectuelle, trouble du langage, etc.), mais aussi ceux qui sont considérés à risque.
Le document doit d’abord contenir le nom de l’enfant et des personnes ayant participé au plan d’intervention. Ensuite, on devrait retrouver le motif de référence, les résultats des diverses évaluations ainsi qu’une description des besoins, des forces et des difficultés de l’enfant. Vient ensuite la planification, composée des éléments suivants : les buts à long terme ; les objectifs poursuivis à court terme ; les critères d’atteinte des objectifs ; les moyens utilisés pour atteindre les objectifs ainsi que les ressources nécessaires ; les personnes responsables de la mise en place du plan d’intervention; le calendrier des échéances ; et finalement, les résultats obtenus, s’il s’agit de la révision du plan. Chaque commission scolaire possède par ailleurs son propre modèle de plan d’intervention.
Le processus commence par le constat des difficultés de l’enfant, habituellement par l’enseignant. Ce dernier, après avoir observé l’élève et tenté quelques interventions en classe, réfère à la direction s’il soupçonne que l’enfant puisse avoir besoin d’une aide plus spécialisée. L’équipe-école doit alors produire un bilan fonctionnel des forces et des difficultés de l’enfant à partir des résultats de diverses évaluations (pédagogiques, orthopédagogiques, des habiletés sociales, psychosociale, intellectuelle et langagière). Le psychologue est très souvent impliqué dans l’une ou l’autre de ces évaluations. Une fois les informations collectées, on peut passer à la planification et à la rédaction du plan d’intervention en tant que tel. Le plan devra par la suite être révisé régulièrement afin de faire un bilan des progrès de l’enfant et de l’efficacité des interventions appliquées.
Le directeur de l’école doit toujours participer au plan d’intervention, de même que l’enseignant de l’enfant. Tous les autres professionnels concernés sont également convoqués ; le psychologue s’y retrouve donc très fréquemment, dépendamment des problématiques présentées par l’enfant. Les parents doivent également être invités à s’impliquer. L’élève devrait également normalement être présent, à moins qu’il ne soit incapable de participer.