Pukapuka (îles Cook) - Définition

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Passage des premiers navires européens

Selon la tradition orale locale, le premier navire européen à s’approcher des rivages de Pukapuka aurait eu lieu du temps de Alakatapu , le quatrième chef après le tsunami (cf récit de Ura) ayant submergé l’île. Selon Alphons M.J. Kloosterman, il pourrait s’agir de l’expédition de Mendana et Quiros qui passèrent effectivement au large de Pukapuka le 20 août 1595. Ils baptisèrent l’atoll, San Bernardo en l’honneur de Saint Bernard, Abbé de Clairvaux. L’expédition suivante à visiter l’île fut celle du Commodore John Byron, le 21 juin 1765. Il fut celui qui baptisa l’île Danger Island, nommée ainsi en raison des difficultés pour l’aborder. Ce nom lui est resté jusqu’à aujourd’hui. Du 3 au 5 avril 1796, le Capitaine français François Péron fit escale sur l’atoll dont il pensait être le découvreur, afin de ravitailler l’expédition. Il le renomma, « îles de la loutre ». Il descendit à terre et entra en contact avec les insulaires. L’explorateur nous narre ainsi cette brève rencontre où les « malentendus pacifiques » sont parfois cocasses.

«Je gouvernai vers un village que nous avions entrevu à travers les arbres ; à mesure que nous approchions de l'île, les insulaires parurent se diriger vers le lieu où il était probable que nous allions débarquer. Nous fûmes subitement arrêtés par un banc de corail sur lequel il n'y avait au plus qu'un pied et demi d'eau, et moins en certains endroits. Je levai rames, et, par signes , j'engageai les naturels à s'avancer vers nous : ils restèrent longtemps indécis ; enfin six d'entre eux se détachèrent, armés de lances et de massues; mais, à une certaine distance, cinq s'arrêtèrent; le sixième, tenant d'une main une massue et de l'autre une branche de cocotier, s'approcha jusqu'au bord du plateau. Là, il me fit une harangue à laquelle je ne compris rien, et qu'il termina en nous jetant sa branche de cocotier. Supposant que la branche de cocotier était une marque de bienveillance, je rapprochai le canot, et, toujours accompagné de M. Muirr, je descendis sur le banc de corail. Tandis que mes matelots se tenaient prêts à faire feu au moindre accident, je me dirigeai vers les Indiens, leur présentant d'une main la branche dont ils nous avaient fait don, et leur tendant l'autre main en signe de bonne amitié; ils ne me comprirent pas, ou du moins ils ne répondirent rien à mes gestes. Je leur montrai des bananes, des patates et des oranges, tâchant de leur expliquer que je désirais en obtenir d'eux, et qu'en échange je leur donnerais des couteaux et des morceaux de fer; ils les regardèrent, et me firent signe qu'ils n'en voulaient pas. Avec le couteau je partageai la branche de cocotier et leur en présentai les morceaux : cette opération excita leur surprise ; ils s'approchèrent davantage, et consentirent à recevoir le couteau et quelques morceaux de fer. Je les crus apprivoisés par cette largesse, et je leur témoignai le désir d'aller au village ; mais à peine eurent-ils compris le sens de cette demande, qu'ils poussèrent des cris, des hurlements. Ils se placèrent entre nous et leurs cabanes; ils agitèrent leurs armes d'un air menaçant, et, nous montrant le canot, ils nous signifièrent de repartir au plus vite. M. Muirr, s'imaginant qu'ils nous avaient mal compris, leur fit des supplications à sa manière, et, pour leur montrer que nous n'avions pas d'armes, il ouvrit et étendit les deux bras. A ce dernier geste, les insulaires, croyant qu'on voulait les prendre à bras le corps, prirent la fuite vers leurs cabanes, se retournant de temps à autre pour voir si nous les suivions. Quelques instants après, je fis aux insulaires de nouveaux signes d'amitié; ils n'y répondirent que par des cris de fureur, que par des gestes menaçants. M.Muirr et moi, nous prîmes le parti de retourner au canot. Lorsqu'ils virent que nous gouvernions vers le navire, ils coururent vers leurs pirogues, comme pour les lancer à la mer, mais je ne sais quelle réflexion leur fit changer d'idée : nous continuâmes notre marche. Nous étions remontés sur le vaisseau ; trois pirogues sortirent de l'île et s'approchèrent de nous à la distance d'une portée de pistolet. En vain on leur fit des signes pour avancer ; les morceaux de fer, les couteaux, rien ne put les séduire. Je descendis de nouveau dans le canot, et je me rendis auprès d'eux. Plus hardis ou plus confiants, ils m'attendirent, et me reçurent même avec bienveillance. J'échangeai contre nos articles, des cocos, des haches de pierre, des arcs, des nattes, des cordages., et jusqu'aux pièces d'étoffes dont ils étaient couverts. Avant de nous séparer, ils témoignèrent énergiquement leur satisfaction, et nous invitèrent à venir à terre. Cette dernière circonstance démontre qu'il est possible d'établir des relations avec ces insulaires. Il est probable, il paraît même certain qu'ils n'avaient point encore vu d'étrangers: leur frayeur à notre aspect, leur surprise en voyant la blancheur de notre peau , la forme de nos vêtements, l'ignorance où ils étaient de nos outils et de nos objets d'échange, tout se réunit pour nous convaincre que nous étions en droit de nous attribuer l'honneur d'avoir découvert trois nouvelles îles ; et, dans cette conviction, je gratifiai ce groupe du nom d'îles de la Loutre, qui était celui du bâtiment que nous montions. Pour les distinguer entre elles, la plus orientale fut appelée Pérou et Muirr, la plus au nord fut appelée Dorr, et le nom de Brown , l'un de nos officiers, fut octroyé à la troisième. »

En 1819, un autre explorateur français, le Capitaine de la corvette Oranie, Louis Claude de Saulces de Freycinet visita également l’île.

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