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Constructeur | SNCASO | |||
Rôle | Intercepteur | |||
Statut | Prototype | |||
Premier vol | 2 mars 1953 | |||
Motorisation | ||||
Moteur | SEPR 481 + 2 × Turboméca Marboré II | |||
Nombre | 1 + 2 | |||
Type | moteur fusée + 2 turboréacteurs | |||
Poussée unitaire | 4 500 kgp + 2 × 400 kgp | |||
Dimensions | ||||
Envergure | 7,57 m | |||
Longueur | 14,37 m | |||
Hauteur | 2,84 m | |||
Surface alaire | 16,58 m² | |||
Masses | ||||
Maximale | 5 055 kg | |||
Performances | ||||
Vitesse maximale | 1 600 km/h | |||
Plafond | 12 000 m | |||
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Le SO.9000 Trident était un avion prototype français développé par la SNCASO.
À la demande de l'armée de l'air qui s'intéressait à un intercepteur supersonique, la SNCASO étudia en 1951 le concept d'un avion combinant réacteur classique et moteur fusée et deux prototypes furent commandés. Le statoréacteur était également envisagé mais le financement de l'étude de ce type de motorisation allait aux prototypes Leduc.
Compte-tenu des contraintes liées au domaine de vol demandé, l'avion retenu était un monoplace, la forme de voilure retenue étant une aile droite de faible envergure et à profil extrêmement mince.
Les réacteurs furent placés en bout d'aile et le moteur fusée intégré dans la cellule. Le premier vol du prototype n°1, sans moteur fusée, eut lieu le 2 mars 1953.
Le second prototype, réalisé six mois plus tard, s'écrasa lors de son premier vol le 1er septembre 1953 sur la base aérienne de Melun-Villaroche. L'appareil avait peiné à décoller en raison de la faible poussée de ses réacteurs et de la température caniculaire qui sévissait ce jour là. De fait il n'était pas assez haut quand arrivé en fin de piste l'appareil percuta un poteau électrique. La cabine de détacha de l'appareil à 300 km/h et rebondit à plusieurs reprises avant de s'immobiliser laissant son pilote Jacques Guignard gravement blessé..
Après remplacement de ses deux réacteurs par des Dassault MD30-ASV5 (750 kgp) le prototype n°1 atteignit en 1954 la vitesse de Mach 1,63.
Suite aux performances du SO.9000 Trident I, les services officiels commandèrent deux nouveaux prototypes en 1954 : le SO.9050 Trident II vola pour la première fois le 19 juillet 1955.
Deux accidents en marquèrent la mise au point. Le 6 janvier 1956, alors que Jacques Guignard effectue son second vol sur le Trident II, il tombe en panne de carburant alors qu'il est en approche finale sur la piste d'Istres. Obligé de se poser dans la Crau, l'appareil est détruit mais le pilote s'en sort sans blessure, la cabine éjectable s'étant détachée. Le second accident eut des conséquences plus funestes. Le 20 mai 1957, alors que Charles Goujon répète une dernière fois le programme de démonstration du salon du Bourget lors d'un piqué en vue d'un passage à grande vitesse l'appareil se désintègre en vol. Le pilote eut le temps de déclencher l'éjection mais fut retrouvé mort avec la colonne vertébrale brisée et le crâne fracturé.
Six appareils Trident II furent commandés en juin 1956. Les trois premiers appareils furent livrés de mai 1957 à janvier 1958. Le prototype O6 prit l'air pour la première fois le 3 janvier 1958. Quelques jours plus tard, le prototype O5 s'octroya le record du monde d'altitude avec 22 800 m. Puis le 19 avril, ce fut le tour du prototype O4 de battre le record du monde de montée à 18 000 m en 3 minutes 17 secondes après le lâché des freins. Le même jour le prototype O5 effectua un tonneau à Mach 1,81. Le 2 mai 1958 un record mondial d'altitude fut atteint par Roger Carpentier sur le O6 avec 24 217 m.
Malgré les succès obtenus le programme fut interrompu le 6 octobre 1958 pour des raisons budgétaires. Ce dernier jour, pour un baroud d'honneur Jean-Pierre Rozier fit monter l'appareil à une altitude de 28 000 m, record non homologué. Compte-tenu du coût de l'appareil et de sa spécialisation en intercepteur, la série n'eut pas de suite.