Le 5 mai 1996, dans la nuit d'un samedi au dimanche, un incendie, suspecté d'origine criminelle, ravage la salle des marchés du Crédit lyonnais ; les activités de marché sont transférées en quelques jours dans une salle des marchés de secours en dehors de Paris
le 11 septembre 2001, l'attentat contre le World Trade Center détruit la salle de (en)Cantor Fitzgerald et tue 658, soit les deux tiers, de ses employés. L'activité de trading reprendra cependant au bout d'une semaine.
Anatomie des principales défaillances
Déposants venus fermer leur compte chez Northern Rock
Qu'elle en soit l'acteur ou le simple témoin, la salle des marchés est le lieu où se vit toute défaillance mettant en jeu l'existence de la société.
Dans le cas de Northern Rock, Bear Stearns ou Lehman Brothers, toutes trois emportées par la crise des subprimes, en 2008, si la salle des marchés ne parvient pas à trouver des contreparties sur le marché monétaire pour se refinancer, et donc à faire face à une crise de liquidité, la défaillance de l'établissement tient à son modèle économique, non à un dysfonctionnement de sa salle des marchés.
En revanche, dans les exemples du tableau ci-dessous, si la défaillance a presque toujours pour catalyseur des conditions adverses de marché, elle a aussi une cause opérationnelle :
Causes opérationnelles des principales défaillances
Ces causes opérationnelles, ci-dessus en colonnes, sont le résultat de failles dans l'organisation ou le système d'information :
Une opération fictive est rendue possible par un système qui permet d'affecter une opération à une contrepartie elle-même fictive, ou à une contrepartie réelle, mais que le système n'envoie ni à la contrepartie, sous forme de confirmation automatique, ni au back-office, pour règlement et comptabilisation ;
La dissimulation de position, qui est frauduleuse, et le dépassement de position autorisée, qui ne l'est pas, sont également rendues possibles par l'absence d'un mécanisme de contrôle de limites avec transmission d'alerte de dépassement à la Direction des Risques, ou par une non-prise en compte chez elle de telles alertes ;
Certains délits d'initiés peuvent s'expliquer par la proximité, au sein de la salle des marchés, de desks aux intérêts divergents, comme celui des émissions sur le marché primaire et celui du placement pour compte de clientèle ;
La manipulation de cours peut être rendue possible par l'absence de contrôle de la part des instruments détenus par rapport à l'encours émis sur le marché (qu'il s'agisse d'une capitalisation, pour une action, ou d'une position ouverte, pour un instrument à terme) ;
Le risque peut être mal calculé, parce qu'il dépend de paramètres dont la qualité ne peut être vérifiée, ou parce qu'une confiance excessive est accordée au modèle mathématique utilisé ;
Une valorisation erronée peut découler d'une manipulation frauduleuse des prix de référence ou de l'utilisation de prix obsolètes faute de cotation récente et faute d'avoir procédé à une évaluation alternative ;
Le défaut de contrôle du trader se manifeste par la faiblesse du dispositif de reporting exigé de lui, ou par le manque d'expertise ou d'analyse critique des destinataires de ce reporting ;
Une habilitation est inappropriée, soit parce qu'elle est accordée par la hiérarchie en contradiction avec les pratiques admises dans la profession ou par la réglementation, soit parce qu'elle n'est pas accordée mais cependant techniquement en vigueur, parce que le système d'information ne sait pas la gérer ou n'a pas été paramétré pour la gérer ;
Enfin, une erreur de saisie est possible si le système est faible en contrôles de plausibilité, tel que sur l'ordre de grandeur d'une transaction, ou n'applique pas de principe de « quatre yeux », où une anomalie manifeste aurait pu être détectée par une autre personne.