Sofia Kovalevskaïa | |
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Naissance | 15 janvier 1850 Moscou (Russie) |
Décès | 10 février 1891 (à 41 ans) Stockholm (Suède) |
Nationalité | Russie |
Champs | Mathématicienne |
Institution | université de Heidelberg |
Célèbre pour | Théorème de Cauchy-Kowalevski |
Distinctions | Nom de l'astéroïde (1859) Kovalevskaya cratère Kovalevskaya Lune Sofia Kovalevskaya Award |
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Sofia Vassilievna Kovalevskaïa (également Sonia, Sofa ; en russe : Со́фья Васи́льевна Ковале́вская ; en français et en allemand elle signe Sophie Kowalevski) est une mathématicienne russe née à Moscou le 15 janvier 1850 et décédée à Stockholm le 10 février 1891.
Sofia Valssilievna Kroukovskaïa est née à Moscou en 1850. Son père était un officier d'artillerie, un de ses grands-pères, le général Schubert, avait fait des mesures géodésiques (pour calculer les axes de la terre). Son goût pour la science était soutenu par sa famille.
Toutefois, pour pouvoir suivre des études scientifiques à l'étranger, elle a dû contracter un mariage blanc, avec un biologiste, nihiliste comme elle, Vladimir Kowalevski.
Elle s'est inscrite à l'université de Heidelberg en 1869. Elle y a suivi des cours de Hermann Ludwig von Helmholtz (1821-1894) et de Leo Königsberger. Devant ses possibilités, ses professeurs lui ont conseillé d'aller à Berlin suivre les cours de Karl Weierstrass (1815-1897). Ne pouvant entrer à l'université de Berlin du fait de son sexe, elle a suivi des cours privés donnés par Karl Weierstrass, de qui elle est devenue une des élèves préférées.
Elle a travaillé sur les équations aux dérivées partielles, corrigeant et améliorant un résultat de Cauchy (énonçant et démontrant ce que l'on appelle aujourd'hui le théorème de Cauchy-Kovalevskaya). Elle a écrit un mémoire sur les intégrales abéliennes. Enfin, un troisième mémoire portait sur la forme des anneaux de Saturne. Pour ces trois mémoires, elle obtient le titre de docteur de l'Université de Göttingen en 1874, sans doute la première femme à obtenir ce titre en Allemagne, mais pas au monde (Maria Gaetana Agnesi en avait obtenu un à Bologne au dix-huitième siècle). Chacun des trois mémoires aurait suffi pour une thèse, a dit Weierstrass. La thèse se passe in absentia.
Elle est alors retournée en Russie où elle n'a pas trouvé de moyen d'exercer son métier de mathématicienne. Elle a eu une fille. Après quelques années d'interruption, elle s'est remise aux mathématiques.
Après le suicide de son mari, elle est nommée en 1884 comme privat-dozent à l'Université de Stockholm grâce à l'influence de Gösta Mittag-Leffler. Elle étudie la rotation d'un corps solide autour d'un point fixe, un problème si difficile que l'Académie des sciences de Berlin avait pu, vers 1850, proposer un prix pour sa résolution sans obtenir aucune contribution. Elle détermine un nouveau cas dans lequel on peut résoudre les équations, et elle les résout. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui la toupie de Kowalevski. Pour son travail original et novateur sur ce sujet, elle obtient le prix Bordin de l'Académie des sciences de Paris (1888) puis le prix de l'Académie des sciences de Stockholm l'année suivante. Elle obtient alors un poste permanent de professeur à l'Université de Stockholm, devenant ainsi une des premières femmes professeur d'Université en Europe. Elle participe activement à la rédaction de la revue Acta Mathematica fondée par Gösta Mittag-Leffler.
Elle participe avec sa sœur à la Commune de Paris. Avec son mari, traducteur de Darwin en russe, elle est allée en Angleterre où elle a fait notamment la connaissance de George Eliot et de Herbert Spencer.
Elle a écrit des souvenirs d'enfance, des pièces de théâtre (en collaboration avec Anne-Charlotte Leffler) et un roman partiellement autobiographique : Une nihiliste (1890).
Elle est morte d'une pneumonie.